Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

dimanche 22 juin 2008

Faire sa fête à la musique.


Je me souviens de la première fête de la musique à Paris au siècle dernier.
Ce soir-là, nous étions une petite bande à parcourir le quartier latin et, au-delà, la Contrescarpe et les rues voisines.
Déjà, le pire côtoyait le meilleur, certains se contentant de sortir les enceintes de leur chaîne hifi sur le balcon pour faire du son.
Sous un marronnier, une fille blonde aux longs cheveux jouait une suite pour violoncelle de Bach tandis qu'à quelques pas un groupe improvisé massacrait avec une belle énergie le répertoire des Beatles.
Les grands groupes audio-visuels et leurs différents sponsors n'avaient pas encore jeté leur dévolu sur l'évènement, laissant le champ libre à une spontanéité joyeuse encore sous le charme de la toute récente victoire de la gauche aux élections.

Hier, ma fête de la musique à moi fut celle des jeunes élèves de l'Atelier, réunis pour leurs concerts de fin d'année scolaire.
Ce fut épuisant, certes, trois séances se succédant en cette belle après-midi, la première du nouvel été.
Le soir après la représentation au théâtre, je filai, fourbu, vers mon 18ème, à l'heure où la viande saoule en était encore aux prémices.
Avant le sommeil réparateur, on me fit écouter le dernier Bashung : pure merveille à savourer tranquillement plusieurs fois pour s'en imbiber.

Sur l'écran de télé(sans)vision, muet, défilaient une succession improbable d'artistes divers, en incohérence ahurissante mêlant Suprême NTM et Raphaël à de gesticulantes chanteuses "r&b" en play-back.

Ecouter Bashung dès lors, et Mozart ce matin est une vraie délivrance.

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