Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 11 mars 2008

Comme un chanteur bienheureux...

Ce que l'on appelle maintenant "nouvelle scène" (?), le terme succédant à "nouvelle chanson française" qui a fait son (long) temps, ces chanteurs que l'on entend sur Inter plus que sur NRJ, rendent un hommage au chanteur mort connement le 11 mars 1978 en redressant une applique de guinguois dans sa salle de bains dans un album intitulé "Claude François autrement dit".
L'expérience me laisse quelque peu perplexe : même si je fus "fan" à 15 ans et que ça laisse des traces, il faut bien reconnaître avec le recul que peu de chansons du bondissant "CloClo" résistent réellement au temps qui court.
Hormis le planétaire "Comme d'habitude", il faut beaucoup de persévérance pour dénicher de vrais bijoux dans le répertoire du ludion bondissant dont la qualité essentielle, à mon avis, résidait dans une science du spectacle (au sens large) hors du commun.
Les "jeunes" chanteurs sont allés chercher des chansons peu convaincantes : "Une petite larme m'a trahi", repris par Jeanne Cherhal, par exemple, ne présente aucun intérêt.
La plupart des titres choisis sont des adaptations de succès anglo-saxons chantés le plus souvent dans des interprétations frisant l'amateurisme, semblant choisis à pie ou face dans une production pourtant pléthorique qui recèle quelques perles.
Voix à la limite de la justesse et orchestrations d'une platitude désolante se succèdent, nos chanteurs réussissant l'exploit de rendre lugubres des chansons qui n'étaient que des "bulles de savons" : le "Même si tu revenais" d'Adrienne Pauly décrochant le pompon, sabotant l'un des meilleurs titres (made in Fance) du blondinet sautillant.
Seuls Vincent Baguian avec une "Chanson Populaire" traitée en mode "Higelin-Trénet" et Alexis HK dans un "Belles, belles, belles" revisité reggae tirent leur épingle du jeu.
On se demande quel est le but de cette expérience que je trouve tout à fait vaine : s'il s'agit d'une "réhabilitation" à l'usage de ceux, lecteurs de Télérama ou auditeurs de Foulquier, qui se pincent le nez à la seule évocation du "chanteur populaire", c'est raté sur toute la ligne ; s'il s'est agi de s'amuser entre potes, raté aussi car il eût fallu un minimum d'attrait pour "l'oeuvre" en question et ça ne transparaît nullement.
Il n'apparaît même pas que ce produit soit destiné à "faire du fric".
Alors pourquoi ?
Extraits :



Du chanteur doté d'une voix souvent horripilante, mais d'une réelle justesse, caractériel selon ses proches, ultra-perfectionniste, excellent danseur et homme de scène avant tout, symbole d'une France opulente et conservatrice, peu "cultivé" mais intelligent, inspiré par les showmen américains (de Sammy Davis à James Brown), je retiens, moi, plutôt, ce genre de chose :

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