Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 13 septembre 2008

Pas enchanté par Honoré




Dieu (celui que vous voulez) sait combien j'ai aimé les deux précédents opus de Christophe Honoré, "Dans Paris" et, encore plus "Les chansons d'amour", film "miraculeux" de l'année 2007.

Hier soir, en avant-première avant sa sortie en salles, Arte diffusait "La belle personne", ciné-télé-film inspiré de loin par la "Princesse de Clèves" de Mme de La Fayette, ce très beau roman que notre Sarko, qui ne l'a vraisemblablement pas lu, stigmatisait récemment dans une harangue aux fonctionnaires (genre : s'il faut avoir lu "La princesse de Clèves" pour tenir un guichet, où on va ?).

Force m'est de constater que Ch. Honoré a raté deux bons tiers de son nouveau film, n'arrivant pas à nous passionner pour ce marivaudage tragique se déroulant dans un lycée parisien, au moment même où la France entière (on peut rêver) attend avec fébrilité la sortie de la Palme d'Or, le "Entre les murs" de Laurent Cantet qui nous montre un milieu scolaire nettement moins enjolivé.
Dans le film d'Honoré, les profs quittent subitement leurs cours pour guetter les faits et gestes de l'objet de leur désir (une élève !), les lycéens vont et viennent dans les salles de classes au gré de leurs nécessités adolescentes, et le personnage masculin principal s'appelle Nemours.
Nemours, c'est Louis Garrel qui est très bon comédien, beau comme tout, et qui, ici, s'auto-parodie, cherchant un deuxième souffle qui se fait attendre, jamais crédible en professeur de l'éduc nat..
La belle personne, c'est Junie, incarnée par Lea Seydoux, qui est belle comme tout aussi, aimée d'Otto (Grégoire Leprince-Ringuet, beau comme tout) qui se trimballe un prénom que, si vous en rencontrez beaucoup entre deux Jason dans les lycées, il faut assumer.
Le personnage de Junie est magnifique, justifiant le titre de cette oeuvrette en manque de moyens, dont le défaut à mon sens, réside dans une description idéalisée du monde lycéen, tentant de nous refaire "Le péril jeune" de Klapisch en mille fois moins bien.
Voilà, le problème : on n'y croit pas une seconde.
C'est filmé correctement, avec passage "homosexuel" obligé (Honoré s'assume depuis toujours) et une belle chanson chantée (plutôt mal) par le jeune Leprince-Ringuet, encore plus joli que dans les "Chansons d'amour".
Tout ça ne fait pas un film.
Mais on ira voir le prochain quand même, l'espoir au coeur.

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