Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 31 juillet 2007

Parano dans le "La Rochelle - Paris" de 14h48

Dans le TGV qui m'a ramené à Paris, hier, je me suis fait une crise de paranoïa qui ne m'a quitté que sur le quai de la gare Montparnasse.
Peu avant le départ s'installe en vis à vis un jeune monsieur très barbu coiffé d'une casquette, habillé avec élégance.
Il dépose à côté de lui, sur le siège inoccupé, son seul bagage, un cartable bien rempli, je dirais "bombé".
Pendant les trois heures interminables que dure le voyage, mon voisin téléphone à maintes reprises d'une voix si basse que je ne puis comprendre en quelle langue il s'exprime.
Il a un chapelet en argent qu'il égrène fréquemment en chuchotant quelque prière inaudible.
Je ne peux détacher un regard en coin, toutes idées me venant à l'esprit, dont celle qu'il ne peut ignorer ma curiosité angoissée.
Mon Libé me raconte les otages d'Afghanistan, contribuant à la montée en puissance de mes appréhensions.
Dans ma tête défilent les images de "Vol 93" pendant que mon voisin s'endort alors que passe le contrôleur : le barbu a laissé son billet en évidence pour ne pas être dérangé, que l'homme de la SNCF poinçonne sans s'attarder.
Tout me semble suspect au point que si je ne craignais le ridicule j'en aviserais l'homme à la casquette.
Je me dis qu'ils sont plusieurs sans doute, disséminés dans la rame et que je ne vais pas tarder à entendre l'imprécation fatidique qui précède tout attentat.
Nous arrivons au terme du voyage à l'heure prévue.
Sur le quai, je fume coup sur coup trois cigarettes, encore pétrifié.
Connards de religieux !

Un terroriste à l'embarquement;
Extrait du film "Vol 93" de Paul Greengrass

Bergman par Téchiné

A chaud, André Téchiné livre ses impressions sur Bergman, qu'il reconnaît comme son Maître.
C'est dans Libé, c'est là : http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/269910.FR.php

Le coeur des villes


C'est au marché local que bat le coeur des villes.
A Antibes, c'est le marché qui m'aimante quand j'arrive dans la ville.
Y déguster une portion de socca arrosée d'un vin de pays est un plaisir irremplaçable.
Pour les casse-croûtes, c'est autour du marché que vous trouverez les meilleurs endroits : je me souviens encore, des années après, des virées au marché Forville de Cannes, à l'aube, pour se restaurer de raviolis "à la daube" en compagnie patchwork de noctambules en fin de course et des poissonniers et autres charcutiers du cru.
A La Rochelle dimanche, j'ai visité la halle, comme je le fais chaque fois que je découvre une ville, le nez au vent, ici bien sûr visité de parfums marins mais aussi de charcutailles toujours "maison".
Guidé par mon instinct, j'ai fureté autour du marché pour chercher le lieu ad-hoc et j'ai trouvé : à "La gerbe de blé" se retrouvent les autochtones et, révélateur, les chefs des meilleurs restaurants du coin.
Ici, seuls les produits du marché ont droit de cité, que l'on déguste sur le comptoir comme dans les émissions de Jean Luc Petitrenaud.
Les "chefs" s'offrent le champagne autour de quelques huîtres ou d'une tartine de "fagot", pâté qui est à La Rochelle ce que sont les "caillettes" en Ardèche et dans la vallée du Rhône.
Beaucoup de monde qui déborde sur le trottoir, verre en main, en sortie de messe païenne, sympathique.
Le "parisien" s'y fait tout petit, en invité poli, s'il veut y retourner.
Je suis persuadé que dans ce lieu convivial se trouvaient, ce jour-là, quelques "étoilés".
Respect.

lundi 30 juillet 2007

En forme de Forman



Le film sort en quasi catimini : en d'autres temps, un nouveau Milos Forman ("Amadeus", "Vol au-dessus d'un nid de coucous", "Hair"...) eût créé l'évènement.
Mais cette sortie est emportée par le flot "Harry Potter" et le déluge "Transformers".
C'est pourtant ce que l'on peut appeler un "très beau film", certainement pas le meilleur du rélisateur tchèque émigré aux Etats Unis, mais une histoire passionnante écrite avec Jean Claude Carrière (qui n'est pas manchot) en "anecdote" autour du grand peintre espagnol qui n'en est pas la figure principale, plutôt un fil rouge ; un prétexte ?
Natalie Portman y est belle et prouve, s'il en était besoin, ses immenses qualités d'actrice dans ce que l'on appelle communément un "rôle à Oscar" et Javier Bardem, lui, "en fait" un peu trop.
C'est filmé avec maestria par un Forman qui connait son affaire, mais dont on regrettera ces fulgurances qui embrasèrent "Amadeus".
Il y a de quoi, néanmoins, passer deux heures de cinéma-spectacle qui donnent envie de se replonger dans l'oeuvre du peintre des écorchés.
En soi, c'est déjà un pari réussi.

Sincère ?

Parigots têtes de veaux


Voir où sont garés les deux 4x4

Parisiens têtes de chiens...

Sofa en sommeil

Le « Sofa » d’où je poste mes billets de villégiature, était fermé ce dimanche, d’où ce retard.
Dès demain j’émettrai à nouveau de Paris, le TGV m’y ramenant cet après-midi.

Chaude crème glacée


Ca s’appelle « Délice Paloma » et c’est une sacrée bonne surprise que ce film algérien vers lequel mon instinct et, il est vrai, certaines critiques de confiance, m’ont guidé hier.

J’avais apprécié le précédent film du même auteur …………, « Viva l’Aldjérie », également interprété par cette comédienne étonnante du nom de Biyouna.
Cette tragi-comédie mettant en scène une femme-escroc attachante, drôle, émouvante de bout en bout, pose un regard ironique et tendre sur l’Algérie d’aujourd’hui avec un vrai scénario sans temps mort, en leçon de cinéma à réalisateurs français sans originalité.

On ne peut dire que le film soit « porté » par Biyouna même si elle crève constamment l’écran, tant les comédiens dans les seconds rôles sont excellents, beaux, les deux, même.

Mal servi par une projection approximative et un son d’outre-tombe, le film captive pourtant du début à la fin : en guise de synopsis, sachez, avant de courir le voir (vous me remercierez, si !) qu’une femme sort de prison, attendue au coin du mur par une tragique déception.
Elle nous raconte les évènements qui l’ont menée en taule, elle qui fut l’une des figures de la société algéroise mais que la réalisation obsessionnelle d’un vieux rêve d’enfant a menée aux limites de la transgression.

Femme « de tête », mère possessive du si beau Riyad, maquerelle au vrai sens du terme, animal rusé, flanquée d’une sœur handicapée, d’un avocat marron, d’une « famille » à sa botte de chef de gang en jupons, impériale avant la chute inéluctable, notre héroïne est tout bonnement bouleversante dans un pays bouleversé depuis si longtemps.

Quant à Paloma (c’est le nom, emprunté à une « délicieuse » crème glacée que lui donne sa protectrice), la jeune actrice qui l’interprète (…..) ne se contente pas d’être belle : elle « est » le rôle, sans excès, en humilité.
Une actrice, une vraie.

Foncez !

La Rochelle by night

La Bergamote est le bar préféré des petits jeunes ...

Beaucoup d’alcool circule dans la cité quand la nuit est installée.

Si l’on est un jeune plutôt UMP avec un peu (ou beaucoup ?) d’argent de poche, on peut s’attabler (voir ci-dessous).
Si l’on est davantage en marge, on se ballade canette en main sur le quai, d’autant que de nombreux commerces font des offres promotionnelles sur la 8.6, bière de mauvaise qualité qui ne présente comme avantage, pour qui veut s’étourdir pour ne pas dire se défoncer, que celui d’être plus chargée en alcool que ses concurrentes.
Enfin, si l’on est un « punk avec chien » comme le dit JB paraphrasant un homme de télé, on passe allègrement de la 8.6 au gros rouge qui tâche.

Il règne à La Rochelle le soir un climat que je qualifierais d’ennui joyeux.
On est en vacances et tout vous semble sublimé.
Au point qu’on s’attroupe en masse devant ces mêmes musiciens péruviens avec sono qu’on a totalement ignorés le mois dernier dans les couloirs du métro.

Le vieux port est envahi de saltimbanques divers aux talents inégaux : cracheurs de feu (avec chiens) se brûlant l’œsophage à vie comme ceux qui se détruisaient ainsi à Juan les Pins quand j’y habitais, fanfares « comiques » avec nez rouges, acrobates en tous genres avec compagne faire-valoir, bref, le tout-venant des stations balnéaires en période estivale.
On bouffe énormément à La Rochelle, les restos du port, très fréquentés, proposant tous une cuisine à l’identique à base de fruits de mers, bien sûr, de pizzas aux moules, de galettes de sarrasin et autres crêpes complètes.
En entrant plus avant dans la ville, on trouve heureusement autre chose dont un couscous tenu par de vrais arabes et même une pizzeria sous emprise italienne.

La ville est « sûre » comme les abords de l’Elysée : on pourra s’y promener avec les enfants (4 minimum pour les porteurs de polos Ralph Lauren), à vélo respecté, en arpentant les larges trottoirs quand le port n’est pas « piéton » (à jours fixes).

Ne voyez dans ce qui précède que le peu de négatif que mon esprit critique ne peut s’empêcher de relever : la cité est très plaisante, plutôt « classes moyennes » (on est en terrain « centre gauche »), la mixité sociale semble régner, partiellement toutefois, car l’on n’y croise guère ces 9.3. en bande qui effraient tant les braves gens à Sanary-sur-Mer ou à Palavas-les-flots.

Contrairement à Cannes ou … à Neuilly, on appréciera enfin la discrétion de la police locale, municipale ou nationale dont les membres ne se croient pas obligés de jouer les Starky & Hutch comme ailleurs.

On regrettera d’en partir.

Chope à choups


De tout jeunes gens attablés en terrasse d’un bar-à-bière ont descendu le contenu de cette petite citerne : intrigué, je me fais expliquer l’objet qui contient 2,5 litres , m’informent-ils, de ce breuvage.

J’ai l’œil, semble-t-il, pour repérer les « jeunesses sarkozistes » : me fiant à mon impression, je leur dis être en repérage pour l’université d’été du PS !
Leur réaction, dépourvue d’animosité, confirme ce que je pensais : ces ados sont visiblement en plein « état de grâce ».
Je n’étais pas d’humeur à une conversation politique et ils ont accueilli mon incursion avec des sourires en écartant toutes vélléités.
Ils confirment donc qu’il y a bien une jeunesse « de droite décomplexée » en plus grand nombre que je ne l’imaginais.
Je campe sur la position qui me fait trouver paradoxal d’être jeune et dans ce camp.
Comme ils me liront sans doute, puisqu’ils ont pris l’adresse de ce journal, je leur passe néanmoins un salut républicain et cordial.

Pour la photo, désolé : mon objectif fut étrangement attiré par la pompe à bière !

Bergman et Serrault, quelle journée !


Bien sûr, les médias mettront l'accent, aujourd'hui, sur la disparition de Michel Serrault : le grand comédien français avait acquis sa popularité sur le tard au cinéma.
Ses interviews délirantes avec son compère Jean Poiret, enregistrées sur microsillons, faisaient autrefois mes délices.
Au cinéma, Serrault commença par des séries B mais aussi par les meilleurs Mocky.
C'est dans Garde à Vue ou Mortelle Randonnée qu'il fut à son meilleur.
Je n'en écris pas plus : vous saurez tout par la télé.

Avec Ingmar Bergman, le cinéma perd l'un de ses "grands" : du "7ème sceau" et des "Fraises Sauvages" au sublime "Saraband", Bergman aura marqué l'histoire du 7ème art.
J'ai choisi une photo extraite de "Sonate d'automne", oeuvre qui me touche à plus d'un titre.

samedi 28 juillet 2007

Saloperie de cancer


Ulrich Mühe vient de mourir d'un cancer à l'âge de 54 ans (le mien !).
Il incarne l'agent de la STASI dans le film "La vie des autres" qui est le meilleur film que j'aie vu cette année.
On l'avait remarqué dans "Funny Games" de Michael Hanecke et, en SS glaçant, dans l'excellent "Amen" de Costa Gavras.

Hôtel de la plage


Une portion par personne, deux dans les maisons généreuses

L'hôtel Atlantic où je suis descendu affiche ses deux étoiles standardisées aux normes en vigueur.
Comme dans tous les hôtels **, il y a deux savons minuscules et 2 shampooings en dosettes millimétrées destinés sans doute à de toutes petites personnes de toute petite taille.
Comme dans tous les hôtels **, la télé vous regarde du plafond quand vous êtes sur le lit : c'est signe d'une grande sagesse, car si vous la regardez trop vous hériterez d'un inévitable torticolis.
Je n'y ai pas tenté le petit déjeuner, car, comme dans tous les hôtels **, je sais d'avance que j'aurais eu à me débattre avec une petite dose de beurre dur accompagné d'une mini barquette de "gelée de groseille" (une seule groseille suffit pour une dose !) de marque "Saint Mamet" qui détient le monopole sur les établissements de ce type.
Je vous renvoie à mon meilleur article à ce jour : "Scandale inadmissible, vive le mou, à bas le dur", et c'est par là http://sylgazette.blogspot.com/2007/02/scandale-inadmissible-vive-le-mou-bas.html

Comme dans beaucoup d'hôtels **, hélas, les commodités sont sur le palier.
J'use sournoisement du lavabo pour mes moindres besoins mais ne le dites à personne.
A part ça, soyons juste, l'hôtel est tout à fait recommandable, chambre spacieuse et double vitrage très utile en ces temps de festivités nocturnes d'été.

Plafond bas

La matinée s'est déroulée sous une pluie fine de front de mer commentée en maugréant par les commerçants indigènes : "En Angleterre, c'est pire !".
Le mois de Juillet 2007 restera donc dans les annales comme étant le plus pourri de ces dix dernières années.
Seul le Sud de la Fance aura tiré son épingle du jeu, qui a profité d'un ensoleillement permanent.

Au café "Leffe" (ben tiens !) sur le port où je prends mon espresso matinal, un junkie m'a taxé une cigarette et essayé d'engager la conversation pendant la lecture de mon Libé quotidien.
Je ne lui ai répondu que par quelques grognements qui l'ont découragé.
Je ne suis pas très gentil avec les junkies.

Zwei tag in gross Paris


De notre envoyé spécial à La Rochelle

Deux jours à Paris


C’est le titre en français du film de Julie Delpy.
On se demande bien par quel snobisme on affuble cette production française d’un titre anglais qui, de plus, traduit dans notre langue « sonne » tout aussi bien.
Je le rebaptise donc derechef dans ce qui semble bien être devenu un dialecte en voie de disparition, une langue à demi-morte sans doute pour ceux qui, dans leurs bureaux, pensent que …

Julie Delpy me plaît infiniment : je l’avais beaucoup appréciée dans « Sunset » puis, un peu moins dans la « séquelle » (oui, on ne doit plus dire « suite ») « Before sunset » où l’on peut constater que les auteurs se sont décarcassés pour trouver un titre.
Faut dire que « Sunset 2, le retour » eût été incongru, même si plus commercial.

La bien agréable Julie, donc, nous fait, avec quelque indéniable talent, son « Sunset re-before, but in Paris » à elle et ne réussit pas trop mal son coup : son amant et elle vivent aux U.S.A. (comme Miss Delpy dans la vraie vie) et se font un petit voyage en amoureux (in love) dans la vieille Europe ; Venise bien sûr avant de repasser par Paris pour un court séjour comme dit dans le titre.

Il y a du (jamais vraiment très) bon et du moins bon dans ce petit film idéal en période estivale permettant de passer près de deux heures dans une salle heureusement climatisée loin des touristes déchaînés, et c’est, finalement, tout ce qu’on lui demande.
Pour le bon, il réside essentiellement dans le talent du couple en premiers rôles, Adam Golderg en moitié américaine étant en tous points excellent, lui aussi.
Là où ça se gâte quelque peu côté distribution (casting), c’est que la réalisatrice tient absolument à confier les rôles de ses parents à … ses propres géniteurs.
Maman Delpy, dès sa première scène, joue comme une savate et ferait passer, je sais pas, moi, disons Laetitia Casta pour la nouvelle Maria Casarès.
Quant au père, joué, donc, par Albert Delpy, il roule des yeux comme Harry Baur ou Raimu n’auraient jamais osé le faire.
Mais bon, faut bien faire profiter la famille en ces temps d’intermittences jouant les prolongations.
Evidemment, l’apparition de l’ami Benjamin Baroche me comble d’aise car lui est excellent acteur, et je ne dis pas ça parce qu’on a une pissaladière à partager dans les prochains jours.
Pas de quoi crever l’écran, cependant, tant son passage est en coup de tramontane (il comprendra !).

La réalisatrice nous montre un Paris avec lequel elle semble entretenir des rapports en dents de scie.
Les chauffeurs de taxis sont ceux que l’on rencontraient il y a encore quelques années : de gros franchouillards facho en caricatures d’eux-mêmes.
On sait que cette espèce a disparu, laissant la place (chère, paraît-il) à un contingent d’asiatiques et d’africains qui nous charment en world-music (j’ai rien contre) tonitruante (c’est moins bien) diffusée par Radio Bangui ; mais au moins ceux-là, j’ose l’espérer, ne sont pas porteurs d’une idéologie raciste.

En bouclage de scénario, Julie Delpy se rend compte qu’elle a un peu chargé la mule et c’est un chauffeur hyper-sympââ qui prend en charge nos amoureux le jour de la fête de la musique, ce qui me permet de penser que la scène se déroule un 21 juin ; oui, je sais, je suis perspicace.
On pardonnera volontiers ces lieux communs de maladresse grâce à quelques jolies scènes bien vues, dont celle du restaurant, lieu où il est difficile de faire bien depuis Victor Victoria ou « Quand Harry … », et c’est d’autant plus méritoire.

La question essentielle posée par le scénario étant de savoir si l’amour qui unit nos deux tourtereaux résistera au passé sexuel de la parisienne qui s’obstine à ressurgir à tout moment, je n’en dévoilerai pas le dénouement.
Présenté par certains critiques, en ces temps de disette, comme « LE » film français de l’été, « 2 days in Paris » (2 jours à Paris, j’insiste), nous permet de vérifier que ce n’est, osons l’espérer, pas le cas.

Charmant souvent, irritant parfois (la Delpy family), inabouti sûrement.

J’irai voir cet aprèm à 6 heures (4,60 €), cette Paloma dont je pressens qu’elle m’enchantera.

vendredi 27 juillet 2007

Ile de Ré sans Lionel et autres


La Rochelle, de nuit.
Rassurez-vous : je vous épargnerai les traditionnelles photos de vacances.
Sauf si l'insolite ...


Parcouru l'île de Ré hier de long en large avec l'ami JB (que je songe à surnommer dorénavant "Pineau" tant nous préférons l'apéritif charentais au breuvage écossais !).
Beaucoup de familles b.c.b.g à vélos dans ce cadre enchanteur dont on comprend qu'il soit devenu le hâvre de paix idéal pour parisiens stressés.
Nulle trace de Jospin qui, pour vivre heureux, doit vivre caché dans sa petite maison de St Martin de Ré.
L'actualité étant telle qu'on en vient à se demander si les français zappeurs se souviennent encore de celui qui gouverna le pays de 97 à 2002...
De St Martin de Ré, je retiens qu'un cinéma est fermé pour "raisons techniques" : quand j'arrive quelque part, c'est plus fort que moi, je me mets en quête des salles obscures du patelin.
A 6 heures*, cet après-midi, j'irai voir "2 days in Paris" au Dragon, à La Rochelle, où cette séance se donne pour 4,60 €.
Avant de partir, j'irai voir le film algérien avec cette sublime actrice aimée dans "Viva l'Aldjérie" il y a trois ou quatre ans.
Mon guide, en autochtone, m'a donc fait faire une visite de l'Ile et de ses communes dont Ars-en Ré où vécut ce "Saint" curé d'Ars dont j'avais lu la vie "exemplaire" dans les sortes de bd édifiantes que l'on m'offrait dans mon jeune temps.
Vu aussi une abbaye en ruines du XIIème siècle en perspective océanique très impressionnante achitecturalement.
Ce matin, nous sommes passés à proximité de la base de sous-marins allemands qui a servi de décor pour le film de Wolfgang Petersen "Das boot", excellente production germanique, loin des blockbusters ("Troie" "Poseidon") que le réalisateur commet maintenant à Hollywood.
Ce film est néanmoins à déconseiller si vous êtes un tantinet claustro.

La Rochelle est une ville plaisante, propre (trop ?), où l'on croise fort peu de "sdf-punks-avec chiens" (sont tous encore en Avignon !).
Il y a, ce soir, un "grand spectacle gratuit" organisé par la "Française des jeux" qui, avec sa pub sur des "morpions qui démangent" représente peu ou prou tout ce que j'exècre dans la société actuelle.

Jb reparti pour Paris, ce sont trois jours entre parenthèses qui m'attendent : lecture, cure de fruits de mer, cinéma, marche à pied si le temps reste clément et un retour vers cette gazette puisque le "Sofa", petit bar sympa dans une ruelle à quelques mètres de l'hôtel où je me suis posé, offre un "accès wi-fi gratuit" bien pratique.

C'est tout pour aujourd'hui.
Je posterai un peu plus tard qu'à Paris ces trois prochains jours, le café d'où j'émets n'ouvrant jamais ses portes avant 10h30 du matin.

* Je m'efforcerai, dorénavant, de revenir à cette manière de diviser le temps, que je trouve beaucoup plus élégante que les "14h15" (deux heures et quart) qui nous ont été imposés par les radios et télés au cours des décennies précédentes. Connaissant mes horaires, si je donne un rendez-vous "à sept heures", on déduira qu'il s'agit d'une fin d'après-midi.

mercredi 25 juillet 2007

Courte absence

Comme je l'écrivais hier, je m'absente jusqu'à mardi prochain 31 juillet.
Si vous n'êtes pas abonné au flux (et reflux), faites tout-de-même un clic : j'essaierai de poster des billets si j'ai accès au Web.

A Paris, les bornes "wifi gratuit" mises à la disposition des internautes en différents lieux par la Mairie en association avec SFR ont des débuts chaotiques, comme toute innovation.
Peut-être que La Rochelle est en avance à ce niveau, comme elle le fut du temps d'un "grand" maire, Michel Crépeau, qui fut le premier, en des temps où l'écologie n'était pas un sujet de préoccupation, à mettre des vélos à la disposition du public.

A suivre...

mardi 24 juillet 2007

Chemin de croix.

Pas facile d'être socialiste par les temps qui courent.
Déjà, en temps normal on est un "gauchiste" pour les tenants de la droite décomplexée ou pas, et un "social-traître" pour les gauchos.
Depuis quelques semaines on ne peut éviter les sarcasmes et ricanements des uns, et les questions des autres : "Et Marie Noëlle Lieneman, t'en penses- quoi ?", "Il est bien, non ce Benoît Hamon ?", "Tu crois vraiment que Ségolène va se représenter en 2012 ?", "Delanoë, il monte, non ?", "Vous auriez-pas mieux fait de choisir DSK, finalement ?", "C'est quand même Fabius, le plus intelligent, non ?", "Quel con, ce Montebourg, hein ?" ...
Mais qu'est-ce-que vous voulez que je vous dise ?
Je n'en sais rien, laissez-moi !
D'ailleurs, je vais à La Rochelle 6 semaines avant les universités d'été, na !

Abattez-moi, je souffre trop !

Pêle mêle

Ca ne se fait pas encore trop dans nos contrées (rassurez-vous, ça viendra !) : en Avignon et sa région, ces salauds de jeunes équipent leurs scooters de sonos tonitruantes.
Ainsi, outre la pollution et le bruit de l'engin au pot débridé, vous subissez des musak que vous n'avez pas sollicitées.
Dans le temps, on avait droit à des voitures décapotables ou vitres baissées qui imposaient Sardou ou Johnny.
Etait-ce vraiment mieux ?
La connerie est la chose la plus transmissible qui soit.

Au lieu de me gaver de vieilleries sur mon écran presque géant (un sublime "Temps des gitans" et, hier, une improbable "Charge des tuniques bleues" avec l'infâme Victor Mature, beurk !), je ferais mieux de me faire quelques séances de rattrapage en salle.
Au cours de mon séjour à La Rochelle, j'irai voir "2 days in Paris" de Julie Delpy, qui surnage dans une programmation locale très "blockbuster" de l'été.
J'y vais non seulement parce que Benjamin, mon ami depuis plus de 15 ans, apparaît dans le film, mais surtout parce que le film bénéficie d'un excellent bouche-à-oreille.

J'apprends que Fabio Testi, vu chez les "Finzi Contini" tourne toujours (pour la télé bien sûr) et je vois sur google image qu'il est resté bel homme en ses 66 ans.
Hors ces "jardins", je garde en mémoire à jamais sa composition dans "L'important c'est d'aimer" de l'inégal Zulawski.
Testi fut cascadeur avant d'être acteur (Le bon, la brute et le truand).
Leone lui donna ensuite un petit rôle dans "Il était une fois dans l'ouest".
On le vit notamment dans un étrange (pléonasme !) Chabrol, "Nada".
Je me souviens que le regretté "Ciné Revue" en parlait à l'époque comme du parfait latin lover, et d'une photo qui le montrait ... nu tenant en brides un pur-sang !
Ca m'a marqué, car la nudité masculine était plus que rare dans les magazines à cette époque.


Le tube de l'été sera une reprise de Simon & Garfunkel : "Cécilia".


Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas à Sylvie Vartan qu'on a demandé d'intervenir pour sauver les infirmières bulgares.
Peut-être que ça ferait vendre moins de Paris Match...

"A la demande générale, je vais vous interpréter mon grand succès Mille colombes"
(Mireille Mathieu)
"Bon, on y va ?"
(Un spectateur)

J'emporte mon ordinateur portatif à La Rochelle : j'espère donc pouvoir continuer ce journal, si tant est que je puisse me connecter à la toile.


Il y a, rue d'Orsel, tout près de chez moi, une librairie qui a un stock de vieux "Ciné Revue" : je vais y faire un tour cet après-midi.
Voir plus haut...






lundi 23 juillet 2007

Le son du cor le soir ...


Soirée hors du temps, dans le magnifique parc du Château de Florans à La Roque d’Antheron (près d’Aix-en-Provence), où j’assistais, samedi, à la soirée d’ouverture d’un festival de piano devenu, au fil des ans, l’un des plus importants du monde.

Les gradins, face à l’immense scène surmontée d’une conque acoustique, est composite : vrais afficionados, invités du Conseil Général en rupture de cocktail, personnalités des médias, enfants qui « font du piano », pianistes participants (et non des moindres), un public en majorité « français » et donc moyennement mélomane qui peut accepter sans broncher les imprécisions d’un Ensemble Instrumental de France à la cohérence approximative que seul le jeu éblouissant du soliste, Boris Berezovski (homonymie, bien sûr !), peut, par moments, nous faire oublier.
En d’autres lieux, le manque de mise en place, les « couacs » divers, l’omniprésence sonore des cors qui font dire à un spectateur que nous écoutons un « Concerto pour cor et orchestre », cette « nouvelle conque » médiatisée y étant sans doute pour quelque chose, auraient déclenché une bronca.
Mais ici, où l’on ingurgite des sandwiches « étouffe-chrétien » indigestes sans oser manifester son mécontentement (comme en d’autres lieux, TGV compris), on applaudit poliment cet ensemble que le gentil John Nelson a visiblement du mal à maîtriser.
Peut-être qu’en ce concert d’ouverture où l’on essuie les plâtres y’a-t-il eu un problème de temps de répétition ?
Toujours est-il que notre vaillant pianiste, au moins dans le 1er Concerto de Chopin, semble lutter, tendant l’oreille, contre les éléments (vents et cordes) déchaînés.
Après l’entracte et une « Pavane … » de Ravel pitoyable, sans grâce, pataude, plus que lente, le 2ème Concerto semble mieux « travaillé » et notre concertiste plus détendu, donc.
Et pourtant quel pianiste que ce russe en masse imposante qui tire du Steinway (mon oreille exacerbée décèle, là aussi, un accord peu précis) des sonorités d’une délicatesse infinie.
On espère deux ou trois bis en solo ; on n’a droit qu’à la reprise du troisième mouvement et les invités du Conseil Général sont visiblement impatients de gagner le 3 étoiles du coin où ils ont réservé.
Ovation néanmoins pour Berezovski qui n’aura pas démérité.
Quant à Nelson …

A quelques kilomètres, en Avignon, aux « Béliers », la troupe Comédiens et Compagnie et sa « Flûte enchantée » font salle comble tous les jours d’un public « populaire » auquel on rêve de donner enfin, un jour, les moyens d’apprécier cette « grande musique » encore réservée à une « élite » : François René Duchâble a bien raison.

Je vous conte son histoire très bientôt.

jeudi 19 juillet 2007

Helmut Berger : grandeur et décadence.




Helmut Berger joue, dans "Le jardin des Finzi Contini" revu hier, le personnage d'Alberto, fils de ce couple de grands bourgeois de Ferrare que l'on verra partir vers les camps de la mort à la fin du beau film triste de De Sica.
On lui donne une fois de plus un rôle d'homo ici amoureux du viril Manate, militant communiste joué par Fabio Testi qui fit carrière dans des westerns-ravioli de série b, hélas, et que De Sica engagea pour ce film sur un coup de tête en éclair de génie.

Le (trop ?) beau Berger connut son heure de gloire dans les années 70, entre les mains, si je puis dire, du grand Visconti dont il fut l'égérie tant aimée.
Endossant, pour l'une de ses premières apparitions à l'écran, le rôle de Martin, dans "Les damnés", fils de famille pervers, incestueux, criminel, il est la révélation de ce chef-d'oeuvre qu'il contribue à rendre inoubliable, aux côtés, ce n'est pas rien, de Bogarde, Ingrid Thulin et Charlotte Rampling réunis en une exceptionnelle distribution.
Avec son protecteur de génie, Berger tournera deux autres films qui font date dans l'histoire du cinéma.
Dans "Ludwig", il compose un Louis II de Bavière en déchéance totalement hallucinant, y trouvant le rôle de sa vie, et dans "Violence et passion", il sème le trouble dans la vie d'un vieux professeur romain incarné admirablement par l'immense Burt Lancaster (photo).
Entretemps on l'aura vu en assassin, pédé évidemment, dans "Le beau monstre" du tâcheron Sergio Gobbi et dans une adaptation ridicule du "Portrait de Dorian Gray" où il séduit tout ce qui bouge !
La mort du grand Luchino, en 76, le laisse inconsolable, détruit à coups de lignes de coke et d'alcool, s'étourdissant d'amours de passage dans les back-room les plus sordides de la planète.
La suite de sa carrière est une succession de nanars pitoyables et de téléfilms pour les chaînes allemandes même pas exportables.
Faisant une recherche sur google, je tombe avec effroi sur des photos récentes que je choisis de ne pas publier : je préfère laisser son étoile d'alors briller dans mon souvenir.

mercredi 18 juillet 2007

2001, c'est si loin déjà...


Je m'exaltais hier après-midi à l'idée de montrer le film de Kubrick à ce tout jeune homme, de ma famille pour ainsi dire, qui aime tant, cet été, voir des films sur mon écran presque géant vu les dimensions du salon.
J'avais refait quelques réglages, THX Optimizer en mètre-étalon, réinitialisé puis patiemment recalibré le son de l'ampli multicanaux : ce film, pensai-je, vaut qu'on le présente dans les meilleures conditions.
Un excellent auteur-réalisateur de ses connaissances lui avait dit la veille, d'ailleurs, que 2001 ne pouvait se voir que sur grand écran.
Evidemment ; comme "Lawrence" et tant d'autres films conçus pour être projetés sur les écrans démesurés des "Gaumont Palace" et des "Empire" que la télévision a tués.
Comme à chaque fois quand je montre un film que j'aime à un "novice", je scrute la première réaction sur le visage de l'impétrant quand je rallume progressivement la pièce.
Là, j'ai bien senti l'impatience, l'ennui pendant les 140' de projection, à ces signes qui ne trompent pas, ces étirements sur le canapé, l'entr'acte si bien venu...
Le verdict tombe sans appel et logiquement de la part d'un représentant d'une génération gavée d'effets spéciaux depuis le berceau.
Pour lui, normal, c'est de la préhistoire, un film sans "action", le passage "psychédélique" est ridicule, etc.
Comme je n'ai pas affaire à un imbécile, j'argumente de tout mon poids, moi qui trouve le film encore étonnamment "moderne", qui me souviens qu'à l'époque de la sortie n'existaient en ce payus que deux chaînes de télévision en noir et blanc et qu'il faudrait qu'une année s'écoule pour que l'homme mit le pied sur la lune.
Je souligne en pure perte la splendeur des décors, l'acuité des cadrages, m'empêtre dans "mes" explications sur la portée philosophique de l'oeuvre ; mais la messe est dite, avec humilité cependant ("il faudra que je le revoie dans quelques années"), car mon hôte n'est pas de ces jeunes gens bardés de certitudes qu'on croise généralement par ici.

Le hasard étant ce qu'il est, arrivé presque à la fin du livre de Frédéric Mitterrand dont je parlais il y a peu, je m'arrête sur ce passage où l'auteur observe les réactions de deux jeunes garçons qu'il a emmenés voir "Quand j'étais chanteur" dans la grande salle du Palais des Festivals :

[...] S'il est difficile de se résigner au fait que des garçons de cet âge n'aiment pas le cinéma et ne s'intéressent pas à son histoire, ce n'est pas avec un film pareil que je pourrais les faire changer d'avis.
Ils appartiennent au temps du clip, du zapping et du téléchargement sur ordinateur, les images qu'ils regardent sont interchangeables et n'ont ni passé ni origine, même le porno ne retient que distraitement leur attention, ils ne vont dans les salles que pour être en bande et se gorger de films d'action qui enfilent les scènes de poursuites et d'explosions ou de comédies débiles avec des amuseurs formatés par la télévision, ils les oublient très vite et ne retiennent que les noms des stars éphémères lorsqu'elles passent dans des reportages de promotion commentés par des voix abominables, des émissions de rigolade d'une vulgarité offensive où ils préfèrent d'ailleurs les animateurs, les footballeurs et les chanteuses, le noir et blanc leur semble préhistorique, l'idée qu'on puisse éprouver des sentiments et des émotions plutôt qu'une distraction passagère et qu'une foule de gens se soient donné un mal de chien pour réaliser un long métrage leur paraît insolite et au fond peu encourageante.[...]
Frédéric Mitterrand - Le festival de Cannes / Robert Laffont éd.

On ne peut mieux résumer ma pensée.
Mais mon invité d'hier soir, dès que j'entre dans ces considérations, me rassure et se dit conscient de tout cela.
C'est un (bon) début.

Finzi Contini

C'est aujourd'hui que ressort en salles obscures ce film de De Sica dont je parlai ici il y a peu.
Je n'avais pas ressenti alors la puissance érotique qui émane de cette photo que je reposte avec gourmandise, tant il est des moments où l'on aime la pluie :

Temps lent et agréable

Le ciel parisien est enfin devenu plus clément ; la température douce, en juste milieu, permet les balades dans la capitale, ces moments à l'hôtel de Sully ou dans le parc du musée Rodin, là où j'aime m'asseoir pour bouquiner (et j'ai trois livres en retard, dont deux que j'ai commencés en des temps plus actifs et n'ai pu terminer).
Flâner dans l'Ile Saint Louis m'est aussi agréable, où j'achèterai des inutilités en solde à l'Occitane puisque je ne supporte pas l'odeur de tabac froid qui imprègne le revêtement textile des murs du salon et que je dépense une fortune en bougies parfumées, encens, baguettes de bois trempées dans un liquide aux senteurs de mimosa et autres papiers d'Arménie, maison fondée en quelle année, déjà ?
Depuis vendredi dernier, Paris est tombée en semi-léthargie, attendant le profond sommeil de ce mois d'août bien-aimé où la ville s'offre à vous, abandonnée.
C'est la période des plaisantes indécisions : je décide de partir, et puis non, je reste, la perspective de découvrir La Rochelle me titille, Venise me manque terriblement, ce week-end en Avignon ne m'emballe pas, finalement, hormis ce concert, samedi, dans le parc, à La Roque d'Antheron, en ouverture d'un festival qui est au piano ce que Cannes est au cinéma.
Mais bon, le TGV, la chaleur suffocante qui doit règner aux abords de la Cité des papes, la perspective de me fair héler tous les cent mètres par une connaissance "du métier", tout ça ne provoque guère d'enthousiasme.
La matinée est si douce avec Schubert en fond sonore et ce clavier en attendant d'en triturer un autre tout à l'heure puisque je m'astreins à deux heures de piano quotidiennes qui peuvent s'éterniser si je me trouve un peu moins mauvais que d'habitude.
Il m'arrive aussi d'être en désespoir, impuissant à retrouver sous mes doigts un morceau pourtant joué mille fois, à "monter" cette Sonatine de Ravel dont j'ai promis à un ami que la lui jouerais pour son anniversaire ... de 2006 !
Tout est donc ralenti, y compris le courrier : c'est le temps des stagiaires de La Poste, de leurs erreurs de boîtage, des paquets de DVD qu'il faut aller chercher au bureau le plus proche et qui, finalement, ne sont pas encore "en instance" malgré la date stipulée sur l'avis de passage, parce que, bien sûr, on n'est jamais là quand le stagiaire visite l'immeuble.
On prend ça néanmoins avec philosophie, n'ayant pas grand chose d'autre à faire, enfin.
JB m'envoie un mail pour me dire qu'il m'espère à La Rochelle : il n'en fallait pas plus pour vaincre mes molles réticences.
Temps lent et agréable.

mardi 17 juillet 2007

Jacob et Delafon sont sur un bâteau.

Je sais pas si ça vous a échappé : il est devenu du dernier chic, au cinéma, de nous montrer des actrices faisant leur petite affaire (pour la grosse, t'inquiètes, ça va venir) d'un air détaché, prononçant des paroles définitives de nature à bouleverser l'intrigue du film.
Comme disait l'autre, on vit une époque formidable.

Les nouveaux beaufs



Mon rêve s'est écroulé quand j'ai vu une photo de Cristiano ... en tongs !


Très intéressant dossier dans le dernier "Nouvel Obs" sur les nouveaux beaufs.
Il y a vingt ans, le beauf était aisément identifiable, ventripotent, coiffé d'un "bob" aux couleurs d'une marque d'apéritif anisé, bière en main sur la route du Tour, accoudé au bar du coin, son "Parisien" en mains.
Aujourd'hui, le beauf s'est fondu dans la masse de ses semblables, s'habille chez Zara, s'est offert un 4X4 ou une "Smart", a acheté l'intégrale Mozart de Brilliant Classic qu'il n'écoutera jamais mais qui en jette, se coiffe avec du gel pour ressembler aux "chanteurs" vus à la télé dans les émissions de télé-réalité.
La beaufitude est devenu indécelable au premier regard : il faut se mettre en embuscade, patienter, écouter, beaucoup écouter : car le beauf peut prendre des aspects étonnants, pouvant être "de gauche" ou pédé médiatique quand, il y a quelques années, la "folle" était forcément raffinée, cultivée, "tendance".
Le beauf 2007 cache soigneusement son racisme (y'a plus de Le Pen), son homophobie, fume des pétards dans les teufs, récupère les dialectes de banlieues avec des "vas-y" et autres "véner" en ponctuations.
Le beauf moderne nous encercle sans que l'on s'en aperçoive de prime abord.
Il trouve sa quintessence dans la télévision moderne.

Laideurs estivales


Je DETESTE les tongs.

Je me flatte de n'avoir vu aucun de mes amis chaussé de ce truc immonde.

Vous êtes priés d'éteindre vos téléphones portables ...

lundi 16 juillet 2007

Regard trompeur


Illusion.
Cliquez sur l'image pour vivre pleinement l'expérience.

De Sica

Une Sublime Sanda dans un Sublime De Sica




Libération consacre son portrait du jour à Dominique Sanda, icône cinéma des 70's qui a renoncé au métier il y a 25 ans.
"Le jardin des Finzi Contini" ressort en salles mercredi : c'est une sorte de "chant du cygne" du tant aimé Vittorio de Sica qui dépeint ici la montée des intolérances dans l'Italie fasciste, regardant à la loupe, d'une manière toute viscontienne, une famille juive en décadence de la haute bourgeoisie de Ferrare .
Le film, que j'ai tant aimé, adolescent, sort donc en des copies restaurées qui laissent prévoir pour l'an prochain, un DVD d'excellente qualité.
Mais je me précipiterai dans la salle la plus proche ou la plus éloignée, que m'importe, pour retrouver la blondeur cendrée de LA Sanda, la beauté dévastatrice de Fabio Testi et d'Helmut Berger, une fois de plus, évidemment, en pédé ravageur propre à semer le doute dans l'esprit de tout hétéro endurci.
Mort en 1974, Vittorio De Sica, l'homme du "Voleur de bicyclette" et du magnifique "Sciuscià", mais aussi acteur élégant et racé dans plus de 150 films, signe ici un film représentatif d'un cinéma italien évanoui, sans génie se dit-on à la première vision, mais qui laisse une empreinte indélébile dans ma mémoire et, peut-être, dans la mémoire collective.

Ettore Scola a dédié son chef-d'oeuvre "Nous nous sommes tant aimé" à l'élégant De Sica.
Pas pour rien.

GILDA

Non, rien : admirez !

Festival de Cannes

Sean Flynn tourna, en "fils de son père", dans quelques navets improbables.
Correspondant de guerre, il périt au Vietnam dans des circonstances sans doute épouvantables.


Pendant ses années de collège, alors qu'il se découvre "différent", Frédéric Mitterrand tombe éperdument amoureux de ce bel américain qu'il voit fréquemment passer à moto sur le pavé parisien.
Quelque temps plus tard, bénéficiant d'intermédiaires occultes, il peut visiter l'appartement de ce jeune homme mort au Vietnam dans des circonstances obscures : il y passe quelques heures, s'imprégnant de l'âme de l'ancien occupant qui flotte encore dans les lieux laissés intacts.
L'objet de ses émois s'appelle Sean; il est le fils de la star de cinéma Errol Flynn.
C'est sur cette histoire vécue que commence le dernier livre de Frédéric Mitterrand "Le festival de Cannes" dont j'ai entrepris hier la lecture au soleil enfin réapparu dans le ciel de Paris.

J'ai avec Frédéric Mitterrand une complicité qu'il ignore, bien sûr, née de nos ressemblances en bien des domaines : je n'oublierai jamais le générique d' "Etoiles et toiles" se terminant par le dernier plan de celui du "Mépris" de Godard sur la belle musique de Delerue.
J'ai la même admiration pour Sara Montiel qui me fit tant pleurer, enfant, dans ces nanars mélodramatiques qui faisaient se pâmer ma mère devant l'écran du cinéma en plein air, à Rabat.
Comme lui, je vénère Oum Kalsoum et Fairouz, ces grandes voix où passent toutes les moiteurs de l'Orient.
Dans un domaine plus intime, ses confidences de "La mauvaise vie", son avant-dernier ouvrage, établissent entre lui et moi une sorte de fraternité des beaux hasards de la vie.

Je l'ai croisé une fois sur le plateau d'une émission de Patrick Sébastien, ce monsieur étonnamment gentil, attentionné, qui vaut tellement mieux que ses guignolades du samedi soir.
C'était à l'époque où "Les Voilà !" jouaient au Café de la Gare, tout étonnés du succès rencontré, encore en fraîcheur d'avant-Lederman.
Enfin, la dernière fois où je le croisai fut ce matin triste où nous disions adieu à Serge, le papa de Karim Adda, où, bouleversé, la voix brisée par le chagrin, Frédéric Mitterrand nous parla de cette famille aimée, ce jour-là dévastée.

Empêtré d'une "image" (l'image, toujours !) de dilettante, de touche-à-tout de talent, l'homme qui se livre aujourd'hui dans ces deux livres impudiques ou pudiques je ne sais, semble apaisé, presque heureux, posant, dans son dernier opus, un regard sévère et indulgent aussi, sur les moeurs des festivaliers, nous soumettant sa critique de quelques films que, comme lui, j'ai aimé ou détesté.
Les mêmes !

dimanche 15 juillet 2007

crs bourrés

Dopage légal ?
Exemple de connerie à méditer.

Buvez du lait !

Song without end (suite)

Des photos et un extrait de ce "Bal des adieux" sur mon nouveau blog en japonais (j'apprends très vite) : http://blog.joins.com/media/folderListSlide.asp?uid=fintan&folder=21&list_id=7690532
Un DVD est donc sorti au Japon, en japonais sous-titré en anglais : précipitez-vous !

Mes nanars préférés


Titre français : "Le bal des adieux" (Charles Vidor/1960).
Ce film brode au gros point sur la bio du compositeur Franz Liszt et obtint l'Oscar de ... la meilleure musique .
Mais, enfant passionné de piano, le film m'avait enchanté quand je le vis au Club (ciné de la paroisse d'Antibes si !).
Un improbable nanar où Liszt, pianiste et compositeur, est présenté comme un bellâtre qui tombe les dames de la haute société grâce à son tube "Rêve d'amour"qu'il interprète en faisant des oeillades à la Clayderman.
Mais je donnerais un Michael Bay et un Emmerich (j'en
ai, au fait ?) pour le revoir : le film n'a jamais été édité en DVD.
On se demande pourquoi.

Franz Liszt vu par les amerlos (l'acteur anglais Dirk Bogarde qui n'eut aucun mal à faire mieux par la suite).
La chaise délicatement ouvragée est sensée faire "époque"; de même que les jolies bottes en pitchpin repoussé.


Dans la réalité vraie (et authentique), il est exact que les concerts de Liszt déchaînaient les foules, au moins autant que celui de Polnareff au Champ de Mars hier : sa virtuosité, mise en valeur par ses compositions, injouables si l'on n'a pas vingt ans de piano à raison de six heures par jour, faisait s'évanouir (mes sels !) les comtesses parisiennes ("viens dans mon hôtel particulier, chéri, j'ai un Pleyel !") et les princesses russes.
Le beau-père de Wagner (eh oui !), en fin de vie, devint ... prêtre-organiste !
Les ricains n'en parlent pas dans leur film.

samedi 14 juillet 2007

Lugansky joue Rachmaninoff : Prélude op23-5

Enregistré à La Roque d'Antheron, dans le très beau studio de télévision.
Je possède le DVD : superbe !

Fete Nat' (2)


Pour la Marseillaise et l'Hymne à la Joie de Beethoven, on a préféré les petits Chanteurs à la Croix de Bois à Mireille Mathieu.
Merci.

France 2010

Je crois l'avoir déjà publiée, mais elle me semble de plus en plus pertinente.
(Cliquez sur la photo pour voir "grand".)

Un soir de juillet, temps suspendu.


Un "Steinway & Sons" de concert : la "Rolls" !
Son prix est du même ordre que celui du carrosse sus-nommé.
Depuis quelques années, "Yamaha" lui taille des croupières.
Le "son Steinway" est inimitable.



L'Orangerie de Bagatelle, au coeur du bois de Boulogne

Alexandre Tharaud arrive sur scène en simplicité noire, chemise tombant sur un pantalon (en jean ?).
Un beau sourire intimidé, un instant de concentration avant, c'est idéal pour commencer un récital en luttant contre le trac, un prélude et une fugue du "Clavier bien tempéré" de Bach.
Belle idée pour installer la communion avec le public qui emplit l'Orangerie de Bagatelle, dans ce parc magnifique dédié à la rose.
Une assistance variée (en cette saison on échappe aux visons) composée d'afficionados, de jeunes pianistes, supputè-je les observant, d'amateurs de musique en vestes de lin froissées, de vieilles dames pomponnées aux parfums entêtants.
Après cette entrée, ce succèderont dix valses de Chopin, dont quelques "tubes", auxquelles le jeune pianiste réussit l'exploit de donner une nouvelle jeunesse, rompant allègrement avec la tradition des pianistes du XXème siècle, Rubinstein en tête (dont on trouve l'enregistrement dans toutes les bonnes maisons), maîtrisant le Steinway de concert (le prix d'une Ferrari, renseignè-je mon jeune voisin !), tirant de l'instrument toute sa substance, les contrastes, en des "forte" musclés mais jamais agressifs, ou un "pianissimo" surprenant de limpidité.
Le soir tombe lentement au fil des oeuvres du polonais dans une atmosphère propice à l'émotion, les fenêtre ayant été judicieusement ouvertes, permettant au regard d'embrasser la splendeur des jardins avoisinant.
Applaudissements brillants après une dernière "Grande valse brillante" où le pianiste peut donner libre cours à une virtuosité imparable, jamais prétentieuse, "domestiquée".
Entr'acte pendant lequel les spectateurs s'éparpillent dans le parc, humant les roses en variétés, déambulant dans les allées, encore sous le charme de ce Chopin redécouvert, encore, sous les doigts du blondinet.
On reprend, franchissant les décennies, avec Ravel, compositeur de plus en plus "moderne", aux harmonies qui surprennent toujours, joué avec une élégance en ressurection de "l'école française", celle des Yves Nat et autres Samson François d'émouvante mémoire.
Encore un "tube" au milieu d'oeuvres savamment choisies et ordonnées, que cette "Pavane pour une infante défunte" entendue mille fois et, pourtant, ici, apparaissant comme rafraîchie peut-être parce que sa fraîcheur est éternelle.
Les "Valses nobles et sentimentales" (quel beau titre), les "Jeux d'eau", le "Menuet antique", et cette Sonatine où tout Ravel réside en symbole de cette musique française retrouvant tout son lustre au début du XXème siècle, après quasiment deux siècles de léthargie.
Ovation d'après Ravel, bis en générosité "nature", le "Tombeau de Couperin" (du même Ravel) puis, quelle intelligence !, du Couperin, naturellement, ces "Barricades mystérieuses" et ce "Tic toc choc" qui font actuellement mon quotidien.
Alexandre Tharaud nous parle comme en confidence de Germaine Mounier, récemment décédée, initiatrice de ce festival, qui, dit-il, fit prendre conscience au jeune élève qu'il fut, que le piano serait sa vie.
Celui que certains ont surnommé connement "Le petit prince du piano" est tout autre chose : un grand, un très grand pianiste.

Fête Nat'


Un oeil sur la petite fenêtre incrustée dans mon écran, je vois le Tsarkozy descendant les Champs Elysées sur son véhicule blindé et me reviennent les images de Mitterrand faisant de même le 14 juillet 1981.
Ce jour-là, dans la foule massée sur les bas côtés de l'avenue, le RPR avait envoyé force militants chargés de conspuer le nouveau Président.
J'en avais ressenti un dégoût certain, pensant, décidément, que je ne serais jamais "de droite".
Pour moi, le 14 juillet, c'est la fin de la monarchie, l'abolition des privilèges, du servage, les Droits de l'Homme, la République, la prise de la Bastille, symbole du pouvoir discrétionnaire...

Je suis ulcéré, d'ailleurs, qu'aujourd'hui reste ouverte la plupart des commerces : c'est révélateur de cette société ultra-consommatrice, du "marché" qui a force de loi.
J'entendais au réveil que l'immense majorité des employés ayant refusé de travailler en cette journée, les patrons de Tati, par exemple, avaient fait appel à des étudiants pour pallier la carence en effectifs.
Travailler plus pour gagner plus, ça va un moment.

vendredi 13 juillet 2007

Un satyre au FMI ?

Ainsi donc, DSK serait un incorrigible dragueur "toujours à la limite du harcèlement" comme le prétend un journaliste de Libé ?
Voilà qui devrait le rendre populaire dans notre beau pays qui aime que ses dirigeants soit des queutards (ah, Henry IV ! Mitterrand ! Chirac !).
Je vous renvoie comme de coutume au Schneidermann du jour qui en fait le sujet de ses rebonds :
http://www.liberation.fr/rebonds/266823.FR.php

Ca devient plus clear !

Libération publie aujourd'hui (ça s'appelle un "scoop") les notes du général Rondot qui font, en fin de compte, de Villepin le premier suspect dans l'affaire Clearstream.
La charmante Michèle Alliot-Marie aurait quelques soucis à se faire également.
Ca vous gâche la journée, hein ?

A suivre, et on va se régaler !

Un petit tour sur liberation.fr, ou, mieux, achetez-le !

Accro' du Tharaud


Ce soir, chic, youpi, yeeeeeeeeeeeeees, récital "live", en public, avec des gens, d'Alex Tharaud (je l'écoute si souvent que je me permets de l'appeler Alex : c'est vrai, quoi, il joue pour moi quasiment tous les matins quand l'oeil torve, dans ce pyjama nippon ridicule que j'affectionne, il envoie ses ornements dans mon bol de café au lait).
Quand on voit le mal de chien que se donne ce garçon pour sortir la musique classique de ses empèsements (?), on peut rigoler de ce genre de critique concernant un Ravel joué par notre Tharaud dans un récital en province :

"Un minimum d’attention permet alors de suivre pleinement le fil de la musique. On sursaute, frémit, décolle, retombe.
Encore une fois, la musique se "compose", non comme une suite de notes plus ou moins liées mais comme un ensemble organique que le piano nous fait traverser, palper, sentir.
Une sorte de paysage lunaire clôt le triptyque, hérissé de projection sonore, couturé d’ambitions folles qui retombent en grondement sourd ou s’effilochent en murmures ciselés."

Allez, au boulot, Alex !

Fleur (de sel) au fusil

Amusantes et éducatives les chroniques de J.Pierre Coffe intitulées "Permettez moi de vous présenter" (F.Inter, à 9 heures moins 10, du lundi au vendredi).
Ce matin l'on y apprenait que nous sommes des cons, ce qui, au réveil, fait toujours plaisir.
Bon, on le savait plus ou moins qu'un beau "packaging", un "oscar de l'emballage", un "bio" apposé sur un boîte quelconque nous attirent, nous, pauvres gogos assoiffés de pureté originelle.
La chronique du père Coffe abordait un sujet d'importance ce matin, le sel !
Eh bien, ma pauv' dame, il nous en dit de belles, à savoir que tous ces sels "gris" (Guérande, Noirmoutier, Camargue) joliment nommées (marketées) "fleur de sel" n'ont pas plus de qualités que le sel blanc raffiné vendu cinq fois moins cher mais tellement moins chic, n'est-ce-pas ?
Que ces "sels de luxe" sont tout simplement des produits pas lavés qui n'ont pas plus de pouvoir "salant" que le "Cérébos" ou la "Baleine" de la cantine.
Et, pour finir de nous achever à l'heure où l'on commence à émerger, le Coffe maudit nous rappelle que, s'agissant d'une matière organique, le sel ne peut être "bio" et que les marchands qui apposent cette étiquette sur leur produit nous prennent pour ce que nous sommes parfois dans les rayons du "Citymarché", des cons.

Sel rose de l'Himalaya : et ta soeur ?

Merci

Les commentaires sur mon billet "Pub Chaise Longue" d'hier me vont droit au coeur : il est bon de se sentir épaulé face aux aléas de l'existence.

jeudi 12 juillet 2007

Pub Chaise Longue

La chose est si rare qu'elle mérite d'être signalée : il y a plusieurs mois j'ai acheté dans une boutique "La chaise longue" un joli "cendrier-corbeille" jaune-vif qui va bien dans mon home coloré.
Le mécanisme en vrille de ce type d'objet doit être manipulé avec précautions sous peine de voir sa durée de vie abrégée.
Or, cette sorte de toupie rendit l'âme quelques semaines après son acquisition me faisant relèguer en maugréant l'objet dans un coin du salon.
Lundi dernier, avisant la chose en question, je me dis in-petto mais en silence que "tout-de-même, c'est dommage, ça m'énerve, quoi, c'est vrai, il est joli ce truc que j'ai mis au rencard" et tout et tout.
Pourquoi y pensai-je subitement, me direz-vous ?
En feuilletant un magazine de déco (j'ai mes faiblesses) j'y découvre une charmante horloge-minuteur-thermomètre rigolote et pas chère pour ma cuisine, en vente à "La chaise longue" ou j'avais précisément acheté mon cendar.
Muni de mon cendrier malade je déboule (lentement) à la boutique où je leur explique mon profond désarroi un peu dans les termes utilisés un plus haut.
Un vendeur s'enquiert de la manière de trouver un frère jumeau à l'objet qui, je le spécifie, est une pièce qui se détache de l'ensemble, hein.
La madame à la caisse s'y met aussi et en avise la maison-mère par mail.
Bon, je leur dis en toute franchise que l'objet s'est pas cassé tout seul, que j'y ai mis du mien, et les copains aussi (j'en connais de brutaux !) mais que, quand, même, c'est drôlement fragile etc.
Hier, coup de sans-fil : c'est la boutique qui me dit avoir récupéré un objet similaire.
Je m'y précipite vingt-quatre heures après, soit tout-à-l'heure, jubilant, exalté, voire plus.
La chose m'attend, soigneusement enveloppée, et je m'enquiers de son prix pour m'entendre dire : "Oh, je vous en prie, je vous l'offre."
Il y a des gens qui savent dissiper la grisaille d'une journée de juillet mal commencée.

Et donc, exceptionnellement ici :
La chaise longue
2 rue de Sèze
75009 Paris
(Près de l'Olympia Bruno Coquatrix)


Avant (beurk, la photo s'en floute de dégoût !)


Après (toujours flou, mais Woaw, ça marche !) :

Wriggles, bis ! : Ah bah ouais mais bon

Corrosif.

Mon petit mec et moi - Les Wriggles

Ils ont fait du chemin, les Wriggles, depuis le temps où ils faisaient leurs débuts sur la scène du Trévise.
J'ai eu le bonheur de les retrouver l'an dernier à Cannes (ville hautement "libertaire" comme on sait !)où ils firent salle comble, les "gauchistes" de toute la côte (une grosse poignée) s'y étant donné rendez-vous.
Chansons décapantes, provoquantes, choquantes à souhait, talent scénique indéniable : le groupe "tient", uni, chose rare qui mérite d'être relevée.
Allez voir leurs différentes vidéos sur youtube ou dailymotion : ça grince et c'est bon.
La chanson ci-dessous dénonce l'homophobie au quotidien.
D'autant plus salutaire que ces garçons, à ma connaissance, sont tous hétéro.

Cinglant Dély

Je prenais, hier matin, la défense de Jack Lang, lequel fait aujourd'hui un pied-de-nez aux instances nationales du PS.
Dans le Libé du jour, Renaud Dély dresse un constat sévère de la situation du principal parti d'opposition.
Pendant ce temps, Ségolène attaque Paris Match pour des photos volées le week-end dernier en Corse.
"Cercle vicieux" lit-on dans "Nice Matin" (!) qui lui suggère méchamment de se retirer dans un monastère tibétain si elle ne veut plus être importunée...

L'édito de Renaud Dély se lit ici : http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/266628.FR.php

mercredi 11 juillet 2007

Je suis taré de Tharaud


Quel diable d'homme que cet Alexandre Tharaud qui m'ensorcelle à chaque livraison : d'abord ce fut son enregistrement des Nouvelles Suites de Rameau que j'ai dû écouter 1200 fois, puis son Couperin qui accompagne actuellement tous mes débuts de matinée.
J'en parle, tout à l'heure, avec ce vendeur de la fnac au goût si sûr, qui me dit partager mon engouement : "Comment, vous ne connaissez pas ses "Concertos Italiens" de Bach ?
Evidemment je repars avec le précieux viatique.
Depuis une bonne demi-heure, c'est le bonheur total : il y a, bien sûr, le concerto italien, mais aussi ces concerti (oui, je frime, je sais !) transcrits des oeuvre des compositeurs italiens de l'époque, Marcello et Vivaldi.

Comme certains joueurs invétérés dans les casinos, je songe à me faire interdire de fnac : j'y étais allé pour acheter les concertos pour flûte et orchestre de Mozart par Pahud dirigé par Abbado, ce qui n'est pas rien.
J'en ressors avec 3 CD (celui cité plus haut, le Concerto pour 4 pianos d'encore Bach et le Mozart) et 4 DVD : "Tu marcheras sur l'eau" (qui est au film d'espionnage ce que "Brokeback Mountain" est au western) "Le temps de l'innocence" de Scorsese que je n'ai jamais vu, "La loi du seigneur" de Wyler (avec Cooper et, hélas, Perkins) et, enfin, une perle d'entre les perles, "La folle ingénue" de Lubitsch avec Jennifer Jones et Charles Boyer, le "french lover" de l'âge d'or d'Hollywood.


Saura-t-on un jour pourquoi TF1 vidéo fait précéder ses DVD d'un "jingle" assourdissant, assorti d'un "visuel" d'une telle laideur ?

Faut-il brûler Jack Lang ?

On le connaît, notre Jack, on sait sa fascination pour les ors et les stucs de la République, son "melon" de toutes saisons, son intérêt pour les mondanités, les cures de thalasso chez feu Bobet, ses éternelles chemises roses, mais aussi, en grattant un peu la caricature, son réel attrait pour la chose publique, ses capacités de travail (entre deux coupes, si ça peut vous faire plaisir), l'ardeur avec laquelle il présida à la Culture miterrandienne au point que tous ses successeurs ne furent finalement que des ersatz de Lang ...
Comme il doit être difficile de détester le bonhomme, sauf à dire, à droite et à l'extrémité de la gauche, qu'il est le symbole même de ce que l'on appelle la "gauche caviar", expression d'un ridicule achevé (si on a du fric, on se doit d'être de droite et inversement : on peut donc envoyer à dache les Blum, Mendès France et consorts !).
A l'heure actuelle on ne sait si J.L. acceptera la mission pour laquelle on le pressent : apporter son regard "de gauche" (oui, na !) sur la refonte d'intitutions cinquantenaires.
La dérisoire attitude du bureau national du PS coincé par le débauchage sarkozien de ces dernières semaines, venant souvent de gens que l'on n'entendit guère hurler "au loup" quand Mitterrand adouba en 88 un Soisson qui, aux régionales suivantes, ne trouva rien de mieux à faire que de s'allier avec le FN, sa façon de prononcer des oukases (si t'y vas, t'es suspendu !) signe l'arrêt de mort d'une certaine politique "politicienne" dont Sarko a compris qu'elle était dépassée.
C'est justement un Lang qui pourra limiter la casse, éviter une présidentialisation à outrance du régime, porter un regard différent sur des textes qu'il faudra lire loupe en main.
Peu importe la stratégie de Sarko, sa sincérité, que son dessein soit noirâtre ou désinteressé : la meilleure façon de s'opposer n'est sans doute pas de se draper jusqu'aux yeux dans une vertu de circonstances.
Dans l'état de délabrement où se trouve la gauche française aujourd'hui, tout ce qui peut prouver aux citoyens de ce pays en plein sarkozysme béat qu'il y a, à gauche, des hommes compétents, efficaces, ne peut être mauvais en soi.
Jack est de ceux-là et Lang n'est pas Besson, ne mélenchons pas tout.
Pendant ce temps, au PS, réfléchir, reconstruire, donner leur chance à ces nouveaux talents qui ne demandent qu'à éclore : et si tout ça était positif, finalement ?

mardi 10 juillet 2007

Prisencolinensinainciusol

Cette chanson fut un énorme tube en Italie, mais aussi en France dans toutes les discothèques.
Celentano, avec humour, explique à ses "collégiennes" que ce texte (uniquement des onomatopées et des néologismes) dénonce l'incommunicabilité.
On jerke ?

(Ce document est malheureusement incomplet)

Adriano Celentano - La Dolce Vita

Filmé ici par Fellini, Celentano est un immense artiste italien.
J'y reviens.

Encore "Comme d'habitude" ?!

Version artisanale d'un érotisme torride ...

Patty Pravo

Autre grande chanteuse italienne enregistrée ici chez Berlusconi en 1990.
La chanson, "Pazza idea" est un grand succès de la fin des années 70.

Discipline !

Pour le 11ème anniversaire de l'Atelier Musical, en 2008, les élèves s'entrainent...

Zapping politicus de juin 2007

Prenez un peu de temps, car c'est hautement intéressant.

Quoi de neuf ?

Actualités :
- Sarkozy invite des leader étudiants au restaurant (mais pas chez Lucas Carton, voir avant).
- Sarkozy et les équilibres budgétaires à Bruxelles.
- Sarkozy et le paquet fiscal (y'a-t-il un premier ministre dans la salle ?).
- Sarkozy et le débauchage "des hommes de gauche".

...

Détails pas importants :
-attaque de la mosquée d'Islamabad
- le Darfour (routine...).
- combien de morts à Bagdad aujourd'hui ?

Et c'est tous les jours.

Castomerlinlapeyre

Si mes deux mains sont à peu près à l'aise sur les touches blanches et noires, mes proches peuvent témoigner que c'est à-peu-près tout ce dont elles sont capables.
De nos jours, la France entière est bricoleuse : les enseignes type Leroy Merlin se multiplient en nos jolies périphéries de grandes villes, ces "sites" hideux où se concentrent hyper-marchés, halles aux chaussures et autres "King of canaping" si pratiquement installés à côté des fabriques d'obèses en tous genres (faut-il vous les nommer ?).
Pour moi, un séjour en Castoland est une épreuve difficilement surmontable.
L'arrogance des vendeurs qui savent tout et me toisent quand je leur exhibe la pièce de robinetterie défaillante qui, évidemment, "n'est pas standard", "ne se fait plus" ou "n'est pas en stock" me met en situation d'impuissance, de dépit, voire de honte, et tout ça pour un petit bout de métal dont la défaillance peut transformer ma cuisine en piscine sans crier gare.

Moi, je suis le roi du "ni clou ni vis", l'empereur du malaxage,en réminiscence sans doute des mes extases enfantines de modeleur de pâte.
Chez moi, tout tient par ces pâtes magiques et la maison "Uhu" doit vraisemblablement sa pérennité à ma fidélité à sa "Patafix".

Il m'arrive toutefois d'avoir quelques idées (ou un peu de goût plutôt ?) et d'arriver à les concrétiser par le triomphe de la volonté ou, plus souvent,j'avoue, en appelant mon Samu-bricole personnel, à savoir l'ami Socrate qui n'a pas son pareil pour vous monter un meuble scandinave en 15 minutes chrono avec mon assistance hypocrite ("Tu veux que je t'allume une clope ?" ou "Dis donc, tu m'épates !").

Las, ça se corse quand Socrate est en Grèce (je sais, c'est très mauvais !), comme samedi dernier où je vais récupérer chez Carl (home-cinéphile distingué de ma confrérie secrète) des "roues de manutention" (si !) qu'il m'a aimablement achetées dans un espace bricolage de banlieue (voir plus haut).

Dans le métro, nanti de mon précieux paquet, le doute se fait plus prégnant à chaque station me rapprochant de la maison : ai-je le bon foret pour la perceuse (je cauchemarde à l'idée de devoir me rendre au casto voisin), vais-je réussir, combien de temps ça va prendre, à quelle heure (ou quel jour) vais-je terminer ?

Eh bien, samedi, j'ai bien failli croire à nouveau en dieu :
comme par enchantement, les trous des roues (comptez pas sur moi pour employer un terme technique) correspondaient e-xac-te-ment à ceux des pieds de la table (trop) basse à laquelle elles étaient (les roues) destinées, allez Louïa,
comme dit l'autre !

Hier soir, à un ami qui s'en extasiait, je pouvais dire fièrement que j'avais moi-même "customisé" (terme barbare very fashion) le meuble-à-poser le Ricard.
Alors, qui c'est le roi des bricoleurs ?

C'est moi qui l'ai fait !
(Cliquez pour voir en grand, ce sera l'extase !)

Les roues, comme vous le constatez à droite, sont munies de freins qui permettent, c'est magique, de positionner le meuble à un endroit précis.
Inversement, en débloquant le système de freinage, on peut ... faire rouler la table et procéder au passage de l'aspirateur.
Je ne m'en lasse pas.

Où Libé a du bon ...

Il y a un électron libre à Libé dont j'ai déjà dit ici tout le bien que j'en pensais.
Ce commentateur vaguement gaucho-libertaire secoue allègrement le cocotier ronronnant des éditos convenus.
Le Monsieur s'appelle Pierre Marcelle.
Il nous annonce, entre deux lignes vitriolées, qu'il prend quelques vacances.
Son édito du jour est, comme fort souvent, un petit lait à boire sans modération.
http://www.liberation.fr/rebonds/266064.FR.php

lundi 9 juillet 2007

A vot' bon coeur




Collecte pour aller faire un tour au Lucas Carton.

MENU DEGUSTATION

dans l’attente du plaisir que nous aurons à vous recevoir,

Alain Senderens

150 Euros /pers. - vins compris

110 Euros / pers. - hors boisson

Amuse-bouche

***

Langoustines croustillantes, chou pak-choï, coriandre et livèche

Anjou "Bonnes Blanches" 2004 - A. et R. Mosse
La suavité de la langoustine est vivifiée par le croustillant de la "pâte à brique".
Cela confère au plat la densité nécessaire à cet Anjou que le contact du soja et de la coriandre réjouit.

***

Foie gras de canard poché aux morilles, noix et curry

Coteaux du Languedoc 2005 - Domaine de la Dourbie
Poché, le foie gras devient très moelleux, d'une grande pureté.
Cette légèreté soudaine appelle un vin ample et surtout non sucré.
Très original, le vin est un 100% grenache gris dont la délicatesse aromatique, qui n'est pas sans rappelé les vins du Jura, souligne et magnifie les morilles.

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Canard croisé, betterave en croûte de sel, jus de betterave au wasabi

Saint-Romain 2005 - Alain Gras
Très aromatique, ce Pinot noir relève le défi du fruité rustique de la betterave.
Sa fraîcheur met en exergue le moelleux savoureux du magret.

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Douceur safranée, marmelade de citron et ses poivrons confits

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Glace pistache à l'ancienne, framboises et leur coulis

Moscato d'Asti 2005 - La Spinetta
La texture aérienne de ce Muscat, friand et gourmand en diable, s'harmonise à la délicate framboise.

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Café et Petits Fours