Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 17 septembre 2007

Rentrée des casses.

Après une première réussie, samedi, au Caveau de la République où, tenez-vous bien, notre Détroit national nous a donné la primeur, non pas d'un, ni de deux, mais de trois nouveaux sketches (Adam aussi, mais c'est devenu d'un banal...), un beau dimanche ensoleillé m'a permis de m'adonner à l'un de mes plaisirs les plus intenses : une promenade dans un Paris grouillant d'indigènes et de touristes mêlés, souvent à dos de "Vélib'".
Envahis, les abords des monuments pour cause de "journées du patrimoine", saturée la rue Saint Louis en l'Isle pour soif de "gelati" de la vénérable maison Berthillon, achalandé (ça veut dire "doté d'une nombreuse clientèle") le marché aux animaux de l'Ile de la Cité, noir de monde le parvis de l'Hôtel de Ville pour l'hommage sur grand écran à Maria Callas juste avant l'exploit du XV de France face à la redoutable Namibie (je sais, je suis perfide)...
Ooooooooooooooh oui, quel beau dimanche.

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C'est la rentrée aujourd'hui à l'Atelier Musical où je vais passer la semaine en discours de bienvenue aux petits musiciens : leur dire la chance qu'ils ont, en médiocratie "décomplexée", de pratiquer un instrument de musique, de produire de beaux sons au milieu du tintamarre ambiant, de toucher un petit peu le ciel.

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Pour passer des petits poussins à l'âne, vous étonnerez-vous que les radios, ce matin, n'accordent qu'une importance limitée à la "sortie" de Kouchner, hier, sur l'Iran ?
Des phrases terribles pourtant, qui, en d'autres temps, auraient créé une tornade médiatico-politique et fait descendre des centaines de milliers de citoyens dans la rue.
La dérive atlantiste du nouveau régime, dont Villepin, prémonitoire, s'inquiétait, hier, chez ce bon M. Moatti, se précise de jour en jour, le "french doctor", qui approuva en son temps l'attaque américaine en Irak, nous annonçant qu'il fallait se préparer à la guerre, rien que ça.
De quoi vous filer une angine blanche psychosomatique par minute.
On n'a pas fini d'y revenir : ces mecs commencent à me filer la pétoche, pas vous ?

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Une autre guerre, moins conséquente, voire (re) constructive se déroule au PS, que ne manquera pas d'aviver la sortie imminente du bouquin de Lionel Jospin, dont Libé, ce jour, en scoop, livre les passages les plus terribles en mode flinguage de S.Royal.
Je vais aller me taper une dizaine de fois la tête sur le béton le plus proche car, voyez-vous, il y a une petite année de cela, je souhaitais ardemment une candidature Jospin à l'Elysée (oui, c'était moi !) pour soutenir loyalement ensuite celle de Ségolène.
Les "Guignols" ont admirablement, me semble-t-il, retranscrit l'état d'esprit de Lionel, lui faisant conclure chacune de ses interventions par un rageur "pays de merde !".
L'expression peut d'ailleurs trouver ça et là quelque justification et l'on aurait tort de l'interpréter (uniquement ?) comme un cri d'aigreur.
Le monsieur a laissé le pays, en 2002, dans un état convenable que ses successeurs n'ont fait que détériorer et l'on peut concevoir sa colère d'avoir vu jeter aux orties, dans son propre camp, un bilan positif.
Battu par une conjugaison médiatico-politique (encore !) du thème de l'insécurité plus que par son projet, l'ex-premier ministre, parti avec panache, selon les uns, ou lâchement, selon les autres, ou blessé dans son orgueil, selon certains, a, selon moi cette fois, quelques raisons de s'énerver.
Bref, lisez Libé aujourd'hui : ça vaut son pesant de pétales de rose.
A plus.

Le site de Libération : http://www.liberation.fr/



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