Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 31 mai 2007

Nicoleon Bonaparte

Selon le titre d'un article d'hier dans Libé qui, décidément reprend du poil de la bête, Sarkozy, c'est "le coup d'éclat permanent".
C'est bien vu, la référence au livre de Mitterrand faisant ironique rapprochement.
Les socialistes et des experts ès constitution dénoncent la dérive que représente la prise en mains par un seul homme de ce qui, selon la Constitution, doît être partagé.
En effet, il est prévu que "le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation", et que, donc, implicitement, le Président est l'arbitre, au-dessus des partis.
Or, nous assistons depuis le 16 mai, à une perversion inouïe des institutions :
le Président est sur tous les fronts (y compris en chef de la majorité pour les législatives) tandis que le Premier Ministre n'est plus qu'un faire-valoir, une sorte de super-chef de cabinet.
S'il reste à prouver que Sarkozy porte dans ses gènes (!) une tendance à un comportement dictatorial voire "fasciste" pour employer la terminologie d'une partie, extrême le plus souvent, de la gauche, cette "nouvelle manière" d'exercer le pouvoir, bonapartiste, a de quoi nous inquiéter.
Quand les sondages vous créditent de 65% d'opinions favorables, pourquoi se gêner ?

Droits des auteurs à l'ère du tout numérique

Certes, en mettant à votre disposition ici telle ou telle photo, tel extrait télévisuel, telle chanson, c'est un peu comme si, à la maison, je fais écouter à un ami une musique que j'aime : mais ce journal, de confidentiel qu'il reste, peut, du jour au lendemain, devenir public.
Ainsi, je me suis amusé à taper mon prénom et mon nom pour Google qui m'a dirigé évidemment sur cet espace.
La question des droits des auteurs, explosés par la Toile, est cruciale.
L'article ci-après reflète assez bien ma pensée, même s'il est écrit par un créateur "riche" pour lequel je n'ai pas une tendresse particulière.

http://www.liberation.fr/rebonds/257160.FR.php

Brillant Brialy


Je ne chanterai pas son panégyrique : nous y aurons droit toute la journée sur la totalité des media.

C'était un être rare dont je retiendrai pour ma part, hormis deux ou trois bons rôles au cinéma chez Rohmer ou Téchiné, les apparitions en touche-à-tout de talent dans les émissions en noir et blanc de mon enfance.

Dans les coulisses du théâtre du Gymnase, en 99, il m'avait lancé avec son ironie coutumière :
-Alors, c'est bon de faire le jeune homme tous les soirs ?!

Une pensée particulière pour celui qui, toujours discret, toujours présent, aimant, doit être aujourd'hui fou de douleur.

Paris Roubaix

C'est fou ce qu'on peut faire avec une bicyclette.

mercredi 30 mai 2007

Dédicace...


Les Chansons d'amour

Actuellement en salles.

mardi 29 mai 2007

Leolo (jacques Brel)

Scènes de chasse en Pologne


La tentative d'organiser une "gay pride" à Moscou a une nouvelle fois été brisée par des skinheads sous l'oeil bienveillant de la police de Poutine : interpellations, violence inouïe...
Dans les ex-"pays de l'est", il n'est pas facile d'être hors-norme.
En Pologne, le gouvernement ultra-réactionnaire a fait de la chasse aux "déviants" une véritable obsession qui atteint les limites du grotesque.
Ca se traduit par la mise à l'index (si je puis dire) d'un personnage d'une (mauvaise au demeurant) série pour enfants du nom de Tele Tubbies, dont un personnage, Tinky, affublé d'un "sac à main de femme" (!) serait un mauvais exemple pour leurs chères têtes blondes.
On en rigole d'abord, puis on se sent tout froid après coup...
Je rappelle que la Pologne fait partie de l'Union Européenne.

Bon site

Créé par d'anciens journalistes de Libé, le site a connu la notoriété en divulguant la censure dont a fait l'objet l'article du JDD sur l'abstention de Cécilia au deuxième tour.
Très bon site d'info (à "favoriser") :
http://rue89.com/

Pire to pire

Dans Libé ce matin :

Web. Le Conseil d'Etat autorise la détection automatisée des utilisateurs de réseaux «peer to peer».
http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/256642.FR.php
Ca va fliquer sévère.

Modalakon

Autrefois (il y a au moins 6 mois), c'était : "Le journal de 8 heures vous est présenté par Patrick Machinchose".
Ensuite, ce fut : "Il est 8 heures. Le journal : Patrick Machinchose".
Ce matin : "C'est l'huit heures, Patrick Machinchose".
Vachement moderne, France Inter !

lundi 28 mai 2007

Férié or not ?

Les mesures prises pour réparer l'impétitie du gouvernement Raffarin font du lundi de Pentecôte une journée d'un burlesque achevé.
D'autres y avaient pensé avant :



Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Bonus Baraka








Ron Fricke et la caméra Todd-Ao
La caméra tournait en 65mm.
La pellicule pour la projection est en 70mm, comportant 6 pistes magnétiques, initiant le 5.1 d'aujourd'hui.
Sur le dvd Z1, l'image a été "remastérisée" et les pistes audio transférées sur procédé Dolby Digital 5.1, rendant au film toute son ampleur.

Ovni cinématographique


Hier, en ce dimanche de pluie, déjeuner (pardon, brunch !) à la maison avec une petite dizaine d'amis.
Réunion rare avec des rires et de l'amour, du taboulé, une salade de pâtes d'après une recette de Yannis d'Illios (aristocratique, non ?), de la tortilla, des gâteaux du Maghreb, des voyages donc.
Nous avons vu le clip où Coralie, précieuse comédienne amie, danse à fendre l'âme sous le regard de Johanna par caméra interposée, fulgurante, désincarnée.
Fermés les rideaux, écran déroulé, communion prolongée par cette envie que j'ai eue de projeter, quelques images pensai-je suffiront et sans doute pas, ce film étrange, cette succession d'images tour à tour sereines et dantesques, cet "ovni" cinématographique appelé "Baraka".
Ce sera un grand souvenir pour nous tous, je crois : après les rires et les échanges, les libations dominicales, ces huit personnes dans l'obscurité, fascinées, silencieuses, captivées, ailleurs.
"Baraka" n'est pas une fiction, pas un "documentaire" : dernier film tourné en Todd-Ao 70mm il y a une quinzaine d'années, c'est un film sur l'état du monde.
Le réalisateur, Ron Fricke, a promené sa caméra dans 24 pays, rapportant des images impressionnantes se succédant en un montage hallucinant opposant la sagesse de paysages et d'hommes hors du tumulte à la folie du monde moderne.
Nul commentaire, nul sous-titre, juste la force des images soutenues par une musique "new age" (?) en situation.
Ne pas acheter le DVD Z2, indigne, au format non respecté.
Acquérir le Z1, le partager avec des gens que vous aimez.

Plein d'images ici :
http://www.spiritofbaraka.com/baraka.aspx

Du Carlton à La Courneuve

Je n'ai jamais été client des films de Luc Besson et encore moins de la plupart de ses productions.
L'initiative qu'il a prise pour le 60ème Festival de Cannes est toutefois digne d'être signalée et applaudie.
Voir ici : http://www.liberation.fr/culture/cinema/festivaldecannes/256503.FR.php

Regardé hier la "Cérémonie de clotûre" : la télé(sans)vision donne à voir au badaud quelques strass et la plastique impeccable de Diane Kruger en MC.
La télé(sans)vision ne donne pas envie de voir des films.
Pas la moindre photo en insert, pas le moindre extrait pour accompagner les noms des acteurs et réalisateurs inconnus du grand public qui ne saura donc jamais qu'il y a de sublimes films iraniens, roumains, africains ...
Curieuse cette dichotomie entre la foire "L'Oréal" et ces jurés amoureux de cinéma qui s'évertuent d'année en année à tenter de faire savoir que le cinéma est un art universel, récompensant des oeuvres "difficiles à faire", comme le disait hier soir cette réalisatrice dont on imagine les souffrances endurées pour mener son projet à terme.

Le malicieux Jamel Debbouze eut cette phrase : "le cinéma, c'est pas qu'un endroit où on bouffe du pop corn".
Tout était dit.

dimanche 27 mai 2007

Fabricants d'obèses

Bon appétit !
La vaste Place de la République, à Paris, est un haut lieu de la gastronomie.
S'y côtoient dans le sens des aiguilles d'une montre : "Léon de Bruxelles" (pardon, les belges !), "La taverne de Maître Kanter", "Pizza Pino", "Buffalo Grill", "Mc Donald", Bistrot Romain, "KFC" et, ouf, "Quick".
Quand je sors fumer (oui, je sais) une cigarette devant l'entrée des artistes, je suis pris entre les deux feux olfactifs des deux derniers cités.
Ca a du bon : je ne finis jamais ma cibiche tant l'odeur est incommodante.
En face du théâtre, le café-restaurant pseudo branchouille appelé "Pachyderme" (tout un programme) sert une cuisine d'une banalité affligeante qui se voudrait "world food".
Cuissons ratées (pour des côtelettes d'agneau ou une viande rouge, faut le vouloir !), garnitures de légumes anémiques sont inversement proportionnelles à une addition qui fait dans le maxi.
On peut espèrer un croque-monsieur correct ou une omelette mangeable dans le café voisin tenu ... par des pakistanais.
Place de la République à Paris, on mange pas, on mal bouffe.





Numéro 1 au hit-parade des remugles les plus nauséeux, le KFC.




samedi 26 mai 2007

Quel est le plus beau film du monde ? (16)



Je pourrais le voir en boucle.


Kurosawa propose un bilan de sa vie au travers de huit rêves-cauchemars :
1. Soleil sous la pluie.2. Le Verger aux pêchers.3. La Tempête de neige.
4. Le Tunnel.5. Les Corbeaux.6. Le Mont Fuji en rouge.
7. Les Démons gémissants.
8. Le Village des moulins à eau.

Savez-vous qui se cache sous les traits de Van Gogh ?

Pour un bon café, je me damne !


Profitant de sa situation exceptionnelle face à la Mairie du 18ème, le "Nord Sud" (du nom premier de la ligne de métro qu'on appelle aujourd'hui "la 12" car notre époque est poésie) vous sert à prix prohibitif un café à peine buvable, venu des stocks de la maison Richard, du nom d'une famille aveyronnaise ou auvergnate, je ne sais plus, qui, en quelques décennies s'est imposée en monopole auprès de la plupart des brasseries parisiennes, elles-mêmes aux mains (c'est historique, voyez votre google préféré) d'une population venue des plateaux d'Auvergne ou de l'Aubrac.
Si, comme moi, vous êtes un vrai amateur, vous saurez donc, lors de votre prochaine escapade parisienne, qu'il faut éviter à peu près 97 % des cafés de la capitale.
Il vous faudra donc surveiller si l'estaminet affiche les logos "Lavazza", "Illy" ou "Segafredo" avant d'en franchir le seuil, sous peine de vous voir délester de sommes astronomiques (2€50 en moyenne, 6€ au Fouquet's mais on s'en fout) pour un robusta sans autre saveur que son amertume puissance dix.
C'est ce qui m'a poussé à faire l'acquisition de ma machine "Nespresso".
Des sacrés malins, les gens de Nestlé, qui ont réussi la plus belle opération "marketing" de ces dernières années, faisant de leurs chalands la clientèle captive par excellence.
Entrez dans une boutique Nespresso, vous aurez l'impression d'être reçus chez Chaumet : boiseries, produits dérivés en vitrinettes sécurisées, hôtesses et grooms en sourire obligé, "pass" permettant d'accèder via ordinateur à votre "profil".
Car Nespresso sait tout de vos désirs, de vos plaisirs coupables : combien de Ristretto vous consommez dans le mois, que vous avez essayé puis rejeté la "limited edition" du printemps, que vous faites une consommation éffrénée d'Arpeggio.
Nespresso vous vend aussi ces petits biscuits aux amandes, dits "Amaretti", au triple du prix où on les trouve au Leader Price ou au Champion voisin à qualité égale voire..., des tasses, des cuillers estampillés Nespresso, vous envoie des courriers dans de chouettes enveloppes parcheminées.
Mais bon, que voulez-vous, il y a un problème : leur café est sublime !
On en devient "accroc" comme à une drogue, on en surconsomme, on en offre à tout va (je vous recommande l'extrait du spectacle de Gad Elmaleh consacré à l'espresso-maison), on s'en damne.
Et c'est bon !
Et l'on se sent vengé de ces gougnafiers, descendants des valeureux "bougnats" du Paris d'autrefois, qui osent vous facturer au prix fort leur infâme breuvage.
Une autre fois, je vous causerai des tubes de lait concentré Nestlé, encore eux.
Les salauds !

Ci-dessous, votre serviteur métamorphosé après absorbtion d'un "Nespresso" (R)

Juste quelqu'un de bien

J'aime beaucoup ce Monsieur.
Brillant personnage (beaucoup moins "mondain" qu'on pourrait le penser), discret néanmoins, cinéphile averti, écrivain en état de grâce (lire sa "Mauvaise vie"), il est de ceux que l'on prend plaisir à compter parmi ses contemporains.
Aujourd'hui, c'est à Frédéric Mitterrand que Libé ouvre ses colonnes pour son journal de la semaine écoulée.
Et, pas surprenant, on se régale : : http://www.liberation.fr/transversales/weekend/256205.FR.php

vendredi 25 mai 2007

La France aujourd'hui


Bel acteur


Je vais aller voir "Les chansons d'amour".
Bien sûr.

On se réveille !

Le fièvre de la campagne présidentielle est retombée : sous l'échec, beaucoup ont mis la tête sous l'eau; ce blog est moins fréquenté, le fleuve des "mails" s'est asséché, ça commente moins dans la loge du Caveau sauf pour se lamenter ou gloser sur l'état du PS (la grande question étant : qui va être leader ?).
Les "sympathisants" oublient qu'ils ont entre les mains une part de la réponse à leurs questions.
Ca s'appelle un bulletin de vote.
Les 10 et 17 juin, ce sera la seule manière de résister quelque peu à la marée bleue que les médias nous annoncent.
Evidemment, on peut hausser les épaules, rester chez soi et donc sur son quant-à-soi et prévoir cinq ans d'hibernation, cinq années de pouvoir absolu.
Beau programme !
C'est toi qui vois.

Indispensable

Le vendredi, je fonce lire Schneidermann.
Aujourd'hui : qu'est-ce-qui fait courir tout le monde ?
http://www.liberation.fr/rebonds/255989.FR.php

En attendant le choc ?


Le monsieur à gauche sur la photo doit d'abord être réélu Maire de Paris.
Cette image souriante nous montre deux hommes qui vont s'affronter durement dans les prochaines années.

jeudi 24 mai 2007

REMAKE



Vu à Cannes, un remake qui a coûté super cher.

mercredi 23 mai 2007

Rien



Aujourd'hui, rien.


Suroccupé : auditions à l'Atelier, repérages à Gaveau et au théâtre ce soir.


A demain.


Deux jolies photos tout-de-même : choisissez celle que vous voulez afficher dans vos toilettes.

mardi 22 mai 2007

Syl en meeting

Exercice périlleux, hier soir, où j'animais la réunion du lancement de campagne de Christophe Caresche, député PS de ma circonscription, qui ne devrait guère être inquiété par la minette parachutée estampillée "majorité présidentielle".

Christophe, que je connais depuis une dizaine d'années, m'a chaleureusement félicité pour une prestation que, de mon côté, je juge "honorable", étant données les circonstances, peu propices à l'entertainment.

Le piano du "Divan du monde", un 1/4 de queue Kawai, était presque juste et d'une sonorité correcte.
La sonorisation était excellente.
J'ai remué l'assistance avec des vannes sur Macias et Mireille Mathieu dont j'ai trituré la chanson "Paris en colère".
Ce dont je suis le plus satisfait, c'est ma conclusion où je conseillais à Christophe de convoquer la presse et de remonter la butte à petites foulées en compagnie de Daniel Vaillant, Maire du 18.

Soirée sympa, où Caresche, futur "poids lourd" du PS, a fait une allocution claire, convaincante, sans langue de bois.
Quel métier !

Dépités éléphants

Selon un sondage, les français qui se disent "à gauche" désignent Ségolène comme leader incontestée de la gauche.
Une importante majorité pense que le PS n'a pas soutenu suffisamment sa candidate .
Les éléphants ne se débarrasseront pas de sitôt de la gazelle.
Laquelle a bien du boulot si elle veut rassembler le camp anti-Sarko, du centre à l'extrême gauche.
Mais bon, elle a démontré qu'elle manque pas de courage.

Pipeulisation

Le photographe choisi pour tirer le portrait officiel du Président, affiché dans les mairies et commissariats, est Philippe Varin, de l'agence SIPA.
Le shooter en question est aussi le photographe officiel de la "Star'ac".
Qu'est ce que je vous disais ?

lundi 21 mai 2007

En aparté

L'un de mes rares plaisirs télévisuels :
l'émission quotidienne de Pascale Clark sur Canal+ me ravit chaque jour un peu plus.
Avant le zapping et le débat des chroniqueurs, un journal d'information suffisant pour ceux qui, comme moi, se contrefichent de l'invité surprise de France 2 ou de la cueillette des cerises en Ardèche chez Pernaud le bien nommé.
Le débat d'aujourd'hui avait pour thème "ouverture, débauchage ou trahisons ?", l'invité de l'invisible Pascale étant l'ex-journaliste Georges-Marc Benamou qui, lui aussi, est passé de Mitterrand à Sarkozy et peut savourer aujourd'hui les ors de la République à quelques mètres du bureau du Président.
En conclusion, sur le générique de fin, Pascale a choisi la chanson de Dutronc "L'opportuniste".
Je l'adore, cette nana.

Conartitudes

Bon, déjà, le téléphone portable, bien pratique quand on a oublié le code d'accès de l'immeuble et qu'on se retrouve comme une andouille sous des trombes d'eau, bouteille de chez Nicolas dans une main, bouquet dans l'autre, c'est moyennement supportable : demandez aux sdf qui tentent de se faire entendre dans le métro (s'il nous arrive de leur adresser la parole...) ce qu'ils en pensent, naviguant entre quidams écoutant Mika (oui, je sais qui c'est !) à donf dans leur casque imperméable ou hurlant dans leur Nokia que oui, ils sont à deux stations et que "quoi ? une baguette ?" ou, mieux que "oui, j'ai encore la diarrhée, putain de gastro".
Mais cette nouvelle technologie qui permet, aussi, de photographier ou filmer tout et n'importe quoi (un tabassage, Nicolas qui joggue avec François, ses ébats amoureux ...) recèle d'autres possibilités comme celle, très en vogue, qui consiste à écouter de la musique (enfin, façon de parler) sans casque et d'en profiter à plusieurs (35 dans le wagon de métro, hier, qui n'en pouvaient mais).
Dans le genre "je suis un rebelle et je t'emmerde", convenez que nous tenons là une idée de génie.
Vu que le son éructé par cette merveille technologique est aussi hi-fi que celui d'un gramophone Charles Pathé de la collection 1906 et que les oeuvres "distillées" feraient passer André Rieu pour le Mozart du 21ème siècle, je crains que nous assistions sous peu à une nouvelle mini guerre civile qui viendra troubler la belle atmosphère de sérénité qui règne sur notre société paradisiaque.
Vous me direz, si vous êtes un tantinet réac (qu'est-ce-que vous fichez là, si c'est le cas ?), que "oui, c'est toujours les mêmes et tout et tout".
Ben non, hier, de retour du MK2 Quai de Loire, c'est pas une horde de dégénérés de Saint Denis qui tonitruait ses borborygmes en mp3 à cent mètres à la ronde : c'était une minette de 20 balais à tout casser, belle comme un coeur, affichant une tronche renfrognée, sac Vuitton en bandoulière (vous savez, les nouveaux, ceux en couleurs qui sont des tuent-rétines absolus), seule (oui, seule, en plus !) qui distribuait le contenu de sa merditude numérique à tout l'environnement r.a.t.pèsque.
Bon, j'allais pas franchir les portes de l'Hôtel de Police (marrant, ça, "hôtel" pour désigner le gnouf) pour déposer une plainte pour agression sonore, mais, sortant de la projection de "Zodiac", fallait pas grand chose pour me transformer en "serial killer".
Je rentrai chez moi sous l'averse, sans parapluie comme toujours quand il pleut, et me réfugiai dans une sonate de Schubert par Zacharias : je n'eus même pas l'idée de pousser le volume sonore à fond pour en faire profiter mon voisinage.
Le respect ?

ZODIAC


Hier dimanche.

Pendant que Nicolas se fait photographier nageant dand la grande bleue, lunettes noires sur le nez (ça, ça va vendre, coco !), je suis dans une salle obscure, bondée d'ailleurs, pour le dernier film de Fincher dont j'avais bien aimé "Seven" et beaucoup moins "Fight Club" (oui, je sais, c'est Cuuuuuulte et c'est "une TUerie) !).

Ici, découpage au scalpel d'une affaire criminelle autour d'un tueur en série dans l'Amérique de Woodstock et donna lieu à une enquête interminable sans que le psychopathe ne soit condamné.
Ce long (un peu trop) film est en soi un évènement : basé sur le "best-seller" qui relata l'affaire, il adopte un ton inhabituel, méthodique, voire méticuleux, ne s'accordant aucune facilité, ce qui dans le cinéma américain est déjà un exploit.
La caméra intelligente de Fincher filme sans complaisance aucune cette fiction qui n'en est pas une, implacable.
Acteurs remarquables (Gyllenhal, Ruffalo, Downey Jr. et le grand Brian Cox), musiques en réminiscences (Marvin Gaye, Sly & the Family Stone, Santana, Donovan et mes chers Steely Dan), le tout baignant dans une atmosphère de tension permanente.

Quel film !

Chansons d'amour


Je sais pas vous, mais voilà le genre de commentaires qui me donne envie d'aller voir un film (la bande annonce est pas mal non plus); c'est dans le blog Cannes de Libé :


A la grâce d'Honoré
par Michèle Halberstadt
Il y a des matins comme aujourd'hui où on se souvient d'un coup pourquoi chaque année on revient à Cannes, entêtée (j'y crois encore!) et désabusée (c'est plus comme c'était)... C'est pour vivre des instants comme ce matin, pour ce plaisir d'ouvrir les yeux, à 8 heures et demie dans une salle obscure, devant un film enchanté, fait de grâce, d'élégance, de pudeur légère, de gravité douce, de cœur brisé discret. «Chansons d'amour», le film de Christophe Honoré, est une merveilleuse déclaration à la vie, à ceux qui nous manquent, à ceux qui sont là et qu'on voit à peine, à cette adolescence qu'on ne voudrait pas perdre, à l'âge adulte qui nous tombe dessus sans prévenir, à ce qu'on a été ce qu'on voudrait etre, ce qu'on est malgré tout. Demy et Truffaut peuvent rêver en paix. L'enfant sauvage de Nantes tient le flambeau avec cœur et panache.

dimanche 20 mai 2007

Dimanche férié


Premier dimanche totalement libre depuis des lustres : pas de cours, pas de théâtre...
Il y aura, bien sûr, "Arrêt sur image" à la télé et, vraisemblablement une sortie cinéma pour le "Zodiac" de Fincher dont on dit ça et là le plus grand bien.

Car, évidemment, il fait un temps de chien.


Flash-back : trois belles séances au Caveau avec des publics plus jeunes que la moyenne, malgré des demi-salles.
Certainement des provinciaux en goguette venus à Paris pour le pont de l'ascension.


Demain, j'anime, au Divan du Monde, une soirée ... électorale pour le lancement de la campagne du député PS sortant, Christophe Caresche.
Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire et ne sais dans quel état je vais trouver le piano de ce lieu qui accueille les spectacles les plus variés.
Après la première élection de Caresche, en 97, je l'avais invité à venir à l'Atelier Musical (qui fêtait la fin de sa première années scolaire) pour un pot.
Il avait pris le temps de venir et nous avions longuement discuté autour d'un kir et de quelques biscuits apéritifs.
J'avais découvert un "élu" motivé, curieux, impliqué.
Nous nous sommes rencontrés maintes fois depuis et j'ai noué des relations amicales avec ses deux assistants, Violaine et Jean-Philippe.
Le score de Ségolène ici devrait assurer la réélection de Christophe dont l'adversaire est une (jolie) femme sarkozyste qui répond au doux prénom de Jeanette.

Ah, tiens, voilà une piste !

Dommage que Lobo et Mie ne soient pas à Paris : je les aurais sollicité pour leur chanson sur le petit Nicolas.
Je vous dirai comment je m'en suis sorti.

Christophe Caresche : les autres photos disponibles montrent un "personnage officiel" en "homme politique responsable". Faisant partie de ceux que l'on appelle les "bébés Jospin", Caresche a été l'un des premiers soutiens de Ségolène. Les liens avec Lionel se sont quelque peu distendus depuis...



samedi 19 mai 2007

Cohésion sociale


Ceci n'est pas Muriel Robin

En ce premier jour après l'Ascension fut confié à Christine Boutin le Ministère du Logement et de la Ville.


Faut-il rappeler qui est Christine Boutin, acharnée pourfendeuse du pacs, porte-voix français du
Vatican et des lobbys communautaires les plus réactionnaires ?
Désireuse, il y a quelques mois, de se présenter à l'élection présidentielle, elle publia un livre intitulé "Je ne suis pas celle que vous croyez".
En voilà une autre qui "a changé".
On ne demande qu'à la croire, mais il est permis d'être inquiet : sa nomination fait de CB (!) l'interlocutrice privilégiée d'asso. comme Droit Au Logement ou AC le Feu.
Son sens de la diplomatie s'y révèlera, n'en doutons pas.

vendredi 18 mai 2007

La gazette de notre Présipauté

Notre Président et madame, habillée par Bachelot, le tailleur qui déchire.



Ne manquez pas d'acheter ou de lire chez votre coiffeuse le numéro spécial de Paris Match, notre partenaire "papier", consacré à l'investiture de notre Président bien-aimé : vous y trouverez des photos exclusives de la famille princière lors du discours d'investiture, un poster géant du petit Louis regardant la grand croix de la légion d'honneur et les paroles de l'Internationale que notre Président veut faire apprendre aux enfants des écoles à la suite de l'émouvante cérémonie d'hommage à Guy Môquet, ce jeune résistant communiste abattu par les allemands.
Vous y trouverez également, chanceux que vous êtes, des conseils pour bronzer vite et sans dommages cet été sur le pont de votre yacht favori, ainsi que la recette du riz pilaf à la somalienne par Bernard Kouchner.

"La gazette" et Paris Match étaient là ! Le Président et son petit dernier.


EXCLUSIF "GAZETTE" !

Malgré sa volonté proclamée d'effacement "pendant 5 ans", nous avons pu nous procurer cette photo exclusive du dauphin, fils aîné de notre Président :






Comme"La Gazette", faites confiance aux commerçants de la Présipauté :
































jeudi 17 mai 2007

Les Voilà !

"Connard Bernard"

Médiocritudes ordinaires

Message laconique d'Agnès Clémencin, lectrice, dans le Télérama de cette semaine :

"Décés de Grégory Lemarchal : soirée spéciale sur TF1.
Décès de Rostropovitch : rien."

C'est pas un temps pour monter au ciel !

Sale temps pour ce jour férié, un de plus en ce mois de mai où le "travailler plus pour gagner plus" en prend un sacré coup.
Ce sera donc vraisemblablement cinéma pour moi, le film de Fincher, "Zodiac", méritant apparemment que l'on s'y déplace.
J'irai le voir au MK2 des bords du canal où j'espère éviter les hordes popcornisées qui envahissent généralement les salles du Pathé Wepler, tout proche.

Ascension

A lire, l'édito de Joffrin dans le Libé du jour :
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/254370.FR.php

Arrivé au plus haut sommet de l'état, Sarko fait preuve d'une habileté certaine dans son projet de recomposition du paysage politique.
Avec cependant quelques flops comme la tentative de ré-unir le parti (le club, plutôt) radical de Borloo au PRG de Baylet (ce dernier, hier, a exécuté un double-salto raté pathétique).
Derrière l'opération de haute voltige, deux potes de longue date, Tapie et son copain Borloo.
Ca ne vous rappelle rien ?
On refait le match ?

N'empêche qu'il va y avoir du boulot pour contenir la marée bleue qui s'annonce.
Faut voter, quoi !

mercredi 16 mai 2007

Pipeules

Le sémillant Arno Klarsfeld, avocat "up to date" des beaux quartiers, dont les "missions" (sans-papiers de Cachan notamment) ont donné les résultats impressionnants que l'on sait, chausse ses "roller" pour se présenter aux législatives (sous bannière "majorité présidentielle") dans le 12ème arrondissement, siège détenu par la gauche.
L'habitué du VIP et autres lieux mondains de la capitale assure bien connaître l'arrondissement : "Je l'ai traversé lors du marathon de Paris" dit-il.
Encore une petite coupe, Arno ?

Monsieur Théâtre


J'ai dit ici-même à quel point la performance de Robert Hirsch dans "Le gardien" d'Harold Pinter relevait du grand art (voir ça : http://sylgazette.blogspot.com/2007/02/comediens-en-etat-de-grace.html
A 81 ans, l'immense comédien français qui a voué toute sa vie au théâtre (avec quelques incursions inégales au cinéma) reçoit un Molière plus que mérité pour son interprétation en clochard cynique, manipulateur, auquel il donne des accents drôlatiques et émouvants.
Je lui dois, une fois encore, l'une de mes plus belles soirée de "spectacle vivant".

Bravo, jeune homme !

Alerte tsunami

Va y avoir du grabuge dans le paysage politique français :
le diable d'homme qui accède aujourd'hui au pouvoir suprême est un maître ès coups politiques et ne néglige rien pour se donner une majorité écrasante à l'Assemblée Nationale.
Il était intéressant de se glisser, hier soir, dans la salle où se tenait l'assemblée générale d'une section socialiste du 18ème où les "sympathisants" étaient les bienvenus.
C'est Bertrand Delanoë, venu en simple militant, qui prenait la parole le premier avec son énergie habituelle pour exhorter à une mobilisation en vue des législatives de juin.
J'ai compris, moi, que l'heure était au "sauve qui peut" et qu'il était urgent de limiter la casse.
Les prises de paroles des militants, le plus souvent empreintes de sincérité, tranchaient avec les péroraisons d'orateurs rompus à l'exercice : notamment, celle d'un ex-"liguard", la voix brisée par l'émotion répondant à un "politique" qui affirmait, sentencieux, que le PS n'était pas un "fan club", suivez son regard.
Je retire de ces joutes bordéliques mais au final sympathiques que la dame de Poitou-Charente est devenue incontournable au grand dam (!) des "apparatchiks" qu'on appelle communément "éléphants".
J'en constate que les militants, la base, l'essence même du parti, ceux qui arpentent les marchés tracts en main, ceux qui collent, ceux qui hurlent dans les meetings, ne laisseront pas faire n'importe quoi.
Après la défaite du 6 mai, au moment où Sarko tire dans tous les coins, récupérant Kouchner (les socialistes l'ont un peu cherché), au moment où l'on apprend que les radicaux de gauche pourraient rejoindre les radicaux de droite (pfff, faut suivre !) de Borloo, emportant Taubira (là, je me flingue !) dans leurs bagages, on peut se demander ce qu'il va advenir du parti d'Epinay (François, reviens, ils sont devenus fous !).
Qu'on le veuille ou non et quelle que ce soit la détestation qu'on lui porte, le nouvel élu fait une entrée magistrale, provoquant un tsunami dévastateur dont les conséquences seront durables.
Moi, je sais que je reste à gauche.
A gauche toute ?
Je me pose la question.

La lettre ouverte

Les journalistes du Journal Du Dimanche appartenant à Lagardère publient une lettre ouverte à celui-ci, suite à la mise au panier d'un article intitulé "Cécilia n'a pas voté" qui devait être publié dans l'édition de dimanche dernier.

"Une censure inacceptable"
«Vous êtes intervenu samedi auprès de la direction de la rédaction pour que cet article ne soit pas publié. Nous estimons qu'il s'agit là d'une censure inacceptable, contraire à la liberté de la presse. L'ensemble des journalistes du JDD s'indigne de cette pratique d'un autre âge, d'ailleurs largement dénoncée par l'ensemble de notre profession, en France comme à l'étranger.
En l'espace d'un week-end, cette intervention a donné du crédit aux graves accusations portées contre les titres du groupe, soupçonnés d'avoir favorisé la campagne de Nicolas Sarkozy. Ces derniers mois, le Journal du Dimanche s'était pourtant attaché à respecter son devoir d'impartialité. Depuis dimanche, son image est gravement mise en cause. Notre site Internet et le standard du groupe sont submergés de messages de lecteurs indignés. Au final, c'est la crédibilité du titre et de ses journalistes qui est mise à mal.
Vos relations privilégiées avec Nicolas Sarkozy ne sauraient nous contraindre à renoncer une nouvelle fois aux exigences de notre métier. La rédaction du JDD , indépendante, revendique le droit de refuser toute subordination qui voudrait la priver de son devoir d'informer.»

Ca commence comme ça et puis ...

mardi 15 mai 2007

Pour qui sonne le glas ?

Demain, 16 mai : journée sans média !
N'ouvrons pas radios et télés !
Ne lisons pas les "gratuits" (si c'est gratuit, c'est que ça ne vaut rien) !
A 11 heures, investissons les églises et faisons sonner le glas.

Naufrages ...


Classique et "vulgarisation".


Longue et intéressante conversation téléphonique avec Hugues de Courson, musicien-arrangeur-alchimiste qui a produit, au sens littéral, des disques mêlant astucieusement musique dite "classique" et musiques du monde.

Le premier volume de "Mozart l'égyptien" ou darboukas et instruments du cru entrent en fusion avec les plus belles pages du compositeur, a connu un succès sans précédent.

Outre que nous partageons les mêmes idées politiques, nous avons, semble-t-il, la même approche de la musique.
Il était normal que s'opère ce rapprochement.

Hugues a "sorti" une série d'albums selon le même principe dont une "fantaisie" autour de l'oeuvre de Vivaldi et des musiques celtiques d'Irlande proprement étonnante.
On lui doit également un" Lambarena" qui emmène Bach sur des pistes africaines qu'il ne pouvait imaginer.

Un travail d'orfèvre qui réussit le tour de force de ne pas dénaturer les oeuvre originales.
A conseiller aux imbéciles qui font la "grille" de Radio Classique (voir billet précédent).

Radio Classique : à fuir !

Salmigondis de musak pour supermarchés (b.o. de Titanic succèdant au "Danube bleu" de Strauss), interventions grotesques de Nelson Monfort (si, si, vous avez bien lu !) Radio Classique, ces derniers mois, s'est "vulgarisée" hélas dans tous les sens du terme.
Pour ne pas effrayer l'auditeur putatif, on saucissonne allègrement concertos, sonates et quatuors dont on s'efforce d'isoler la partie "tubesque".
Ainsi, évidemment, on ne jouera que le dernier mouvement de la 9ème de Beethoven, celui où l'on entend l'hymne européen, et dans le 21ème concerto de Mozart, on ne retiendra que l'andante qui fut, autrefois exécuté (c'est le mot !) par le chanteur suisse ou belge (je ne sais plus !) Johnny Halliday sous le titre "Je t'aime" (fallait y penser).

La seule station de la bande fm qui permettait autrefois d'entendre de la "grande" musique en continu est donc devenue un diffuseur de musique formatée "grandes surfaces".
Il est évident que des considérations mercantiles ont présidé à ces changements.
Loin de moi l'idée de faire dans l'élitisme : mon action à l'école de musique depuis 10ans va dans le sens contraire.
Mais bon, on pourrait peut être respecter les oeuvres de ces gens qui ont mis leur génie au service de l'humanité, crevant la dalle, affrontant le mépris de leurs contemporains.
Ceux qui "programment" et définissent la politique de cette radio sont du même acabit que ces derniers.
Des salauds, quoi.

Veautez ! Bravo le veau !

Certes, cette pub et ce slogan sont très cons.
Mais quand on y réfléchit ...

Quel est le plus beau film du monde ? (15)



Soirée cinéma-maison avec des amis hier soir.

Revoir le film de Wise et Robbins dans de bonnes conditions (projection sur grand écran et son 6 canaux) rend justice à une oeuvre que les jeunes générations ont découvert sur un écran de télé.

Le film a été tourné dans le format le plus "large" possible, en 70mm, format aujourd'hui abandonné car fort coûteux.
Les copies 70mm de "West side..." encore en boîte se sont peu à peu détériorées et il ne reste en Europe que de très rares bobines visibles.
L'été dernier, le Max Linder n'a pu projeter le film que dans une copie 35mm Scope, ce qui, à tout prendre, vaut mieux qu'une diffusion sur un tube cathodique (ou même un écran plasma, auquel il me semble impossible de donner un rendu "cinéma").
La videoprojection sur grand écran avec un vp correctement calibré du dvd permet donc d'apprécier cette vision moderne de Roméo et Juliette dont le générique-ouverture de Saul Bass est à lui seul un moment d'anthologie.

Le film parfait étant encore à faire, reste que West Side Story, à presque 50 ans d'âge, se voit et se revoit mille fois sans démériter : acteurs-danseurs ou danseurs-acteurs prodigieux, musique de Bernstein en "classique" du XXème siècle, chorégraphie inspirée de Robbins, réalisation "au couteau" de Robert Wise (cent idées de mise en scène pour le moins bluffantes), décors peaufinés au petit point, photo en decrescendo (clairs-obscurs en final par opposition à la lumière de la première partie), le "film aux 10 Oscar", comme le proclamait la publicité, n'en a pas volé un seul.

Film culte d'une génération (combien de fois l'as tu vu, frangin, à l'époque ?) comme le fut le "Titanic" de Cameron, plus frelaté (signe des temps ?) trente ans plus tard, West Side marqua l'apogée et le début du déclin d'un genre auquel Minnelli et Donen avait donné ses lettres de noblesse.
Aujourd'hui sans ride, ce "vieux" film doit son éternelle jeunesse à son thème universel (on peut aisément transposer à notre temps) en variations shakespeariennes.

Dans la distribution, Nathalie Wood qui, la même année, incarnait l'héroïne d'un autre chef-d'oeuvre, le "Splendor in the grass" (La fièvre dans le sang) de Kazan, en "Maria" tant chantée depuis, illumine le propos, pas seulement mais habitée par son personnage.
Chakiris (Bernardo) ne trouva jamais par la suite de rôle à la hauteur de celui-ci, poursuivant sa carrière en bellâtre ripoliné, notamment, c'en était pitié, sur les plateaux des émissions de Guy Lux lors de ses séjours parisiens, pauvre "crooner" sans envergure.
Le cas de Richard Beymer est tout aussi pathétique : d'emblée, le spectateur jugera qu'il est le bât qui blesse du film, manquant pour beaucoup (dont je ne suis pas vraiment) d'épaisseur pour le rôle de Tony, en "jeune premier".
A l'inverse de Miss Wood, doublée, Beymer possède cependant une voix chaude, sans excès, qui sauve son jeu peu "enthousiaste".
Il poursuivra une carrière sans éclat de tv movies en téléfilms, de personnages de cow-boy en séducteur de service.
Rita Moreno (Anita) et Russ Tamblyn (Riff) en revanche, donnent à leurs personnages une consistance et une énergie récompensées, pour la première, par un Oscar amplement mérité.
Moderne tragédie, jouée, chantée et dansée, West Side Story, sorti en 1961 demeure, comme annoncé dans les "pavés" de presse de l'époque un "spectacle total" intemporel, un cadeau pour vos yeux et vos oreilles, un film essentiel.


lundi 14 mai 2007

Ebullitions

(c)AFP

Bernard Kouchner pourrait accepter le portefeuille des Affaires Etrangères dans le premier, et éphémère, gouvernement du sarkozysme triomphant.
Malgré sa popularité persistante au fil des ans, cet homme avec qualités a toujours souffert d'un ostracisme pour le moins étrange à l'intérieur du PS dont il est membre.
On peut comprendre que ça finisse par le gonfler.


Qu'est-ce qu'on attend pour être malheureux ?

Il y a de la résignation dans l'air.
Normal que vous ne sentiez rien, c'est inodore, sans saveur, inaudible, invisible mais palpable, la résignation.
Il y a aussi l'attente, l'attente du pire à venir, prévisible, trop ?
Bref, la France semble en apesanteur pendant que les consultations s'accélèrent et que les rumeurs vont bon train.
"Ils" n'ont pas élu un imbécile et le lascar nous ménage quelques surprises destinées, bien sûr, à faire gagner les législatives à son camp.
Il sera bien temps, après, de faire passer les réformes qui s'annoncent impopulaires à la faveur des vacances d'été, puisque, c'est annoncé, l'Assemblée travaillera pendant la période.
Les français auront-ils limité la casse en juin ?
Auront-t-ils entendus les désespérés "aux urnes, citoyens !" ?
Se seront-ils totalement résignés ?
La balle est encore, heureusement, dans leur camp.

Sinon, Sochaux a gagné.
La vraie vie reprend son cours.

dimanche 13 mai 2007

Cécilia


Arnaud Lagardère aurait censuré un scoop sur Cecilia Sarkozy


Selon le site Rue89.com, une information du Journal du Dimanche, révélant que la femme du candidat UMP n'aurait pas voté, aurait été censurée à la suite de l'intervention d'Arnaud Lagardère.

Un article censuré du Journal du Dimanche, daté du 13 mai, révèlerait que Cécilia Sarkozy n'aurait pas voté, lors du second tour de l'élection présidentielle, annonce le site Rue89.com.

Le scoop détenu par le quotidien dominical n'aurait pas été publié à la suite de l'intervention d'Arnaud Lagardère, actionnaire de référence du journal.

Une enquête de journalistes du JDD détaillerait comment Nicolas et Cécilia Sarkozy ont passé la journée du second tour.

Après consultation du registre (public) du bureau de vote, il semblerait que la femme du candidat n'ait pas voté. Preuve à l'appui : la photo de la liste d'émargement.

De vifs échanges au sein du couple dans la soirée sont également mentionnés.Avant de publier l'enquête, le directeur de la rédaction, Jacques Espérandieu aurait demandé samedi aux journalistes de contacter Cécilia Sarkozy.

Celle-ci se serait abstenue de commentaire. "La garde rapprochée""A la suite de quoi, plusieurs membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy seraient intervenus", affirme Rue89 qui cite notamment Claude Guéant, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy et Franck Louvrier, son responsable de la communication.

"Finalement, Arnaud Largardère, patron du groupe Lagardère, a exigé que l'article soit remis dans un tiroir", affirme Rue 89.

Le directeur de la rédaction du Journal du Dimanche n'était pas joignable par téléphone dimanche en milieu d'après-midi.

Le groupe Lagardère n'a pas non plus pu être joint.

"L'article, illustré d'une photo de la liste d'émargement, mentionnait également de vifs échanges, dans la soirée (du 6 mai), au sein du couple", précise Rue89.

Cécilia Sarkozy n'avait pas accompagné Nicolas Sarkozy au bureau de vote de l'école maternelle Edith Gorce Franklin, sur l'île de la Jatte, le 6 mai contrairement à ce qui s'était produit au premier tour.

Il n'avait pas été alors précisé si elle avait voté par la suite.(Avec Reuters)

Vestiges du jour








Traces de campagne et regrets dans le 18ème.


13 mai 1968

Le nouveau pouvoir veut gommer l'influence de mai 68.
Peut être pressent-il qu'un jour, il peut s'en prendre un nouveau en pleine gueule ?

Crétinisation


J'avais choisi de regarder la soirée électorale sur France 2.
C'est aujourd'hui (merci "Arrêt sur images") que je découvre un extrait de cette soirée sur TF1.

C'est donc, n'est-ce-pas, une soirée sur une grande chaîne de télévision alors que le pays vient d'élire un nouveau président.
On interviewe Laurent Fabius qui parle de choses pas marrantes, hein, genre pouvoir d'achat, exclusion, logement, chômage.
Soudain, le duo Poivre-Chazal l'interrompt : il y a, voyez-vous, un scoop, une chose hyper importante qui se produit en direct.
Je vous le donne en mille, Johnny, ouah yeah, oui Johnny, sort du Fouquet's et s'exprime (enfin... à sa manière), distribuant la bonne parole au téléspectateur extasié.

Révélateur à mes yeux de la primauté du divertissement sur le politique, terrassé ici même en une pareille soirée.
L'idole des jeunes (enfin surtout des sexagènaires qui votent comme lui), tout juste rentré de Suisse termine sa pitoyable intervention par : "Vive la France".

La connerie a encore de beaux jours devant elle.

Quel est le plus beau film du monde ? (14)

Ne pas mourir sans l'avoir vu !
Longtemps considéré par les critiques du monde entier comme le plus grand film de tous les temps, je me souviens l'avoir découvert sur grand écran au Ranelagh, théâtre du 16ème arrondissement qui l'a projeté le dimanche soir des années durant (la copie doit être morte !).
La salle du Ranelagh avec ses boiseries se prêtait admirablement à la dégustation du film de Marcel Carné.
Pathé a sorti, à l'automne 2006, un DVD qui rend justice à l'oeuvre : compression et contrastes admirables, copie sans tâches ni griffures. Indispensable à toute vidéothèque qui se respecte.
Excellente chronique sur l'un de mes sites favoris, par là :

samedi 12 mai 2007

Carte postale délation


Vous aussi, frissonnez comme en 40 !

L'insoumis




J'avais 10 ans lorsque mon frère m'offrit le 33t du 1er Concerto pour piano et orchestre de Tchaïkovski interprété par Sviatoslav Richter avec Karajan et le Philarmonique de Berlin.

Le disque est aujourd'hui inaudible d'avoir été trop joué.



Même si vous êtes totalement profane en matière de musique dite "classique", le film de Bruno Monsaingeon "Richter, l'insoumis" vous passionnera.

Peu de temps avant sa mort, survenue en 1997, l'immense pianiste russe s'y révélait enfin, brisant le mystère qui avait plané autour de lui tout au long de sa vie.

"Apprivoisé" par le musicien et réalisateur français, il se livre enfin dans ce document émouvant où il évoque son enfance et sa carrière avec, en toile de fond, les moments les plus tragiques de l'histoire du XXème siècle.




Emouvant, attachant, drôle, lucide, le géant parcourt sa vie en un regard sans complaisance aucune : désigné "pianiste officiel" du l'URSS, il parvint, non sans compromis parfois, mais il faut survivre au service de la Musique, à garder sa dignité et à quitter la scène de l'histoire avec un certain panache.

Le film est truffé de documents exceptionnels, d'archives inédites d'époque et d'extraits de concerts qu'il commente souvent sans indulgence : "C'était à Prague en 1952. J'ai joué comme un cochon" quand on vient d'assister à une standing ovation !

Histoire d'un homme qui fut un parangon d'anti-conformiste, "Richter l'insoumis" se voit comme un "vrai" film.

154 minutes de bonheur total.
(DVD Warner Music)