Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 27 février 2008

L'histoire d'un certain Eddy Duchin

The Eddy Duchin story

Au cinéma, quand un acteur interprète un pianiste, on montre tour à tour le buste (l'acteur) puis les mains (celles d'un professionnel en doublure) et le tour est joué.
Récemment, trois films mettent en scène des pianistes : pour "Le pianiste" de Polanski, Adrian Brody parvient à donner l'illusion qu'il joue réellement. Brody "pianotait" déjà quand le rôle lui a été offert (oui, c'est un cadeau, un rôle pareil !), un bon entraînement lui ayant permis de mettre ses doigts sur des œuvres pas faciles (1ère Ballade et Grande Polonaise de Chopin).
Romain Duris, pour "De battre mon cœur s'est arrêté" s'est infligé des heures de "coaching" intense avec le résultat que l'on sait : un succès bien mérité.
Pour "Fauteuil d'orchestre" par contre, Dupontel ne parvient à aucun moment à nous faire croire qu'il est un concertiste célèbre, et ce malgré les conseils (et le playback) de l'excellent François René Duchâble auquel, en outre, le personnage se réfère.
En 1956, Tyrone Power entrait dans la peau d'un pianiste quelque peu oublié aujourd'hui, Eddy Duchin, dans le film éponyme de Georges Sidney (Scaramouche), sorti en France sous le titre "Tu seras un homme mon fils", titre français presque incongru pour une histoire qui doit bien peu à Kipling.
Dans ce mélo flamboyant (voir ici, j'en ai déjà parlé), Power qui n'avait jamais touché un piano de sa vie livre une performance d'acteur époustouflante y compris "pianistiquement" : il faut un regard professionnel pour déceler quelques menues invraisemblances dans le "jeu" de l'acteur au clavier.
Mais pour le reste, le grand Tyrone apparaît en véritable virtuose, synchro à la double-croche près dans un "Dizzy Fingers" et un "Brazil" à 120 bpm !
Revu hier soir pour la énième fois, le film n'a rien perdu de son charme ni de son pouvoir à arracher des larmes à un bûcheron de l'Arkansas.
Mon jeune voisin de séance, découvrant au fil des mardi un peu de l'histoire du cinéma, peut en témoigner, que ce film qui ne fait pas toujours dans la dentelle a beaucoup touché.
(DVD Zone 1, jamais édité, hélas, en nos contrées)

2 commentaires:

Léonard Blier a dit…

Sylvian,
Je suis désolé mais je crois qu'il y a une erreur dans ton article. Lors des Césars de 2006, 31eme, Romain Duris n'a pas obtenu le César du meilleur acteur pour le film "De battre mon cœur s'est arrêté" de Audiard, même s'il l'avait largement mérité, je suis d'accord avec toi. Cette année là, c'est Michel Bouquet qui a eu ce César, pour le film "Le promeneur du champ de Mars" de Robert Guédiguian où il incarnait François Mitterand.
A bientôt

Silvano a dit…

Tu as raison, Léonard : je l'ai souhaité si fort...
J'ai rectifié.
Merci.