Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 19 janvier 2008

Humer tue.


L'interdiction de fumer dans tous les établissements recevant du public a des effets pervers.
Prenant un café l'autre jour en face du théâtre, nous fûmes (!) pris à la gorge par une horrible odeur de friture inhabituelle en cet endroit.
Il paraît en outre que dans les discothèques et autres endroits où l'on se trémousse, d'insupportables remugles dûs à la sudation ont fait leur apparition, dissimulés qu'ils étaient auparavant sous les senteurs des "agents de saveur" contenus dans les clopes.
Car là semblent résider les effets pervers de la loi : les nuages de fumée occultaient d'autres odeurs encore plus désagréables.
On continuera donc à se pincer le nez dans ces lieux de plaisir, voire de débauche...
Ces dispositions légales nouvelles semblent entraîner chez les cafetiers (les "bons" restaurants semblent épargnés) une... baisse du pouvoir d'achat !
Les bars et brasseries -suffit d'observer- sont souvent déserts et, d'après un voisin tenancier, l'employé du matin avale vite fait son café pour aller s'adonner à son vice dans la froidure matinale, quand, auparavant, il en consommait deux ou trois en tirant sur ses cibiches.
Je ne m'apitoierai pas sur nos limonadiers qui, en 1991, ont appliqué si mollement la loi Evin ; laquelle, bien lue, aurait permis ces récentes extrémités.
En cloisonnant les espaces et en dotant les espaces fumeurs de puissants extracteurs, en interdisant strictement toute tabagie dans le lieu dédié aux non-fumeurs, souvent le plus exigu de l'établissement, en respectant, quoi, cette législation "socialo", ils auraient permis la coexistence des "pro" et des "anti".
Or, voilà, le mal est fait et le comportement des fumeurs (dont je fus, suis, serai ?) n'a pas été des plus corrects, il faut bien en convenir.
Le plus souvent, les adeptes de l'herbe à Nicot s'accrochèrent au cendrier posé sur la table sans avoir la politesse élémentaire de demander à leur voisin(e) si leurs volutes ne dérangeaient pas.
Cela dit, inversement, la courtoisie n'étant plus de mise en cette société du quant-à-soi, les "tempérants" pouvaient s'abstenir de tirer la gueule ou, tout aussi irritant, de faire de grands gestes de la main assortis de tronches réprobatrices, alors qu'il suffisait (peut-être) d'apostropher gentiment (!) l'aspirateur à goudrons d'un "pourriez vous vous abstenir, merci ?".
Mais là, faut pas rêver, on entrait dans une société de respect mutuel qui s'avère aujourd'hui bien "hors tendance".
Ces comportements ont induit cette loi forcément liberticide quelque part.
Tant pis.

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