Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 26 mai 2007

Pour un bon café, je me damne !


Profitant de sa situation exceptionnelle face à la Mairie du 18ème, le "Nord Sud" (du nom premier de la ligne de métro qu'on appelle aujourd'hui "la 12" car notre époque est poésie) vous sert à prix prohibitif un café à peine buvable, venu des stocks de la maison Richard, du nom d'une famille aveyronnaise ou auvergnate, je ne sais plus, qui, en quelques décennies s'est imposée en monopole auprès de la plupart des brasseries parisiennes, elles-mêmes aux mains (c'est historique, voyez votre google préféré) d'une population venue des plateaux d'Auvergne ou de l'Aubrac.
Si, comme moi, vous êtes un vrai amateur, vous saurez donc, lors de votre prochaine escapade parisienne, qu'il faut éviter à peu près 97 % des cafés de la capitale.
Il vous faudra donc surveiller si l'estaminet affiche les logos "Lavazza", "Illy" ou "Segafredo" avant d'en franchir le seuil, sous peine de vous voir délester de sommes astronomiques (2€50 en moyenne, 6€ au Fouquet's mais on s'en fout) pour un robusta sans autre saveur que son amertume puissance dix.
C'est ce qui m'a poussé à faire l'acquisition de ma machine "Nespresso".
Des sacrés malins, les gens de Nestlé, qui ont réussi la plus belle opération "marketing" de ces dernières années, faisant de leurs chalands la clientèle captive par excellence.
Entrez dans une boutique Nespresso, vous aurez l'impression d'être reçus chez Chaumet : boiseries, produits dérivés en vitrinettes sécurisées, hôtesses et grooms en sourire obligé, "pass" permettant d'accèder via ordinateur à votre "profil".
Car Nespresso sait tout de vos désirs, de vos plaisirs coupables : combien de Ristretto vous consommez dans le mois, que vous avez essayé puis rejeté la "limited edition" du printemps, que vous faites une consommation éffrénée d'Arpeggio.
Nespresso vous vend aussi ces petits biscuits aux amandes, dits "Amaretti", au triple du prix où on les trouve au Leader Price ou au Champion voisin à qualité égale voire..., des tasses, des cuillers estampillés Nespresso, vous envoie des courriers dans de chouettes enveloppes parcheminées.
Mais bon, que voulez-vous, il y a un problème : leur café est sublime !
On en devient "accroc" comme à une drogue, on en surconsomme, on en offre à tout va (je vous recommande l'extrait du spectacle de Gad Elmaleh consacré à l'espresso-maison), on s'en damne.
Et c'est bon !
Et l'on se sent vengé de ces gougnafiers, descendants des valeureux "bougnats" du Paris d'autrefois, qui osent vous facturer au prix fort leur infâme breuvage.
Une autre fois, je vous causerai des tubes de lait concentré Nestlé, encore eux.
Les salauds !

Ci-dessous, votre serviteur métamorphosé après absorbtion d'un "Nespresso" (R)

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