Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 15 avril 2008

Pschiiiiiiiiiiit ! Bang ! Wizzzz ! Wow !



J. Travolta

Je ne m'y attendais pas : c'est le genre de film qui sort au mois d'août, du tout venant américain pense-t-on, avec un exploit obligé d'acteur en mal de résurrection (Travolta ici), le genre de production dont on ne pense même pas "bof, je le verrai en dvd peut être, un jour de disette".
On se souvient vaguement que "Hairspray" fut d'abord un film de John Waters, cinéaste atypique des années 80, habituel metteur en films du travesti "Divine", inventeur des films en "odorama", parangon d'un cinéma volontairement kitsch et culte, forcément.
Puis, du film, Broadway fit une comédie musicale à succès (8 "Tony Awards" !) ; laquelle (faut suivre !) revint donc au cinoche, réinventée par Adam Shankman.

Loué un peu négligemment, le film se révèle une surprise de taille.
Certes, comme souvent dans la comédie musicale, un mince argument sert de base à une succession de chansons et de numéros dansés en technicolor.
Ici, alors qu'on aurait pu penser le genre passablement usé (ce n'est pas "Chicago" ou même un "Moulin rouge" d'assourdissante mémoire qui me contrediront), on est pris d'entrée par un "son" (bon, on est bien équipé), une ouverture jubilatoire chantée par une certaine Nicole Blonsky, petit bout de minette quasi-obèse, qui bouge et chante divinement !
Pendant près de deux heures, on va exulter, trépigner, twister, jerker*, danser le "mash potatoes" en mode "remember" des grandes heures du "rythm and blues" (le vrai !) avec des chansons originales qu'on a l'impression de connaître déjà, tant la "démarque" est réussie.

Comme au temps des grandes heures de la Metro Goldwin Mayer (roaaar !), on sera bluffé par la qualité des chorégraphies, le talent des danseurs triés sur le volet par des "casting" impitoyable aux quatre coins des USA, et l'on ne reprendra son souffle qu'à la toute fin du générique final.

Argument mince, disais-je, mais aussi ode à la tolérance et au métissage, assez peu vraisemblables certes (l'action se déroule en 1965), en message rafraichissant d'humanisme : on a envie de croire que blancs, noirs, obèses, tous ont accès au "rêve américain".
C'est naïf sans doute, mais on ne réussit pas un "musical" avec de mauvais sentiments (quoique, "All that jazz...").
Outre la jeune actrice qui joue Tracy, il y a une Michelle Pfeiffer, méchante sublime, une Queen Latifah en... majesté, et un "Travolta-Travelota" stupéfiant, en clin d'oeil à "Grease", mais avec une centaine de kilos en plus !
De Robin Williams à Dustin Hoffman en passant par Eddie Murphy, l'exercice "transformiste" n'est pas nouveau dans la comédie américaine, la palme restant acquise à Jack Lemmon et Tony Curtis, inoubliables dans "Some like it hot".
Travolta relève le défi et marque admirablement l'essai, réussissant à ne jamais être grotesque, toujours "juste" malgré le ridicule de la situation.
Quant au jeune Zac Efron (Link), venu des niaiseries Disney, il compose un personnage de bellâtre un peu con, parodique, très bien vu.



Passé injustement inaperçu dans la masse des "blockbuster" de l'été, "Hairspray" redonne vigueur au cinéma de divertissement, au spectacle cinématographique tout simplement.

*Film à voir avec un bon "son", des basses, du volume.

Aucun commentaire: