Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 15 mai 2008

Plus nul que moi...

Etre capable de tenir sans trop de difficulté un blog de cette nature, pouvoir jouer à peu près correctement une sonate de Mozart, c'est fort bien.
Avoir un rapport aussi difficile avec les objets et toute forme de travail manuel me désespère.
Cette maladresse s'accompagne au moment des choix d'un manque de clairvoyance qui peut avoir un effet désastreux.

Bénéficier d'un long balcon à Paris, si étroit soit il, est un privilège dont, il y a quelques jours, je décidai de tirer le meilleur parti, le soleil de ce début de mai incitant à l'étreinte avec l'astre rayonnant (ça, c'est de la phrase à peine ampoulée).
Prendre un petit déjeuner le matin à l'aube, vers 10 heures, à la (presque) fraîche, lire en plein soleil une petite heure l'après-midi et en tirer une bonne mine à faire des envieux, c'est un programme alléchant.

Je m'aperçus il y a peu, que mon corps d'adolescent gracile vêtu d'un seul short de bain (Naillque)se trouvait exposé à bien des regards vu l'environnement, euh, environnant.
Ma légendaire pudeur (depuis que le temps a fait son oeuvre) me fit mettre en quête d'un "truc", d'un "machin", mais si, vous savez, monsieur Castorama, la chose verte qu'on met sur les balustrades de balcon pour cacher aux vues concupiscentes un corps d'éphèbe de nature à troubler l'ordre public.

Je déteste Casto, Merlin, Leroy, leurs allées parcourues par des gens qui savent, leurs attrape-couillons en promotion, et, in fine, leurs employés qualifiés qui vous toisent, pauvre andouille qui connait Marguerite Duras mais fait à peine la différence entre un culot à vis et une douille à baïonnette.
Je sors de la grande surface de bricolage avec un rouleau vert encombrant que je n'ai pas pris la peine, évidemment, de dérouler pour voir s'il correspondait bien à mon désir d'occultation.

Il fait une chaleur (un petit 29°) d'avant l'orage, hier après midi, quand je me mets en devoir d'installer moi-même, point d'honneur, la large bande de couleur verte sur la rambarde en fer forgé délicatement ouvragée de mon immense -je le découvre- balcon.
Je déplace tant bien que mal (plutôt mal) ce pot de fleurs sans fleurs mais hyper-méga lourd, vire chaises, tables, laurier griffant (j'ai les marques !) et tout le toutim...
Inondé de sueur, sale, je fixe tant mal que mal le "machin" avec du fil de fer adéquat, vert aussi, découpe maladroitement (bien sûr) au cutter le plastique pour atteindre les barres, là, en bas, pour attacher la chose à la ferraille en poussant quelques jurons pour me donner du courage.
Ce qu'un bricoleur moyen (sans doute 87% des français si j'en crois les statistiques) fait en un quart d'heure me demande deux bonnes heures pendant lesquelles je sue, éructe, vitupère, pare au plus pressé (!) lâchement.

Las, comme je le disais plus haut, je n'avais pas déroulé le, euh, rouleau et arrivé au bout de mon chemin de croix, je m'aperçois que le bidule en question... n'occulte rien du tout !
Ce n'est qu'un "protection" destinée à empêcher bébé de passer à travers les barreaux !

Vu que je n'ai pas pour projet de procréer, au moins dans les dix prochaines années, ni d'adopter, l'installation à laquelle je viens de procéder est totalement inutile.
Il me faudra donc démonter, un jour, peut-être, pas tout de suite, et mettre en place le vrai truc vert occultant initialement prévu (**, tu m'aideras ?).
Je sais, je suis nul, mais ça fait du blog.

Enfin, un peu d'intimité :

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