Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 20 août 2007

Quel est le plus beau film du monde ? (19)



Il y eut trois versions du scénario "parfait" de William A. Wellman : la première en 1937, réalisée par Wellman, avec Janet Gaynor et Fredric March ; la dernière, affligeante (comment massacrer la plus belle histoire du monde) en 76 avec Barbra Streisand (ou Céline Dion ?), grotesque, et le presque toujours mauvais Kris Kristofferson.
Il y eut en 1954, ce film-modèle d'un bout à l'autre en état de grâce avec deux immenses comédiens, Judy Garland et James Mason.
Revoir "Une étoile est née" après la petite déception du "Pirate" de Minnelli ne peut que réconcilier avec LA Judy qui fut un peu, pour les Etats Unis ce que fut chez nous une Edith Piaf, "entertainment" en plus.
Il y a aussi James Mason égal à lui même, c'est à dire impérial comme, sans jeu de mots, dans le "Jules César" de Mankiewiecz ou dans "Derrière le miroir" de Nick Ray et cent cinquante autres.
Dans cette "success story" qui eût pu être classique, la tragédie se superpose à quelques uns des plus admirables numéros musicaux que le cinéma ait produit où J. Garland fait preuve d'un talent qui atteint le sublime, chantant, dansant, jouant merveilleusement.
Pour le DVD actuellement en circulation, la Warner a procédé à une restauration méticuleuse du film dont quelques séquences n'ont pu être retrouvées ou sauvées : ce qui nous vaut, à de rares moments, quelques images fixes récupérées ça et là ; ce qui n'est guère gênant la première surprise passée.
Pour le reste, le Technicolor et le Scope magnifiés par la réalisation du grand Cukor sont admirablement transférés ainsi que le son, soigné, explosant dans les séquences musicales.
Du grand art.

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