Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 31 juillet 2008

31 juillet 1914 : ils ont tué Jaurès !

mercredi 30 juillet 2008

Quel est le plus beau film du monde ? (32)


Affiche française (1971)



Le rôle d'une vie pour Dustin Hoffman, qui ne fut jamais meilleur.


Jack Crabb (Dustin Hoffman) a 121 ans et prétend être l’unique survivant du massacre de Little Big Horn. Il raconte son histoire qui débute en 1859. Jack a alors 10 ans et est recueilli par une tribu Cheyenne qui le surnomme Little Big Man


"Plutôt qu'un western, Little Big Man serait un film sur la guerre de colonisation, un film qui se situerait non sur une frontière géographique mais sur des limites mouvantes d'une nation avant tout commerçante. Jack Crabb est moins un personnage de western qu'un visiteur de l'Ouest, un individu qui est entre deux cultures et qui, quoi qu'il arrive, essaie de vivre à l'endroit où il se trouve. Jack Crabb est quelqu'un qui passe toujours à côté des choses, qui reste à l'écart des événements définitifs. Il faut remarquer que toute son histoire part de l'affirmation suivante : je suis le seul survivant blanc de la bataille de Little Big Horn, alors que nous savons, nous, qu'il n'y en eut aucun." Arthur Penn

Histoire d’un destin.
Tragique, burlesque, épique.
Little Big Man, d’Arthur Penn (1970) est un chef d’œuvre.
Un vrai.

mardi 29 juillet 2008

A contrario

Depuis toujours, j'ai un problème avec les serveurs de brasseries.
Entre eux et moi, ça ne fonctionne pas : je suis souvent transparent physiquement me semble-t-il et j'ai beau les héler timidement d'abord, puis vigoureusement, je tombe toujours sur des spécimen en voie de beethovénisation.
En outre, je suis persuadé que les serveurs de brasseries, en un vaste complot, ont décidé de m'humilier publiquement chaque fois que je m'attable en terrasse.
Vous avez dû constater vous même combien le "demi" tout simple, tout bête, le "moins cher"quoi, a déserté les troquets : vous demandez un demi, et votre interlocuteur vous assène : - Grimbergen, Leffe, Gueuze, Amberfligenstein, Superpilshypercher ?
En ces lieux, une 1664 devient un produit honteux pour économiquement faible qui n'a qu'à boire son coup sur un banc s'il est pas content.
Dimanche, donc, je demande hyper gentiment, voire humblement, une "blanche" pression sur cette terrasse en attrape-touristes sur l'Ile de la Cité.
Quelle idée aussi ? Mais quelle soif et quelle envie irrépressible de "blanche pression" !
Le serveur de brasserie me désigne une table voisine où un coréen (ou autre asiate en goguette) déguste une "blanche" dans une citerne :
-La même, Monsieur ? me sort le "garçon" (terme considéré aujourd'hui comme l'insulte suprême, quand Sautet en fit un film pétillant avec Montand).
-Euh, vous n'avez-pas plus petit, un demi, quoi, voyez, 25 centilitres ?
-Aaaaaaaaaaah, une "toute petite blanche", alors ?!
Et le serveur s'éloigne, hurlant "une toute petite blanche pour le monsieur à la 3 !".
Je me suis senti tout petit.

Je cherchais ce matin du Cognac de cuisine, parcourant en vain les allées du Monoprix (qui, entre parenthèses, est devenu un "Fauchon" bis, tant les prix y sont prohibitifs).
J'avise un employé garnissant les rayons ; lequel, constatant l'absence de la flasque désirée, s'est empressé d'aller m'en quérir dans les cartons pas encore déballés.
Eh bien, voyez-vous, ça redonne confiance en l'espèce humaine.
Metz, c'est vert.

Mais est-ce sévère ?

(Photos de l'auteur)

En l'espèce

"(...) Nicolas Sarkozy est le liquidateur d'une certaine forme de conception de la République, liquidateur d'une tradition de politique étrangère en France basée sur l'indépendance nationale, liquidateur aussi de notre modèle social."
-Pierre Moscovici-
Ce n'est pas ici qu'on le contredira.

lundi 28 juillet 2008

Tous ne sont pas en Avignon


On dit que cette année le festival « off » d’Avignon accueille près de 1000 spectacles (en comptant les artistes et compagnies qui ont déserté depuis longtemps faute de spectateurs).
Le « off » d’Avignon, créé lors des grandes remises en question du milieu des années 60, est devenu une grande foire du « théâtre » où le pire côtoie le meilleur, de « café-théâtre de boulevard » mêlant allègrement histoires égrillardes de fin de banquet et pseudo-pièces bâties autour d’un titre racoleur (Couscous aux lardons !) en spectacles du meilleur niveau comme ceux de la troupe « Comédiens et Cie » dont j’ai eu l’occasion de parler ici.
En Avignon, où je ne suis pas allé cette année, une poignée de copines et copains de grand talent se défoncent sur les planches quotidiennement pendant 3 semaines : cette année, outre ce cher Gustave Parking, un habitué, on peut applaudir l’excellente Karine Lyachenko, un Olivier Perrin plus provocateur que jamais, Eric Antoine (réalité ou illusion ?) au physique beethovénien en des one-man (et woman) show de haute volée.
Mais pour la première fois, donc, depuis près de 10 ans, j’ai évité les chaleurs moites du festival et ses foules bruyantes sans regret aucun.

Je n’ai pas hésité cependant, en compagnie de l’ami J.B en son confortable carrosse (c’était vendredi dernier) à aller jusqu’à Metz et, de là, en un improbable village du nom de Buding, pour fêter l’anniversaire d’Eric Mie, comédien-humoriste-chansonnier-chanteur et j’en passe, qui, en cet été 2008 incarne 3 personnages dans une adaptation réussie d’un « Till l’espiègle » (« Ulenspiegel » en langue flamande) où des comédiens professionnels se mêlent à des amateurs du lieu.
Fresque paillarde, chanson de geste, ce Tyll, donné en milieu naturel à des années-lumière de la civilisation, par une troupe plus qu’impliquée, est un spectacle revigorant contant les aventures du héros flamand, symbole de résistance à l’envahisseur de toute origine.
J’avais lu, dans l’enfance, l’histoire de ce personnage qui, au-delà de ses facéties, est de la race des grands agitateurs, défiant toute forme d’autorité, politique ou religieuse.
J’avais vu aussi le film que réalisa et interpréta Gérard Philippe, ce grand acteur dont la gloire inonde encore la cour du Palais des Papes… en Avignon !
Celle du moulin de Buding, vendredi, respirait le même amour du théâtre, cher à Jean Vilar, la même joie de jouer la comédie, la même énergie.
Ça valait bien les 600 bornes aller-retour de ce voyage-éclair.

Gérard Philippe dans "Les aventures de Till l'espiègle" de J.Ivens et G.Philippe -1956-

Le "Tyll 2008" prend un spectateur à partie.

Après Mounet-Sully et Charles Dullin, Eric Mie ?

1, 3 et 4 : photos de l'auteur

dimanche 27 juillet 2008

Vérole

Mon Pc portable (le même que celui de James Bond, c'est dire) est infesté depuis quelques jours par de méchants virus que je ne parviens pas à éradiquer.

D'où une cadence de parution quelque peu irrégulière.

y faut lire !

vendredi 25 juillet 2008

Mémoire...



Elizabeth Taylor & Montgomery Clift dans "A place in the sun" de G.Stevens.

jeudi 24 juillet 2008


Jouer comme un cochon.
Je dois m'appliquer le précepte : il faut jouer quotidiennement.
Depuis hier, j'ai engagé une lutte féroce avec le piano de l'Atelier : mes doigts sont des fetuccini, des douleurs à la limite de la crampe irradient mes avant-bras, mon dos proteste, des pièces faciles me résistent, j'ai massacré un Mendelssohn que j'ai joué mille fois pourtant auparavant, Chopin me fait la gueule et Bach, avec ses doigtés tout en substitutions me regarde de haut, méprisant, de son cadre de la salle Glenn Gould.
Un pianiste doit jouer, jouer, jouer.

Mois sans "r".
Je dois m'y prendre à deux fois avant d'obtenir un "r" du clavier de mon indispensable Vaio.
J'ai eu beau lui administrer de l'air comprimé à haute dose, rien n'y fait.
Quant à démonter la machine pour pousser plus avant le nettoyage, chacun connaît mes capacités en matière de bricolage...
Donc, si de temps en temps, un "r" saute, amusez vous à lire le texte avec l'accent de la domestique noire d'Autant en emporte le vent ; vous verrez, c'est très drôle.

Lang au pilori.
Le lynchage est devenu l'occupation préférée des hommes politiques de tous bords.
Au PS, on n'a rien de mieux à faire en ce moment que de tirer à boulets rouges sur l'ancien Ministre de la Culture, l'accusant d'avoir "rallié" sarko à l'occasion du vote sur la constitution à l'élaboration de laquelle il participa.
Hier dans le monde, mon copain Christophe Caresche se joignait à Valls, Gorce et Le Guen, députés PS comme lui, pour s'interroger sur la manière de s'opposer, regrettant presque le vote négatif de son groupe lors du Congrès.
Bref, comme le dit Lang, s'opposer en disant "noir" quand la majorité dit "blanc" et vice versa, lui semblerait peu constructif.
Je ne suis pas loin de penser la même chose, perplexe.
Contester à Jack sa qualité d'homme de gauche ne me viendrait en tout cas pas à l'idée : le bonhomme a fait ses preuves depuis longtemps et son attitude est à mon sens cohérente.
Dans le concert de réprobations émanant des "caciques" socialistes, Delanoë fait entendre un son dissonnant, appelant le parti à serrer les coudes (et donnant de manière sous-jacente l'absolution à Lang, si j'ai bien compris).
C'est mal parti ; le congrès de Reims sera sanglant.

Edvige.
Je ne l'ai pas précisé tant ça va de soi : j'ai signé la pétition (voir ci-dessous) contre le fichier scélérat.
Les socialistes s'honoreraient de combattre cette ignominie plutôt que de pratiquer une opposition "à oeillères" à des dispositions qu'ils réclament depuis... les années 80.

Travaux publics.
J'apprécie particulièrement Paris au mois d'août : vidée de la majeure partie de ses habitants, la capitale entre en sommeil permettant une circulation aisée, l'utilisation des "Vélib'" en sécurité accrue, et un calme retrouvé.
Las, cette année, les engins bruyants ont envahi mon quartier où la réfection d'une grande partie de la chaussée est en cours.
Pas de chance.

Et aussi :

Arrestation de l'enseignant Sami Benmeziane le 14-06-2008 à Nantes, France. On lui reproche un comportement violent face à une intervention policière :

Important


"Sans débat public préalable, le gouvernement, par un décret publié au Journal officiel du 1er juillet 2008, a considérablement accru les capacités de fichage de nos concitoyens. Ce fichage sera assuré, à l’avenir, par la Direction centrale de la sécurité publique (fusion des Renseignements Généraux et de la DST). A cette fin, un nouveau fichier policier sera mis en place sous le nom d’EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale). Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées. En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à « l’ordre public ». Il permettra de compiler toutes les notes de renseignements telles que : état civil, photographie mais aussi fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et associatives … La police sera autorisée à consulter ce fichier en cas d’enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois. Les mineurs ne seront pas épargnés puisque fait sans précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité présumée. Cette initiative gouvernementale, porteuse à l’évidence de nombreuses dérives, s’inscrit résolument dans le cadre de la mise en place d’une politique sécuritaire ouvertement revendiquée. Le gouvernement est passé outre aux réserves émises par la Commission nationale Informatique et Libertés concernant ce fichier qui, dès sa parution, a suscité les plus vives réprobations de multiples organisations associatives, syndicales et politiques. C’est pourquoi les organisations et les personnes signataires de cet appel : - exigent le retrait du décret autorisant la mise en place du fichier EDVIGE qui institue un niveau de surveillance des citoyens totalement disproportionné et incompatible avec une conception digne de ce nom de l’état de droit, - sollicitent le soutien et la signature de tous nos concitoyens et de toutes les organisations attachées aux libertés publiques, au respect de la vie privée et des droits de l’enfant, - s’engagent à se constituer, dès le mois de septembre 2008, sous forme de Collectif afin de prendre toute initiative utile visant à obtenir des pouvoirs publics qu’ils renoncent à la mise en place du fichier EDVIGE." Les collectifs, associations, syndicat et partis peuvent apporter leur soutien et leur signature en écrivant à contact@nonaedvige.ras.eu.org
Il faut signer ici.

Contre-pub

mercredi 23 juillet 2008

Le blog de François Simon

Slurp !

François Simon, c'est ce critique gastronomique qui, sur la chaîne Paris Première, nous fait découvrir un restaurant en caméra cachée, détaillant chaque plat d'une voix à la limite de la gouaille.
Il avait pondu un livre qui tient une place de choix dans ma bibliothèque : "Comment se faire passer pour un critique gastronomique sans rien y connaître" (50 leçons pour être bien traité au restaurant) - Albin Michel éd.
Ce monsieur est donc un bienfaiteur de l'humanité qui tient blog ici : Simon~Says.
Ne pas vous le recommander serait criminel.

Je ne peux joindre la photo du personnage qui, depuis plusieurs années, préserve soigneusement le plus strict anonymat.
Pour la bonne cause.

Retour dans mes terres

De retour à Paris où la chaleur m'a attendu pour se manifester.
J'étais parti là-bas :

Ma premières expérience positive (fouinez dans cette gazette jusqu'en juillet 2007) m'a incité à retourner sur les lieux où j'ai passé un excellent séjour, merci, dont trois jours "chez l'habitant" où je me suis tanné le cuir dans un cadre très "jardin de curé" entre chats et oiseaux.
Il y eut notamment un dimanche hors du temps en repas "de famille" bien arrosé et sieste dominicale prolongée sous un soleil brûlant faussement adouci par un vent marin en trompe l'oeil.
La Rochelle bénéficie d'une qualité de vie que j'ai déjà vantée donc, l'an dernier : vacanciers presque friqués mais sans ostentation, familles à vélo en files indiennes, adolescents s'enivrant le soir sur la promenade à l'abri des adultes (c'est donc vrai que notre jeunesse se saoule à tout va !), ambiance "écolo" (les premiers vélos en libre-service ont fait leur apparition ici il y a plus de trente ans !), ambiance "clean", reposante, idéale pour parisiens stressés, prix presque sages en cette période de surcoût de la vie, bref, je conseille...

Laideurs ordinaires

Revenir oublier ?

lundi 21 juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008

Pouce !

Je pars en villégiature quelques jours.
A tout de suite.

mercredi 16 juillet 2008

Sigmund Hitchcock et bombe humaine

Comme chaque année à pareille époque, je me fais une cure de "cinéma-maison" (c'est ainsi que les québécois, de plus en plus français linguistiquement que nous, appellent le "home cinema"), la période des soldes touchant également le DVD, et la baisse du dollar permettant l'acquisition à moindre frais de classiques ou de films pas sortis en nos contrées.

Ces derniers soirs, je me suis offert un cocktail Allen/Hitchcock juste assez corsé pour me tenir éveillé jusqu'à pas d'heure.
De ce cher Woody, deux films récents qui démentent que son cinéma serait prétentieux et "intellectuel" ; en tout cas, ces temps-ci, il l'est beaucoup moins qu'à une certaine époque.
Ainsi donc, j'ai revu Match Point, aimable "thriller" où Woody filme un horrible meurtre avec classe et humour anglais (il travaille beaucoup avec la BBC, actuellement) : ça commence en marivaudage pour finir en tragédie distanciée donc.
Il y a Scarlett Johansson, très belle, et Jonathan Rhys Meyers ("Les lois de l'attraction", "Les Tudor"), très beau également, merci pour eux, et surtout un acteur qui me fascine, un certain Brian Cox, second rôle que vous connaissez sûrement (tiens, je vous mets une photo !) qui, ici, me fait penser à Michael Lonsdale.
Cox hisse l'art du second couteau à son plus haut niveau (je ne pouvais pas ne pas la faire, celle-là !).

Brian Cox, c'est lui.

Dans Scoop, tourné dans la foulée, Woody retrouve Scarlett (on comprend qu'il en pince pour elle) et Londres, toujours distribué par la BBC : ici, en prime, W.A. fait l'acteur, en illusionniste lunaire mêlé malgré lui à une enquête menée par une Miss Johanssonn apprentie-journaliste.
Télérama dit que c'est "une comédie policière pétillante".
Ce n'est pas autre chose, ça détend, c'est bien cool un soir d'été avec des glaçons.

J'ai commandé en loc. un film de Woody autrement "sérieux", Une autre femme, qui est sans doute mon préféré du maître : je le verrai la semaine prochaine avec mon comparse habituel qui, mine de rien, est en train de se taper quelques uns des plus beaux films de l'histoire du cinéma (la dernière fois, Sunset Boulevard, pas moins !).

D'Alfred Hitchcock, j'ai découvert Le rideau déchi, considéré comme l'un des films mineurs de sa carrière.
C'est un film d'espionnage pendant la guerre froide, avec l'excellentissime Paul Newman dans la force de l'âge et une Julie Andrews que je n'ai jamais vue aussi transparente.
Etrange que l'Alfred n'ait pas tiré un meilleur parti de cette actrice que l'on a vu sublime dans Victor Victoria ou même dans La mélodie du bonheur.
Le film est agréable, même si l'on cherche en vain la dose de suspense habituellement distillée dans les grands films du joufflu.

Pour rattraper le coup, j'ai revu, longtemps après sa découverte, La maison du Dr Edwards (Spellbound),avec Ingrid Bergman et Gregory Peck.
Ce n'est pas le meilleur Hitchcock sans doute, mais l'intérêt du film réside dans le fait que le sujet en est la psychanalyse qui va permettre, ici, de résoudre l'énigme policière.
C'est un peu brossé à grands traits, assez "clichés", mais faut voir qu'à l'époque (1945) le thème n'avait jamais été traité.
D'un scénario truffé d'invraisemblances, le rondouillard facétieux tire un film passionnant de bout en bout avec une astuce amusante : le film est en (beau) noir & blanc, et se colore 3 secondes lors d'un moment crucial que je me suis repassé tant j'ai cru que mon cerveau malmené ces derniers temps me jouait un mauvais tour.

Hey, Niagara !

Enfin, puisqu'on cause d'Alfred, il n'est pas impossible que ce dernier n'ait quelque peu pompé, pour Vertigo, considéré par beaucoup (mais pas moi) comme son chef-d'oeuvre, sur un film considéré par beaucoup (mais pas moi, là aussi) comme un navet destiné uniquement à mettre en valeur le physique de Marilyn Monroe, à savoir Niagara d'Henry Hathaway (1953).
On a beaucoup dit que le réalisateur (un excellent "artisan" d'Hollywood) avait contourné le code Hays d'autocensure de l'époque et fabriqué un film libidineux, uniquement centré sur le physique de bombe atomique de la star.
Ce n'est pas entièrement faux, Marilyn n'ayant jamais été filmée de manière aussi délibérément "sexuelle" : la scène où elle chante "Kiss" (!) est de nature à émoustiller un bataillon d'eunuques sous bromure !
Mais l'on se doit de réhabiliter ce film mal-aimé, ne serait-ce que pour le grand acteur que fut Joseph Cotten (vu chez... Hitchcock notamment), en cocu magnifique, dévoré par la jalousie, toujours impeccablement juste ; mais aussi pour la magnifique photo (ce Technicolor insurpassable !) de Joe Mc Donald, et pour un scénar "à suspense" qui nous ramène à Hitchcock, lequel, j'y faisais allusion plus avant, a vu, c'est sûr, la scène du carillon, moment d'une réelle intensité dramatique qui fait oublier les plans suggestifs précédents sur l'anatomie de la blonde actrice.
Dans ce film inégal, cette séquence, filmée magistralement, annonce Vertigo, je n'en démordrai pas.
La preuve :

Belle popularité

Ça vaut un sondage :

mardi 15 juillet 2008

Juste quelqu'un de bien


Il passait me voir le soir au Voom, lors de ma toute dernière "saison" à Juan-Les-Pins et nous nous sommes revus plusieurs fois depuis.
Le hasard a voulu que nous appréciions le même quartier de Paris où nous avons chacun élu domicile.
Nous avons le même toubib et faisons nos courses dans les mêmes épiceries où il nous arrive de nous croiser, comme hier matin, entre deux rayons de fruits et légumes, prenant chacun des nouvelles de l'autre.
Ainsi, sans être intimes, il y a une vieille complicité entre nous.
Jean-Paul ne change pas, c'est bien.

Curiosité


Beaucoup de gens que j'apprécie dans cette comédie loufoque qui sort au cinéma demain 16 juillet, Alévêque et Morel en tête :

Droits de l'homme (avec ou sans Kad)

Droits de (sa) hauteur

lundi 14 juillet 2008

dimanche 13 juillet 2008

Bol d'air

(c) sylgazette
Bon weekend prolongé
pour cause de Fête Nationale !





Qui a dit que "se lever tôt nuit" ?
Un réveil prématuré m'a permis de méditer sur les choses essentielles de la vie.
Ainsi, me brossant les dents, pensais-je à l'un de ces signes extérieurs de pauvreté que sont les gobelets à dents en plastique dans les chambres d'hôtels**.
Comme les portions de beurre toujours dur (j'en ai déjà longuement parlé ici-même) et les mini-barquettes de gelée de groseille dégueulasse, les verres à dents en plastique pré-emballés (hygiène) des "deux étoiles" (dans les 1*, ils ne sont pas sous cellophane*) vous ramènent à votre condition de voyageur désargenté : vous vous obstinez à y placer votre brosse à dents ; laquelle, trop lourde pour ce conditionnement poids-plume, entraîne inévitablement la chute de l'objet dans le lavabo en résine (oui, dans les deux** modernes, les lavabos sont en résine), après quoi vous vous entêtez à stabiliser coûte que coûte l'objet en plaçant la tête de la brosse contre le miroir collé au double-face sur le carrelage.


Avec le verre en plastoc, dans votre 2**, on vous offre, et c'est gentil, des dosettes pour votre toilette.
La dose de gel douche vous permet tout juste, au bas mot (comme dit Barak) , de laver votre avant-bras... ou les dents si vous n'êtes pas parvenu à ouvrir votre "dosette" (le diminutif est de bon aloi) manuellement.
Dans l'idée, si vous avez changé une roue de votre automobile, ce qui peut arriver en voyage, ne comptez pas vous immaculer les mains avec la savonnette "fleur d'océan" aimablement fournie par la maison : ses dimensions permettent tout juste de nettoyer un index de nourrisson.
Il faudra donc, si vous compter séjourner dans ce genre d'établissement, alourdir votre bagage d'un nécessaire de toilette complet.
La seule chose que vous ne pourrez apporter, c'est un vrai verre à dents.
Faire fortune et vous offrir un 3 étoiles au minimum, est la seule chose qu'il vous reste à faire.


Pour la boîte de mouchoirs, vous pourrez... vous brosser.

samedi 12 juillet 2008

France, terre d'accueil

Bienvenue et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

vendredi 11 juillet 2008

Un titre en anglais, "ça le fait mieux" ?

Au Québec, le film de Woody Allen sorti en France sous le titre "Match Point" s'appelle "Balle de match".
Non, non, pour rien...

Même les mamies ne "lui" disent pas merci !

Peut-on encore faire ça ?

Dany rouge de colère

A méditer :

Cette came, c’est la coke du peuple
Par Pierre Marcelle

Epiphanie de Betancourt

C’était il y a huit jours à peine, la liesse considérable de cette libération à laquelle il eût été inconcevable de ne pas spontanément adhérer, comme nous y fûmes courtoisement, certes, mais fermement sommés.

Sale journée pour les Cassandre, douteux par principe, pessimistes par profession, «chipoteurs» amateurs de «politique politicienne» - comme bafouillait dimanche le néocentriste Morin, ministre des ganaches, dans sa grammaire en treillis et sa syntaxe kaki. Commençaient alors d’affleurer ces questionnements dont Ségolène Royal, qui les relaya, apprendrait bientôt à ses dépens qu’ils n’étaient pas bienvenus. Au sein même de son Parti socialiste, ses bons camarades jetaient l’éponge avec plus ou moins de zèle ; eux aussi, sans doute, l’écrasant miracle les laissa cois ; leur silence acheva d’abandonner le terrain à un trouble consensus, de part et d’autre de l’Atlantique. Ainsi, moins d’une semaine après six années de captivité, l’ex-otage se découvrit-elle promue ambassadrice plénipotentiaire d’un jeu diplomatique encore illisible, catégorie Barbouzeries & plus si affinités, et promise aux plus extravagantes fonctions. Si, à cette heure, on ignore encore de quelle République, française ou colombienne, Ingrid Betancourt sera demain la présidente, son épiphanie aura balayé toutes les oppositions.

Il est étrange qu’en la République laïque, si peu de voix se soient étonnées d’un épilogue présenté sur l’unique registre d’une mystique. On a somme toute peu parlé du sens politique de cette femme qui fit ses dévotions au pourtant pas très catholique Alvaro Uribe, qu’elle accompagne en sa sondagière assomption. (A plus de 90 % d’opinions favorables pour l’ex-parrain de Medellín, il ne va pas faire bon être opposant, du côté de Bogotá ; ni non plus, dans la jungle, encore otage de ce qui reste des Farc.)

On parle par contre beaucoup de sainteté, à propos de cette «maman» qui, telle Jeanne d’Arc consacrant Charles VII à Reims, réduisit plus que jamais Nicolas Sarkozy, en son palais de l’Elysée, à la dimension d’un enfant de chœur garçon… Aussi bien ses pèlerinages multiples, ses chapelets portés avec l’ostentation d’un bracelet punk, son vœu de laisser pousser ses cheveux jusqu’à la libération de tous les otages tel un footballeur sa barbe jusqu’à la finale de la coupe, ses mots d’amour extatique et «orgies de baisers», son incestueux «Nirvana», entre sulpiciennes étreintes et doloristes minauderies, eussent-ils pu réveiller la figure sadomasochiste de l’extatique aliénée Thérèse d’Avila. Car la «came» que fredonne Carla Bruni-Sarkozy et qui se reniflera lundi sur les champs de coca élyséens, c’est décidément toujours ce bon vieil opium du peuple.

La Passion selon Pujadas

Rien n’illustra mieux cette ahurissante opération d’enfumage de l’opinion que le journal télévisé servi - oui, comme on sert la messe -, à l’occasion du retour de la dame en sa doulce France, par David Pujadas dans le 20 heures de F2. Ces cinquante minutes ininterrompues de promotion mariale pourraient constituer l’éloquente illustration, fût-ce sur le mode empirique, d’un audiovisuel dont «notre président» s’autoproclame déjà directeur des programmes. En attendant, elles consacrent, si j’ose dire, le triomphe absolu de certaine «information», façon Net, qui nous lamine le cortex mieux que TF1 et Coca-Cola réunis.

Paparazzi au paradis

Cinquante minutes d’Ingrid Betancourt, à quoi fut ce soir-là réduite l’actualité du monde, comme si l’écran du JT se devait d’en faire autant et plus, en matière de prise de tripes en otages, que les écrans du Net. Cette information cyclothymique à l’égal du temps présidentiel, la fameuse vidéo dite du «off de F3» l’illustra à l’envi : soit six minutes d’images volées d’un Sarkozy maugréant, flattant et suggérant, on ne sait trop qui ni à propos de quoi, avant son interview sur la «chaîne des régions» qu’il assassine. Près de deux millions de personnes eurent paraît-il la curiosité de visionner ces images dont, soit dit en passant, il ne nous choque pas que F3 se plaigne de leur trafic et recel. Rien pourtant là-dedans de signifiant, sinon à prétendre trouver du sens dans un hypothétique SMS («Si tu reviens, j’annule tout»)ou une sortie banalement intempestive («Casse-toi, pauvre con») attrapée dans un portable…

Et nous reviennent en mémoire ces autres images, dont Pierre Carles fit en 1998 un film, Pas vu, pas pris, qui mettait en évidence des connivences autrement probantes entre «décideurs» politico-médiatiques. Sur Carles, ce galeux «populiste» autant que Bourdieu son mentor, les médias confits en déontologie jetèrent un opprobre formidable. Dix ans après, les mêmes ne conçoivent plus de journalisme qui ne se nourrisse de coups émotionnels ou scandaleux, que Betancourt autant que Sarkozy aliment.

Amusant, non ? Non, pas vraiment…

N.B. A moins que le grand clic la croque, cette chronique reviendra à la fin de l’été.

In Libération - 11 juillet 2008


Première Ballade

Frédéric Chopin exerce, à travers les époques, la même fascination sur les âmes dotées d'un minimum de sensibilité.
Les jeunes pianistes sont comme aimantés par cette "1ère ballade" qui reste "le" morceau de bravoure préféré de nombreux grands interprètes.
Ici, Arturo Benedetti Michelangeli (début des années 60) la joue sans se la jouer : sobriété, précision maniaque, aucune affèterie tant le texte se suffit à lui-même...
Une leçon de très grand pianisme.

jeudi 10 juillet 2008

Devoirs de vacances

Qui se dévouera pour "lui" apprendre à faire les liaisons et à utiliser le "ne" dans la forme négative ?

Ce cher Cabu

On vit une époque passionnante


"Je crois qu'il faut que j'arrête la bière, voilà la vérité. Si j'ai pris du ventre, c'est uniquement parce qu'il m'arrive de boire une bière. Certes, j'aimerais bien être enceinte, mais je ne le suis pas" (Carla Bruni-Sarkozy, Metro)

mercredi 9 juillet 2008

Est-on blasé de tout ?

Qu'on aime Ségolène Royal ou qu'on la déteste, il faut quand même se demander pourquoi son appartement a été "visité" par deux fois, l'une tout récemment et l'autre pendant la campagne électorale.
Que devient ce pays où personne ne semble s'interroger sur ce genre de coïncidences (comme elle dit) ?
Que ce serait-il passé, médiatiquement, si, sous un gouvernement de gauche, l'appartement d'un Sarko.. avait été visité de la sorte ?
4 minutes de nostalgie

Elle fait partie de mes "chansons-Madeleine) : quand j'entends ce "Minuetto", des parfums enfouis reviennent embaumer la maison, la lumière sur les remparts d'Antibes jaillit, toujours aussi vive, je revois Barbara devant le juke-box de la plage des pécheurs se déhanchant dans sa mini-jupe en jean, la "bande du Milk", les bains de minuit au Cap, et la boule à facette du Voom Voom sous la lumière noire de la série de slows alors qu'à côté, dans la Pinède, les "gens qui savent" viennent d'applaudir Nina Simone ou Jean-Luc Ponty.
La chanteuse est italienne, une belle voix puissante qui jamais ne gueule, égrenant ses couplets de chanson de variétés joliment construite ; elle me fait encore frissonner, peut-être parce que, une fois de plus, les chansons populaires sont le rythme de nos vies.

Mia Martini - Minuetto

mardi 8 juillet 2008

Bourdon d'enfer

Cinéphilie juvénile et achats compulsifs.


Je montrais hier à des élèves le film des frères Cohen "No country...", à l'issue duquel l'un d'eux me signala des similitudes scénaristiques avec un film de Don Siegel dont j'ai déjà entendu parler en bien (Siegel a ses adeptes), "Tuez Charley Varrick!" avec Walter Matthau.
Il est tout à fait étonnant (et rassurant) qu'un "ado" (fils de cinéaste, il est vrai) rappelle à mon souvenir un film de 1973.
Cette similitude est d'ailleurs soulignée dans un excellent article de dvdrama que j'ai consulté ce matin, alléché par l'odeur de la réminiscence.
Je cite : "Il est amusant que Tuez Charley Varrick paraisse en DVD quelques semaines après la sortie en salles de No country for old men, des frères Coen, avec lequel il partage d'incroyables similitudes jusque dans l'humour grotesque qui convient si bien à la tragédie humaine. Le tueur inflexible joué par Joe Don Baker est à mettre en résonance avec le personnage déjanté incarné par Javier Bardem."

Le dvd de "Bacfilms" est, paraît-il, d'excellente facture et sera "soldé" en août à 10 € : c'est noté.

A ce propos, la période actuelle de soldes me conduit, comme chaque année, à de frénétiques dépenses incontrôlables.
Ainsi, vont garnir sous peu les rayons déjà bien encombrés de ma vidéothèque
, les films suivants : El Cid, La chute de l'empire romain (nouvelles éditions en import), Little Big Man, Une place au soleil (avec la musique de Waxman, générique de Cinéma Cinémas !), Blue Velvet, Alexandre (si !), Amen, Sideways, Fight Club (je dois me réconcilier avec ce film !), ainsi qu'un coffret de 9 comédies musicales importées des uèssas.

Voilà, maintenant on se calme !

lundi 7 juillet 2008

Quai de Seine, Paris, dimanche 6 juillet 2008
Betancourt : les nouvelles propagandes
Par Daniel Schneidermann

On pensait avoir définitivement basculé dans le conditionnement moderne, c’est-à-dire nappé du sucre glace de la religiosité. Processions pour la délivrance de l’héroïne, tee-shirts immaculés, rollers, lâchers de colombes, angelots, chorales, ballons, portraits géants aux frontons des mairies. Et après la résurrection, émotion obligatoire devant les retrouvailles familiales, la maman, les enfants, les deux maris, génuflexion devant les «orgies de baisers» des retrouvailles, prosternation collective. Ainsi la France entière, shootée aux photos du bonheur et aux flashes spéciaux, a-t-elle dû subir les scènes pieuses du retour de sainte Ingrid. Ainsi a-t-on entendu un journaliste de France Info, dans la liesse universelle, supplier la libérée d’accepter par avance le prix Nobel de la paix. Et l’ostentation-surprise, par l’otage délivrée, d’une foi proprement chrétienne (avec chapelet, et prière surprise sur le tarmac) ne fut que l’un des adjuvants du spectacle.

On pensait avoir basculé dans cette propagande-là, celle qui n’interdit plus rien, celle qui a laissé ses ciseaux au vestiaire, celle qui ne se donne plus la peine de mentir ou de cacher, puisque sourire, trembler de bonheur et pleurer de joie devant les caméras sont tellement plus efficaces. Mais stupeur ! Dans le tsunami modernissime de la libération d’Ingrid Betancourt, sont venues se glisser, aussi, quelques gouttes d’archaïque propagande.

Reprenons. L’ostensible combat pour cette libération fut l’un des tout premiers de Sarkozy, à peine élu. Réussir où Villepin et Chirac avaient échoué lui était, comme toujours, une motivation première. Toutes les voies de possibles négociations avec les Farc, notamment par l’entremise de Chávez, furent explorées. On proposa d’accueillir en France d’éventuels repentis guérilleros. De longs mois durant, Sarkozy et les Betancourt sommèrent Uribe de composer avec les preneurs d’otages. Interview après interview, ils avaient presque réussi à imposer l’idée que le co-ravisseur d’Ingrid était, tout bien pesé, Uribe lui-même. Et soudain, surprise ! C’est Uribe qui l’emporte, en mêlant force et ruse (tout au moins, jusqu’à remise en cause éventuelle de la version officielle). Aucune importance : à peine cette libération connue, des sarkolâtres plus dévots que Sarkozy lui-même accourent devant les caméras expliquer qu’il y est pour tout. Tous les arguments sont bons.

Sur le site du Figaro, le directeur adjoint de la rédaction, Yves Thréard, assure (en exclusivité mondiale) que c’est bel et bien la carte Chávez, jouée par Sarkozy, qui a abouti à la libération de Betancourt. Christophe Barbier, directeur de L’Express, l’organe central du carlabrunisme, se surpasse sur le plateau de LCI : «Quand Sarkozy se donne un objectif suprême, rien ne l’en détourne jamais. […] Sa mobilisation personnelle a participé de la mobilisation collective. Ça a bougé les lignes au niveau international. Et voir cette mobilisation collective de la France derrière son président, c’était bon pour le moral d’Ingrid Betancourt, et ça n’a pas de prix, grâces en soient rendues à Nicolas Sarkozy.» Le même jour, sur le même plateau, il somme Bertrand Delanoë : «Betancourt et sa famille ont remercié hier le président Sarkozy. Reconnaissez-vous que sa mobilisation personnelle a accéléré le jeu diplomatique ?» Seule à oser une note discordante, Ségolène Royal est lynchée en place publique par la machine TF1. «Ça tue la polémique de Ségolène Royal !» s’exclame par exemple en direct le commentateur de TF1, François Bachy, aussitôt après le discours (étincelant d’intelligence et d’habileté) de Betancourt à l’aéroport de Villacoublay.

Déjà, dans les premières heures de la libération de l’otage, le site du Figaro avait tout bonnement… diffusé une vidéo tronquée des remerciements de Betancourt, au saut de l’avion, escamotant ses remerciements à Chirac et Villepin, pour ne laisser que l’hommage à Sarkozy.

On pensait tournée la page de l’ORTF. Qu’aucun retour en arrière n’était plus possible. Que nos lavages de cerveaux prendraient désormais les couleurs avenantes de l’émotion.

Mais les chemins de la propagande n’en finissent pas de surprendre. La particularité de l’époque, c’est l’étonnante coexistence des deux techniques, l’ancienne et la nouvelle, celle qui mobilise l’émotion et celle qui efface les dissidents de la photo. Comme s’il fallait au message mettre toutes les chances de son côté. La grand-messe unanimiste ne suffit plus. Il faut encore prendre soin d’étouffer, activement, les dissonances. Comme si les servants, pourtant aux manettes d’une sono assourdissante, craignaient encore, étrangement, de ne pas être entendus.(Libération - Lundi 7 juillet 2008)

Paris, dimanche soir...







dimanche 6 juillet 2008

Maman, sans la main droite !

Ravel - Concerto pour la main gauche - Vlado Perlemuter, piano.

Première partie :


Deuxième partie :

Je souhaite de Bonnes Vacances à mes élèves qui quittent Paris.
N'oubliez pas de travailler aussi la main droite !

Rassurant...

... le document remis par mon stomatologue :
(...) "Il est normal d'avoir mal, la douleur devant devenir rapidement acceptable (...)
Il est habituel de gonfler pendant 5 à 6 jours, même si cela peut paraître important. Parfois, on peut observer une coloration de la peau, comme un bleu. La limitation de l'ouverture buccale peut durer plusieurs jours"

Heureusement, j'ai échappé à la plupart des inconvénients décrits.
Et le moral va mieux que quand j'ai pris connaissance du document !

Liszt Delirium

En 1975, Ken Russel réalisait un délire cinématographique intitulé "Lisztomania" avec Roger Daltrey (des Who !) dans le rôle du génial compositeur et pianiste, transformant la vie du hongrois en opéra-rock ébouriffant et kitchissime !
Extrait :

Idole

Citation du jour

Dans un éclat de rire : «Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit» (N.S)
Moi, j'appelle ça un salaud.

samedi 5 juillet 2008

Vin divin

Et dire que certains ont pris la décision d'arrêter !

Pétards de 14 juillet.

Le chefaillon de l'Etat a demandé à Mme Betancourt d'assister au défilé (militaire !) du 14 juillet.

Deux questions se posent :
Ingrid Betancourt n'en a-t-elle pas assez vu, des uniformes et des mitraillettes ?
Prendra-t-elle place, dans la tribune, entre Bachar Al-Assad et l'envoyé spécial de Khadafi ?

Procastination

Faut-il toujours remettre au lendemain...
Petit chef d'œuvre :

Jouons ensemble !

Le "test-télévision" de Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts dans Libération est vraiment très amusant.
LiEn

On est peu de choses.

Vous avez peut-être remarqué le logo xiti en bas de page : chaque matin, xiti analyse les entrées sur ce blog : géolocalisation (continents, pays, régions) et sources (accès direct ou par moteur de recherches).
Les mots-clés des moteurs de recherche sont assez cocasses.
Ainsi, hier, par exemple, ont abouti à cette gazette des internautes qui recherchaient, dans le désordre : "brandade de morue", "pocket bike", "seins", "alain chamfort", "maquillage hepburn" et "nouveau film" !
Etonnant, non ?

vendredi 4 juillet 2008

Efficacité énergétique :

Ca ne s'invente pas (2) :

Un parent d'élève a écrit à l'Elysée pour dénoncer l'utilisation d'une photo du président par les élèves d'une école primaire pour illustrer le thème de la méchanceté. Le rectorat ouvre une enquête.

Ca ne s'invente pas :

La pastèque aurait un effet "naturel" cousin du Viagra.*

*Cliquez sur la révélation, c'est un lien.

"Je regarde cet homme extraordinaire..."

On voit qu'elle n'a pas mis les pieds en France depuis longtemps, cette pauvre Ingrid.

Etat d'esprit.

Agapes, suite et fin.

Mercredi, dernières festivités avant charcutage : le repas de fin de saison du Caveau de la République a eu lieu dans un resto au nom judicieusement choisi : "Le Chansonnier"
(avouez que vous êtes ptdr !).
C'était très bien.

Notre directeur, Hugues Leforestier

Décidément, un restaurant de stars !

L'ambiance était fort chaleureuse.

Plus jamais sage

L'extraction, hier, de deux dents de sagesse, me donne un air boursouflé du plus bel effet : cherchant à donner de moi en société une image acceptable, j'ai le plus grand mal à sortir de chez moi pour les choses les plus élémentaires.
Le stomato m'ayant prévenu que je risquais de devenir bleu (!), je me demande si le port d'une cagoule ne s'imposerait pas.
Il y a aussi la possibilité, infiniment plus drôle, de me transformer en œuf de Pâques.
Bref, je réfléchis à la meilleure façon de tenter une descente à l'air libre.

jeudi 3 juillet 2008

Verbatim

Le verbe présidentiel fait honneur à la langue de Molière.

Le croirez-vous ?

Madame Christine Albanel est ministre de la culture et de la communication.
Si !

Fin de calvaire;

Ne regardant pas la télévision, c'est ce matin que j'ai appris (par France Inter) la libération d'Ingrid Betancourt grâce à une opération dont il m'étonnerait que le cinéma ne tire bientôt un film.
La manière dont les otages ont été libérés relève du film d'aventures et d'espionnage ; ça a de la gueule !
Même à Libé, on note que la pression exercée sur Uribe par la France aura au moins permis d'accélérer la mise en œuvre de cette action d'éclat.
C'est à peu près la seule chose dont pourra se vanter notre présidentounet qui eût sans doute préféré (les sondages !) que la voie diplomatique, sous son impulsion, mène à la libération de la femme politique dont le portrait orne toutes nos mairies.
Mais rien, en ce bas monde, depuis quelques mois, ne veut décidément aider Nico-la-poisse à redorer son blason, si tant qu'il ait été un jour plus brillant.
Quand ça veut pas...
L'essentiel est que Mme Betancourt soit libre ; je suis content.

Je ne mets pas de photo : il y en a partout.

mercredi 2 juillet 2008

Persona non grata

Les chinois n'en veulent pas :

Selon un sondage organisé par Sina.com, l'un des plus grands portails internet du pays, 88 % d'internautes se disent opposés à la présence du président française à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

On ne peut même pas s'en débarrasser 5 minutes !

De Carolis rue dans les brancards

Ce matin sur RTL, Patrick De Carolis, Président de France Télévisions n'y va pas avec le dos de la cuiller avec le chefounet de l'état :
"Invité à dire ce qu'il pensait du jugement du chef de l'Etat, Patrick de Carolis a déclaré : "Pas du bien. Je ne suis pas d'accord avec lui. Je le lui ai dit d'ailleurs, on s'est expliqué très franchement".
"Lorsqu'on dit qu'il n'y a pas de différences entre la télévision de service public et les télévisions privées, je trouve cela faux, je trouve cela stupide, et je trouve cela profondément injuste", a-t-il lancé."

Prends ça !
Et retourne chez Doudou !
Voir la vidéo de l'entretien De Carolis/Apathie : cliquouille

Agapes non stop !

C'est décidément de saison : les repas en groupe se succèdent, un déjeuner réunissant ce jour l'équipe du Caveau, sous la houlette de son directeur.
Le restaurant choisi pour ces agapes a pour nom "Le chansonnier".
Tout un programme, comme on dit dans le Parisien.

mardi 1 juillet 2008

Ca va changer !

Hier, en off, avant l'interview accordée à France 3, Notre Saigneur menace la chaîne des "manifestants" !


C'est à Rue89 que nous devons la diffusion de ces images.
Succès assuré.

Aimez-vous Brahms ?*



Dans l'actu, création par moi de l'Amicale des amis qui aiment Brahms" : pour l'instant, on est que deux ; on peut adhérer.



"Danse Hongroise" (extrait, hélas, par E. Kissin)



Arthur Rubinstein : Capriccio


Balade opus 118 - Kissin à Verbier (Suisse)

Tube bien avant Gainsbourg qui avait cependant bon goût dans ses "emprunts" (avec biographie en anglais facile) :



* "Aimez-vous Brahms ?" est le titre d'un roman de Françoise Sagan porté à l'écran en 1961 par Anatole Litvak avec Ingrid Bergman, Yves Montand et Anthony Perkins (le bargeot de "Psychose").

Nico fait sa télé.

Le président le plus vachement moderne que la France ait eu depuis Giscard a un hobby : depuis tout petit, il aime la télé, et ça, c'est hyper original !
Mitterrand et Chirac (vous vous souvenez ? mais si, voyons, un grand !) se méfiaient comme de la peste de cet "outil de communication" impitoyable qui vous fait et défait une star (même très copine avec un patron de télé) en trois coups de cuiller à pot : n'avaient pas tort, d'ailleurs, si l'on se souvient de la piteuse prestation de ChiChi face aux "jeunes" lors de la campagne du référendum.

Nico, lui, il s'en méfie pas de la télé : il maîtrise ; c'est sa génération, la télé, sa culture (la seule ?), sa mère nourricière intellectuelle ; c'est là qu'il assure, grâce à elle qu'il est arrivé là où il est, au sommet quoi.
Le petit homme adore tant la télé qu'il veut en faire son joujou, sa chose.
Alors on croit que notre président si jeune, si moderne, il veut faire une télé du futur, un truc ambitieux, un service public innovant, solvable, honorable genre la BBC et tout et tout.
Ben, vous pouvez brosser : le petitou, à l'arrivée, fait un gros caprice, martèle la table de son petit poing bagué "Cartier" et nous annonce, mine de rien, un retour à la télé de papa.
Et savez-vous quel exemple il choisit, le pitchounet, pour nous donner une idée de son idéal télévisuel ?
Ça :



Pendant ce temps, les Tavernost et autres Paolini s'esbaudissent, érectent, jouissent d'un avenir radieux pour leur chaînes commerciales de merde.