Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 31 octobre 2008

J'adore ça !



Vu cet excellent "mash-up" chez Phototype.

Perrin vend des poupées-sarko à Neuilly

A voir d'urgence :


Hyper trendy and to be continued

Les gens qui parlent dans des micros, à la télé, a la radio, et ceux qui écrivent dans les journaux, ont le pouvoir de répandre dans les cerveaux les termes que les moutons se devront d'employer pour rester dans le vent.

Le mot "tendance", usé jusqu'à la corde, vient ainsi d'être remplacé dans les clapets de ceux qui "font le buzz" (!) par son équivalent anglo-saxon "trendy".
Bien que les "tendances" de toutes sortes nous aient chauffé les oreilles et les yeux pendant quelques mois (un record !), la propagation, pour les remplacer, de cet anglicisme marque un nouveau recul d'une langue française déjà bien mal en point.
Je ne sais combien de temps tiendra ce "trendy" qui s'insinue à la rapidité du virus de la gastro-entérite dans nos bulbes rachidiens disponibles.
Toujours est-il qu'on nous le sert du matin au soir à toutes les sauces, jusque dans les colonnes d'un hebdomadaire aussi sérieux (ou prétendu tel) que le Nouvel Observateur, lequel, cette semaine, nous dit que le manger "bio" et "local" est vachement "trendy".
Mais il est également "trendy" de palpiter pour Mr ("Mr" = "mister", "M." = "monsieur", il est bon de le rappeler) Obama et de dire que Coluche est devenu "trendy" lui aussi, qui n'aurait pas manqué, s'il était encore là, de pourfendre ce genre de conneries linguistiques.

Vous vous amuserez comme moi à relever tous les "trendy" qui hantent notre quotidien médiatique, le premier exercice du genre consistant à faire un petit tour à "L'édition spéciale" de Canal plus à partir de midi et demie, ou à peu près.

Dans leurs délires "plus english langage tumeur", ceux qui nous font un univers "trendy" à mort ont trouvé encore un machin récurrent, le remplacement de notre bon vieil "à suivre", facile comme tout à dire, simple, qui se la pète pas, par un "to be continued" que nos langues françaises, si peu douées pour les idiomes extérieurs, vont écorcher allègrement dorénavant pour être "trendy".
Si j'ai bon souvenir, c'est dans une publicité (une "pub", quoi !), que j'ai vu apparaître ce terme jusqu'alors réservé aux dernières images des séries anglo-américaines qui ont le vent en poupe actuellement, et donc, coco, glisser ça dans une "réclame", c'est hyper "trendy".

Le vocabulaire à la mode est néanmoins intéressant, en symbolique instantanée de notre société ; il nous ressemble.
Quelquefois, ces expressions atteignent leur consécration dans la durée : ainsi, on se souviendra de celle qui a tenu si longtemps, dernièrement, le haut du pavé, "ça le fait", "ça va le faire", auxquelles on aura pu adjoindre le mot "grave" en sont les stars incontestables.
Et bien de chez-nous.

Toubicontinioude.

Bonus : une journaliste de France Inter, service public en danger, toujours la même je crois, a inventé le verbe "vatre".
Ainsi, pour la énième fois ce matin, elle nous a informé qu'une loi "va-t-être promulguée".
Je ne sais pas ce qu'elle a fait à ses petits camarades d'antenne, mais soyez sympas, les gars, dites-lui !
A moins que personne n'ait relevé l'erreur !?

jeudi 30 octobre 2008

Vendanges de Montmartre

Chaque année, les vendanges de Montmartre attirent les foules.
Pour l'édition 2008, le thème choisi était le cinéma.


Mais qui est donc le vieux monsieur en bleu à côté de ce restaurateur bien connu du 18è ?

Clip fleuve

Le clip-fleuve d'Obama (30') :

Elkabbach égal à lui même



On ne commentera pas.

Alexandre (Tharaud) et Frédéric (Chopin)

Selon Tharaud, Chopin était antisémite !!!
C'est son... interprétation.



Et Schubert, qui était-il?
(Début de la Sonate Arpeggione)

mercredi 29 octobre 2008

Royalement sarkoziste


Actuellement en petite forme, les "Guignols de l'info" ont cependant admirablement résumé le discours sur l'emploi du "nouveau sarko", hier soir.
En conclusion de propos (authentiques !) qui paraphrasaient le programme de S.Royal lors de la campagne de 2007, la marionnette s'est exaltée : "Fra-ter-ni-té, fra-ter-ni-té !"
La gauche redevient "tendance" dans l'ex-pays du "bling bling".

Perrin fait le plein d'essence

Lors du dernier salon de l'auto, Perrin a siphonné du carburant sur les stands :

Perrin, banquier, fait la manche



Eric Zemmour a-t-il une âme ?

Venu présenter leur film sur l'action de leur association, les frères Legrand se heurtent, sur le plateau d'une émission de télévision, à la froideur résolue d'un chroniqueur chez lequel on cherchera en vain une once de compassion.
Chaque fois que ce bateleur ès médias est confronté à une personnalité qui fait preuve d'humanité, il sort, en flingueur patenté dérisoire, son "vous jouez sur l'émotion".
On comprend la réaction d'Augustin Legrand, à deux doigts de lui casser la gueule :



On notera aussi, hélas, sur YouTube, quelques réactions qui révèlent à quel point nous vivons dans une société dure, égoïste, en une médiocratie que l'idéologie "ultra-libérale" a érigée en modèle.
Les Zemmour font des émules.

Royal




Chic !
L'excellent distributeur Carlotta sort en DVD le film de Peter Brook "Sa Majesté des mouches" (Lord of the Flies) (1963) qui fit l'objet d'une nouvelle sortie en salle l'an dernier.

Un master restauré avec soin comme presque toujours avec cet éditeur redonne, d'après les premiers échos, un coup de jeune à un noir et blanc d'évidence pour cette histoire où les enfants, principaux acteurs du film, vont glisser de la civilisation vers la barbarie.

Comme en témoigne le synopsis :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un avion transportant des garçons issus de la haute société anglaise, envoyés par leurs parents en Australie pendant le Blitz, s'écrase sur une île déserte. Seuls des enfants survivent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, ils tentent de s'organiser. Mais leur groupe vole en éclats et laisse place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique.

Extrait :




mardi 28 octobre 2008

Perrin : Gare au DSK

Olivier Perrin jongle avec la crédulité humaine.
C'est pas bien, ça !

Le ciel serein d'Espagne est sans embruns

My Fair Lady : sublime Audrey.

Eau salée

Mina e Celentano : Acqua e sale

lundi 27 octobre 2008

"Wassup", 8 ans plus tard :

"Wassup", huit ans plus tard - Nouvel Obs
Tout le monde se souvient de cette publicité sortie en 2000 pour un marque de bière dans laquelle des jeunes gens hurlaient wazzza, une déformation de What's up (quoi de neuf?). Huit ans plus tard, le réalisateur de ce spot culte, Charles Stone III a imaginé ce que sont devenus les personnages après deux mandats de George W. Bush.

La bourse rend fou

Plus à gauche que moi...

Les supputations sur le congrès du PS vont bon train, me faisant penser au "dans les milieux autorisés, on s'autorise à penser que..." de Coluche.
On scrute, on sonde, on suggère, on prédit, on s'alarme.
Il paraîtrait, on suppose (sans doute en mouillant son doigt pour chercher d'où vient vraiment le vent) que c'est une "ligne de gauche" qui tiendrait la corde au sein du vieux parti qu'on prétend (qu'on souhaite, surtout !) moribond : la crise économique actuelle n'est pas pour rien dans ce changement de cap qui laisserait sur le bord du chemin la tendance sociale-démocrate-réformiste d'un... DSK.
Ce qui arrangerait bien les affaires de ceux auxquels un retour sur l'avant-scène du patron blanchi du FMI en 2012 donne des cauchemars.
Bref, la tendance semble être au "plus à gauche que moi, tu meurs".
Ce matin, sur les ondes de France 1 (oui, on va revenir à des dénominations sur le mode ORTF), c'est le baron Seillière, l'exemple type du "grand patron d'industrie", représentant des "puissances" de la mondialisation, des champions de la délocalisation, de la spéculation, qui venait -pas gonflé le gars !- donner son appréciation de la crise.
Quand l'animateur-journaliste lui demanda pourquoi il ne s'était pas penché sur la question des "parachutes dorés" lorsqu'il était grand manitou du Médeffe, l'interviewé répondit qu'à l'époque, avec ces salauds de Jospin-Aubry (je résume) aux manettes et leur saloperie de "35 heures" (je raccourcis), il avait mieux à faire, mais que, comme son grand copain Sarko l'avait dit tout récemment (sous la pression des évènements, hein, faut pas nous prendre pour des ânes !), il était urgent de "faire quelque chose".
Malgré mon cerveau encore embrumé, je trépignai devant mon café-crème : le bonhomme (façon de parler) encore aujourd'hui nous éclabousse de sa morgue jamais ravalée quoi qu'il arrive !
Il y avait quelqu'un d'autre, un peu plus tard, qui nous expliquait que dans un proche avenir il faudrait travailler plus pour gagner moins.
Hier midi à la télé, Bertrand Delanoë s'échinait à donner sa définition du mot "libéral" qui lui colle un peu comme le sparadrap dans un vieux "Laurel et Hardy".
Jospin, lui, de son Aventin, appelait de ses voeux une union sacrée Aubry-Delanoë.
Pendant ce temps, donc, paraît-il, selon des sources autorisées, la motion la plus à gauche d'avant-congrès du PS, celle de Benoît Hamon soutenue par des Emmanuelli et Mélenchon serait en mesure de tailler des croupières à nos "éléphants".
Et tout le monde relit Karl Marx.
Pfffffff, y'a du boulot !

samedi 25 octobre 2008

Dépêche essentielle

Pour Christine Lagarde, 2009 "ne sera pas une bonne année".
Joue au loto, kikounette, tu as des talents de medium à exploiter*.

*C'est la même ministresse qui affirmait, il y a 6 semaines, que la crise était derrière nous.

Leader minimo

"Sarkozy, tu es en train de te rapprocher du socialisme, bienvenue au club, ce sont des idées intéressantes".
Hugo Chavez

vendredi 24 octobre 2008

Les Voilà ! Le Bouche à Oreille



D'autres sketches en appuyant sur le lien "Les Voilà" ci-dessous.

JFK et moi.

J.F Kahn (photo RTL)

Vers mes 25 ans je lisais assidument les "Nouvelles Littéraires" qui traitaient de littérature, bien sûr, mais aussi de cinéma et de politique.
Les articles de Jean-François Kahn faisaient particulièrement mon bonheur.
Je suivis par la suite le brillant journaliste sur les routes de l'éphémère "Autre Journal" puis sur celles, moins chaotiques" de "L'évènement du jeudi" et enfin de "Marianne" dont, même si on peut critiquer sa vision "modemiste" de la société, on reconnaîtra qu'il est l'hebdo le plus anti-sarkozyste de France et de Navarre.
M.Kahn est venu hier, pour la deuxième fois, assister au spectacle du Caveau de la République et je suis content de l'avoir vu (assis à deux pas de mon piano) se marrer comme un gamin tout au long de la soirée.
A l'entr'acte, nous avons parlé des "Nouvelles Littéraires" qui éveillent en lui, dit-il, de beaux souvenirs.
Mais nous n'avons pas évoqué sa présence sur la liste du "Modem" aux européennes à venir.
On se disputera quand on sera vraiment copains.

jeudi 23 octobre 2008

La voix de son maître

Christine Albanel (qui donc ?) est paraît-il ministre de la culture (avec un "c" minuscule, alors).
Outre qu'on se demande ce que fut son action dans le domaine depuis sa nomination, cette dame qui prononce les "é" en "è", très "high society", on reste sidéré par ses interventions télévisées (au journal de F2 hier soir par exemple) au cours desquelles elle se borne à relayer la communication officielle sans jamais répondre aux questions du journaliste de service.
On pourrait donc croire que c'est elle que vise le titre de ce billet.
C'est vrai aussi, mais plus alarmant encore, c'est l'avenir du service public de télévision qu'il veut dénoncer.
Avec la nomination par le pouvoir en place du PDG de France Télévisions, c'est à un retour des pratiques les plus archaïques que l'on va assister.
C'est le retour de la mainmise de la majorité politique sur "l'outil" (le bien nommé !) audio-visuel.
C'est indigne et proprement inadmissible.
A la question de Pujadas sur les licenciements (inévitables) à venir, la ministre ne veut répondre.

Lui demandera-t-on aussi ce qu'il advient du fameux "statut des intermittents du spectacle" en poisson noyé par son prédécesseur ?


Pays civilisé ?

Le pays où nous vivons détient en Europe un triste record en matière de surpopulation carcérale.
L'état de délabrement de la plupart des prisons, les exactions qui s'y déroulent dans l'indifférence du personnel pénitentiaire sont la honte de notre République.
A lire notamment ce matin dans Libé (papier), le témoignage d'un homme qui sort de deux ans de détention à Saint-Paul et Villefranche-sur-Saône, et décrit l'enfer qu'il y a vécu.
Il dénonce des viols, des rackets, de multiples agressions, dus notamment au fait qu'il était efféminé, dans un milieu où l'on confond homosexualité et pédophilie.

Ce n'est qu'un cas parmi des milliers d'autres à l'heure où les suicides en prison reviennent de façon récurrente dans l'actualité.

La politique menée sous l'autorité de Rachida Dati mène à l'aggravation de la situation, à travers, notamment, l'application de la loi sur les "peines plancher".

Par les médias, de plus, le principe de "présomption d'innocence" est régulièrement bafoué.

Nous sommes en France au 21ème siècle.

Sans a priori


C'est bien de découvrir un film sans savoir qu'il fit prés de 1.800.000 entrées et que la critique le salua.
C'est le cas pour "Paris" que je chroniquai plus bas.

François Simon est un petit garçon.

Photo François Simon

J'ai déjà parlé ici de François Simon, le chroniqueur gastronomique masqué, et de son blog "Simon~Says !" que je parcours régulièrement.
Je crois avoir percé le mystère du critique invisible.
A la lecture de ce qui suit, ça m'a sauté aux yeux :derrière son masque, François Simon est un petit garçon qui joue à Zorro.
Pour se reposer de ses farouches combats contre cette andouille de sergent Garcia, le dimanche soir Zorro embroche un poulet :


[Petite recette de poulet

Petites recettes pour petits enfants

Pour tout dire, il n’y a jamais de petites recettes comme il n’y a pas de petits enfants. J’ai le souvenir que les enfants adorent être pris au sérieux. C’est en mettant le poulet à rôtir que j’ai compris cela…

Poulet rôti du dimanche soir.
Pour cela rien n’est plus simple. Prenez un enfant âgé d’au moins trois ans que vous garderez un instant de côté. De préférence sur une chaise, afin qu’il soit au même niveau que vous. Pendant plusieurs dimanches, vous lui demanderez de regardez attentivement. A l’occasion il peut faire un accompagnement sonore avec la bouche et les mains. Quant au poulet, rien n’est plus simple. Il suffit de lui enfoncer dans le derrière non point un oignon, mais des citrons confits (un) et un peu d’estragon frais. Ensuite vous mettez le poulet au four. Et ce longuement. Trop cuit (1 heure et demi) n’est pas un problème. C’est même un régal. Pas assez, oui, c’en est un. Rien de plus désagréable qu’un poulet rougi aux aisselles.

A la quatrième séance, demandez à votre enfant, de procéder au même exercice. Il glisse le citron et l’estragon dans le derrière et accompagné de vos mains, il embroche la volaille avec, s’il le veut, des cris terribles ; ceux là même que lui livrent quotidiennement ses dessins animés préférés. Ensemble, portez la volaille embrochée au four. On peut s’asseoir au sol sur un coussin confortable et regardez le poulet tourner. C’est mieux que la télé. Et aussi bien q’un feu de cheminée. On peut commenter la sauce (gingembre rapé, vinaigre balsamique, miel, coriandre, jus de citron, raisins secs, muscat, figues…selon les saisons). On peut se raconter des histoires. Et même ne rien dire. Et pourquoi pas s’endormir, car il fait chaud pres du four.

Lorsque le poulet est cuit, l’enfant n’est pas obligé de le manger. Il peut participer à la découpe, décorer les assiettes (pieces de 20 centimes, carré de chocolat, coton tige) et les porter ensuite à table. Croyez moi, il s’en souviendra. Vous aussi. Le poulet également.]

J'ai dédié à F.S. (chuuuuuuuuut !), mon billet sur la daube niçoise (clic) : ça lui apprendra !
Son blog : appuyer

mercredi 22 octobre 2008

Convivialités ordinaires

Tout en hurlant dans son téléphone mobile, elle a sorti ses provisions du panier, les a jetées sur l'inox, a pris un portefeuille d'où elle a extrait sa carte de crédit.
Les yeux fixés sur le terminal, guettant l'invite électronique, elle a composé son code, retiré sa carte, enfoui ses courses dans un cabas et s'est sauvée, poursuivant sa conversation.
Elle n'a pas eu un regard pour la caissière de chez Champion.
Dans les yeux de celle-ci j'ai vu perler une larme.







La femme du boulanger

Ce sera tout ? (Karin Viard)

Ne serait-ce que pour la prestation de Karin Viard en boulangère, le film Paris, de Cédric Klapisch est aussi agréable à déguster qu'un éclair au chocolat.
L'actrice nous venge de tous les "avec ceci ?" subis au cours des années, des "une tradition ?" quand on demande un simple baguette, des commentaires humiliants assénés à la "petite vendeuse" en public avec sous-entendus xénophobes...

Les plumitifs dirons que Paris est un film choral : on frémira à la pensée de ce qu'un Lelouch aurait pu faire d'un pareil sujet où se mêlent les avatars existentiels d'une palette de personnages divers de statut social différent.
Destins entrecroisés de "bobos" et de travailleurs de l'aube que Klapisch nous dépeint avec une infinie tendresse.
Il pourrait être insupportable à certains de voir une fois de plus Luchini faire son numéro de danseur de rythm & blues (le vrai, pas le "r&b" pour minettes) quand je le trouve, moi, éblouissant et drôlissime dans l'exercice.
Dire que Juliette Binoche est belle relève de la banalité ; savoir filmer cette beauté qui n'est pas qu'extérieure n'est pas le moindre mérite d'un cinéaste qui, mine de rien, avec ses films sans prétention sociologique (et pourtant !), du "Péril jeune" à ce dernier, en passant par des auberges espagnoles devant lesquelles certains beaux esprits se pincent le nez, trace un portrait souvent juste de nos contemporains.
Oui, le film a "des moyens" : il montre un Paris idéal (idéalisé ?) que nous ne savons pas voir, dépeignant en parallèle la "vie de chien", là-bas en Afrique, des aspirants à l'émigration que la ville lumière attire comme des phalènes et on comprend pourquoi.
Mine de rien, et même si l'on peut regretter que le sujet ne soit abordé que superficiellement (mais ce n'est pas vraiment le propos), le film évoque l'extraordinaire disparité entre pays riches et pays du tiers-monde.
Le regard sur Paris dans les yeux de Romain Duris à la toute fin du film recèle émerveillement, doutes, espoir.
Le fait que l'on peut craindre que la "ville lumière" devienne peu à peu une "ville-musée", se vidant progressivement des habitants appartenant aux classes moyennes n'est pas occulté pour autant.
Ce fut le sujet d'une discussion l'autre soir à la maison où l'action de Delanoë était jugée sans aménité par un ami peu suspect d'opinions droitières.
Cet ami trouvera sans doute, s'il le voit, que le Paris de Klapisch est un film "delanoïste".
C'est un film bourré de contradictions, hésitant entre deux visions de la capitale comme la politique de l'actuelle majorité municipale.
C'est aussi un chant d'amour à une ville "aimable" quand on sait la regarder.


L'amour d'une soeur (J.Binoche) pour un homme en sursis (R.Duris)

mardi 21 octobre 2008

Il a deux papas :



Ce jeune hollandais chante ses deux papas.

de "La" Magnani

Rome célébrait cette année le centième anniversaire de la naissance d'Anna Magnani.
A l'immense comédienne, décédée en 1973, était dédiée une éphémère "Ile du Cinéma"; ces quelques hectares posés sur le Tibre accueillaient pour l'été une expo photos, un cinéma en plein air avec écran géant, des restaurants et des bars ("lounge" évidemment) de diverses tendances.
De la grande actrice, je garderai en mémoire, parmi sa cinquantaine de films, la mère du "Bellissima" de Fellini, la Camilla du "Carrosse d'or" de Jean Renoir, la Lady Torrance de "L'homme à la peau de serpent" de S.Lumet et, bien sûr, l'incandescente "Mamma Roma" de Pasolini.

Anna Magnani remporta l'Oscar de la meilleure actrice pour le rôle de Serafina dans "The Rose Tattoo" de Daniel Mann (1956) d'après Tennessee Williams.




La ville est Rome en Italie.
L'actrice est Anna magnani.
Le personnage hilare, en bas, c'est moi, pour une fois presque photogénique et donc publiable.
Les photos sont de Jean Baptiste Dolard, lumixien distingué*.

(Appuyer sur les images pour les agrandir, comme toujours.)

Miniaturisation



Le CINERAMA est l'une des tentatives des grands studios américains pour contrer la télévision.
Prise de vues par 3 caméras 35mm et restitution par 3 projecteurs sur écran géant incurvé.
Le coût était exorbitant et très peu de salles s'équipèrent.
Je me souviens du Rialto Cinerama à Nice, et de l'Empire à Paris.


lundi 20 octobre 2008

Cultivons nous

Il s'en passe, des choses...

-Vous avez dit une "solution finale" ?
Faut pas abuser du vin de messe, mon petit !

Grands et petits évènements se sont bousculés ces dernières heures aux portes de l'actualité :

Colin Powell soutenant Obama, ce n'est pas rien.
C'est pas chez nous qu'on verrait un homme de droite rejoindre le parti opposé.
Mais dans l'autre sens...

*

On veut béatifier Pie XII.
Pie le douzième était pape pendant la seconde guerre mondiale.
On reverra pour s'édifier l'excellent film de Costa Gavras "Amen" qui explique comment le Vatican resta sourd aux rapports alarmants sur la situation dans les camps "de concentration" (lire "extermination") nazis.
A ce futur "bienheureux" succéda Jean XXIII qui modernisa l'institution et initia le Concile Vatican II qui aboutit à une nouvelle manière de célébrer le culte.
Depuis, les suivants ont appuyé sur le frein.
Aujourd'hui, c'est le rétropédalage qui est au goût du jour.

Puisqu'on béatifie à tour de bras, on propose d'honorer aussi les parents de Ste Thérèse de Lisieux qui auraient aussi fait des miracles.
On invente ainsi le concept "Saints de père en fille".

*

Anne Sinclair donne l'absolution à son Don Juan de mari.
Une Sainte !

*

Le gauchiste Sarkozy, tout récemment converti au "plus d'état" vu l'état d'un capitalisme dont il faisait son "credo" jusqu'à hier matin, est allé voir son (ex ?) idole Bush hier après-midi.
Ils étaient d'accord mais pas vraiment tout à fait, mais presque.
Georges deubeulyou a dit que le capitalisme avait permis à plein de gens de sortir de la pauvreté.
Lui, c'est pas la peine de le béatifier.

*

La côte de Nick Sark a remonté de 6 points : comme quoi, les moulinets et les propos guerriers du genre "on va vous en débarrasser, de ces méchants qui jouent avec votre pognon !", ça fonctionne.
Surtout quand les médias relaient dans le bon sens la comm. présidentielle.

*

Pendant ce temps, et ça, c'est rigolo, le présidentounet se fait piquer du fric sur son compte en banque, piraté.
J'ai peut-être un indice et me permet de lui souffler, à ce pingre, qu'il devrait donner un peu plus d'argent de poche à ses rejetons.


Amen.


Surdose

Je n'écrirai pas sur P.P.D.A

dimanche 19 octobre 2008

La valeur n'attend pas...

Un élève qui joue bien mieux que Cziffra (je plaisante, hélas, cher disciple !) me transmet ce document où l'on voit le pianiste hongrois interprétant, à l'âge de 13 ans, un impromptu de Schubert.
Ca vous change un dimanche.



Pour la petite histoire, Cziffra opta sur le tard pour la nationalité française car notre pays lui avait offert la reconnaissance qui servit de tremplin pour sa carrière internationale.
C'était au temps où la France était encore une terre d'asile.

Georges (son prénom français) Cziffra, s'il connut sur le tard les bravos et les acclamations, eût une vie difficile : il fut déporté pendant la seconde guerre mondiale et en garda les séquelles tout au long de son existence ; il eut la douleur de perdre son fils (accident de voiture), le chef d'orchestre G.Cziffra Jr.

samedi 18 octobre 2008

Une image

Caresser l'ivoire...

Sauvons la daube !


Il faut sauver la daube.
Non, je n'évoque pas le contenu des programmes de téèfin, mais de ce plat qui demande à mariner toute la nuit, puis à mijoter lentement*.
Le Credoc, un organisme vachement sérieux, se livre régulièrement à des enquêtes sur les habitudes alimentaires des français et signale que ce plat serait en voie de disparition !

Je garde un souvenir attendri de ma première daube locale, au fin fond d'une ruelle du vieux Nice, car pour moi il n'est de daube que niçoise.
L'ancien maire de la ville de Masséna, Jacques Médecin, qui était par ailleurs un fieffé grigou, avait fait éditer chez Solar** les recettes griffonnées dans un carnet par sa cuisinière de mère : la daube y tenait place de choix, entre "pissaladière" et "merda di can" (terme évocateur pour des gnocchi verts !).
La daube niçoise se distingue par l'utilisation de cèpes du pays dans la recette, de zestes d'orange et de citron dans la marinade et surtout parce qu'elle est accompagnée de raviolis "maison" farcis impérativement de la même viande, du paleron, du jarret ou du gîte à la noix.
On peut sans commettre un sacrilège l'accompagner de gnocchi, voire de polenta.
Il est évidemment indispensable de choisir pour la marinade un vin rouge charnu, parfumé, pas de la "Villageoise", quoi.
Enfin, on aimera mettre à la disposition des convives du parmesan râpé et du jus de citron.

Il me revient aussi que nous allions en bande déguster une daube sur le marché Forville, à Cannes, sur les coups de 5 heures du matin dans un bistro où se côtoyaient fêtards sortant "de boîte" et travailleurs de l'aube, éboueurs et marchands.

Vous comprendrez mon émotion à la lecture des résultats de cette étude sur les habitudes alimentaires de mes compatriotes, de cette tendance au "snacking" qu'elle révèle et de l'abandon progressif de ces mets savoureux à faire pleurer les anges de la baie.


*lentement : avec lenteur, en déstressement, tranquille, en oubli de trépidations contemporaines.
Après avoir mariné pendant douze heures pendant que vous dormez, la daube mijotera pendant près de quatre heures : après cela, elle fondra en bouche déclenchant un bonheur inexprimable.

**J'avais égaré ce livre ; ma vie en était affadie.
J'apprends aujourd'hui qu'il a été réédité sous la titre "La bonne cuisine du comté de Nice".
Et ça se lit comme un roman.

A François Simon, le justicier masqué.

vendredi 17 octobre 2008

Faire diversion.

Son Excellence Monsieur le Secrétaire d'Etat au Sport (Reuters)

Rien de tel qu'une bonne petite affaire touchant au sport préféré des français pour faire oublier que malgré toutes les réunions de G4, G7, G8, G"plus on est de fous...", la récession (mot tabou) est bien là, avec ses corollaires que sont le chômage et la baisse de pouvoir d'achat.
Je disais hier combien j'approuvais Bayrou (qui a compris comment communiquer "à tiède") qui dénonce la manière dont nos gouvernants ont surmédiatisé l'affaire dite "des sifflets" jusqu'à cautionner les dérives racistes de l'inénarrable Bernard Laporte qui est hyper crédible en sous-ministre, reconnaissez-le.
Quand un sondage révèle (si tant est que les sondages "révèlent") que 80% des français se disent indignés par le sort fait à l'hymne national lors de ce match de football, c'est du nanan pour nos "communicants" de là-haut.
Non seulement ce jeu de balle au pied est l'opium du peuple idéal en "panem et circenses" indispensable à l'aveuglement des masses, mais les passions qu'il génère, bien manipulées, sont de nature à noyer tous les poissons qui crawlent dans les eaux troubles du capitalisme.
C'est pain-bénit donc que cette "affaire des sifflets".
Faute de fédérer une population autour des succès d'une équipe nationale (si, souvenez-vous, il y en eut !), on surfe sur ses aléas.
La réaction de nos "élites" promptes à flatter les plus bas instincts des foules, de nature à proquer l'hilarité (on annule un match dans un stade où se pressent 60.000 personnes) si on ne sentait pas la magouille qui les inspire, est plus que navrante, elle suscite l'écoeurement.
Le monsieur, là-haut sur la photo, "assume" des propos qui répondent à l'insulte par l'insulte.
Et qui croyez-vous qui tire les ficelles ?
Heureusement qu'il nous reste Mozart et ses "camarades de jeu".

jeudi 16 octobre 2008

Siffler la fin de la partie

De temps à autre, F.Bayrou dit des choses pertinentes.
Ainsi, il estime que, bien que le fait de siffler la Marseillaise soit stupide, "On a l'impression que dans des moments comme ça, le gouvernement en fait un peu beaucoup" et "ne recule pas devant l'excès" et que ""voir l'hymne national sifflé, c'est blessant pour beaucoup de Français", avant de s'interroger sur la décision d'arrêter les matches amicaux quand un tel cas se reproduira : "il peut intervenir dans l'excitation du moment beaucoup d'horions, d'émeutes si on fait ce genre de choses", a-t-il observé.
"On a l'impression que le gouvernement (...) choisit d'en rajouter, d'en faire des tonnes sur le sujet", a-t-il repris, avant de juger que si siffler l'hymne national était "stupide", "il est tout aussi stupide de surréagir". Et de conclure: "tout ça c'est un peu zéro à zéro".
Je ne lui donne pas tort.
Et j'aime bien le mot "horions"...

Spectacle vivant


S’inspirant d’un fait divers authentique et inexpliqué, Peter Shaffer raconte l’histoire
d’un garçon de dix-sept ans qui a crevé les yeux de six chevaux, une nuit, dans un
manège.
L’action a pour cadre un hôpital où un psychiatre tente d’élucider le mystère de cet
acte. Ainsi commence une enquête plus prenante qu’une aventure policière dans
laquelle un duel passionné va opposer le docteur Dysart au jeune Alan Strang.
Nul ne peut échapper à l’envoûtement de ce débat implacable et superbe que domine
la figure fantastique d’Equus, le dieu-cheval, dont un enfant solitaire avait fait son
maître et son esclave.

J'ai vu hier soir cette reprise française de la pièce de Peter Shaffer (l'auteur d'Amadeus), créée à Londres en 1973.
Bruno Wolkowitch y fait preuve d'un talent que ses prestations télévisées ne laissaient entrevoir.
Le jeune Julien Alluguette est littéralement habité par un rôle qui demande une énergie de chaque instant.
Christiane Cohendy et Delphine Rich sont épatantes.
La mise en scène (Didier Long) et la scénographie (chorégraphie de Daniel Larrieu) sont d'une efficacité redoutable.
Un grand moment qui fait regretter la désaffection dont semble souffrir le spectacle vivant.

Aujourd'hui, pour remplir les salles, on adapte des films à succès et on préfère miser sur des gloirettes du (tout) petit écran.
Ici, le théâtre reprend ses droits.
Allez-y !




Une image

"Et je passe des heures à regarder la mer..."
(Alain Barrière, poète français.)

(Photo JBD)


"Où on siffle Laurence Ferrari"

C'est un billet du blog de Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts que je reproduis tel quel :

[Où on siffle Laurence Ferrari

Pardon d'interrompre ainsi la douce torpeur qui règne sur le bloùg depuis, disons, eh oui, tout de même, la finale de Nouvelle star. Mais là, là, là, c'est trop et il fallait que, reclus dans un hôtel cannois pour cause de Mipcom, nous parlions à quelqu'un car un hymne national a été sifflé.

C'était au cours d'un match de foot, sport réputé pour le fair-play de ses joueurs et la délicatesse de ses supporteurs souvent prompts à inviter ceux d'en face à s'en aller pratiquer des actes sexuels que le Vatican réprouve. C'était dans un pays où le Président de la République, quand il était candidat, promettait à ses électeurs de les débarrasser de la "racaille". C'était mardi, en direct sur TF1, une rencontre amicale entre la France et la Tunisie. C'était dans une tribune: un notre ami, présent au Stade de France au milieu de nombreux jeunes dont les parents et les grands parents sont venus du Maghreb construire ce grand pays qu'est la France, les a vu et entendu siffler, huant tout à la fois Laam, Hatem Ben Arfa et la Marseillaise. Il en a même vu beaucoup chanter l'hymne national en chœur. Nous, "la musique qui marche au pas cela ne nous regarde pas", mais comme on est de grands démocrates, on ne les blâmera pas d'avoir chanté.

Depuis, beaucoup de sornettes ont été dites, au nombre desquelles on retiendra que:
• Désormais, sitôt l'hymne sifflé, il faudra évacuer les stades (ce qui risque de faire joli dans les tribunes de 60000 personnes) ;
• Il ne faut plus jouer au foot contre les Arabes (sans dire le véritable motif, à savoir que l'équipe de France risque surtout de se prendre rouste sur rouste) ;
• En somme, il est maintenant interdit de siffler l'hymne national (sous quel régime vivons-nous dans un pays où il est interdit de siffler l'hymne national?).

Mais, pouf-pouf, voilà qu'on s'égare, n'oublions pas que ce bloùg est consacré à la télévision. Alors voilà. Ce soir, au JT de 20 heures de TF1, après un premier sujet sur les sifflets, Laurence Ferrari lance le suivant: "Et dès ce matin, il y a eu de nombreuses réactions politiques à cette Marseillaise honteusement sifflée." On se l'est passé et repassé, l'extrait, histoire d'être certain d'avoir bien entendu, mais elle l'a bel et bien dit: "Cette Marseillaise honteusement sifflée." C'est beau, une journaliste qui s'engage sur une grande chaîne comme TF1 où pas une tête ne dépasse sinon celle de Jean-Marc Sylvestre pour vanter les mérites du capitalisme. Non, franchement bravo Laurence Ferrari: "Cette Marseillaise honteusement sifflée."

Beurk.

Plus que trop de jours.]

Le blog "Instants Télé" : appuyer

Roucasseries

A voir dans ce numéro du "Petit Journal people" de Canal : notre pote Roucas fait des ravages !

mercredi 15 octobre 2008

Sifflets

L'idée n'est venue à personne que les sifflets, pendant l'"exécution" de la Marseillaise, hier, s'adressaient à la chanteuse Lââm ?

Une image

Campo San Stefano - Venise Avril 2008

De temps à autre, j'insèrerai ici une photo prise lors de mes escapades.

Lapsus


C'était dans "Le Monde" d'hier :

Statistiques

Je prends chaque matin connaissance d'un rapport qui me renseigne sur les retombées de cette gazette : géolocalisation pays et régions, nombre de visiteurs, temps de visite par page ou global.
Je peux savoir aussi si les internautes sont venus me voir directement ou s'ils ont eu accès à ces pages par l'entremise d'un moteur de recherche.
Un vrai petit Edvige en somme.
Le plus drôle, c'est que certains arrivent ici en tapant des recherches qui ont peu de chances d'être résolues par mon petit journal : ainsi, hier, un internaute fut dirigé vers cette contrée en tapant "kfc fontenay ouvert jour férié".
Cette personne désireuse de savoir si son restaurant favori était ouvert un jour chômé aura sans doute été surprise de trouver, j'imagine, une diatribe postée il y a déjà longtemps sur la Place de La République, haut-lieu parisien de... "la mal-bouffe".
De l'entrée des artistes du théâtre, nous avons en effet un aperçu olfactif (!) édifiant de la "cuisine" concoctée dans les "restaurants" de cette enseigne.

Au hit-parade des "mots clés" amenant à ce blog, un récurrent "pocket bike" qui fera se gausser ceux qui connaissent ma passion pour les sports mécaniques et pour les parties de cache-cache avec la maréchaussée quand j'enfourche ma mini-moto pour emprunter le périphérique.

Il y a aussi le mot "seins" qui, chaque jour, me vaut de nouveaux lecteurs : qu'ils soient les bienvenus, eux qui trouveront sans doute leur bonheur ici car chaque personne représentée en photo ou en vidéo possède une paire du précieux organe.

Les autres termes de recherche me semblent plus légitimes, concernant tel ou tel film, tel pianiste, ou un certain sylvian coudene (écrit ici en mode "net", sans majuscule ni accent) : ceux-là devraient trouver ici ce qu'ils cherchent.

mardi 14 octobre 2008

Dont le nom est un lieu-dit...

Une gentille dame séjournant en Ardèche a pris cette photo et me l'a fait parvenir.

C'est une belle chanson

Guillaume


"Tous les matins du monde" (Alain Corneau)


"Cible émouvante" (Pierre Salvadori)

Horowitz joue Schumann

dimanche 12 octobre 2008

Quel est le plus beau film du monde ? (37)


J'ai enfin vu La graine et le mulet d'Abdelattif Kechiche.
Passionnant de bout en bout, poignant : la Vie !

Une femme impressionnante


Sylviane Agacinski s'appelle aussi, dans le privé, Sylviane Jospin.
Mais la femme de l'ancien premier ministre peut s'affranchir aisément de son état civil, son immense talent se suffisant à lui-même.
Cette élève de Gilles Deleuze et ex-compagne de Derrida, cette femme d'exception vit sa vie en philosophe : il le faut sans doute pour vivre aux côtés d'un homme dont le parcours a subi autant d'avatars.

Hier soir, en direct sur le plateau de L.Ruquier, (dont l'émission s'élevait cette fois à un niveau rarement atteint), Sylviane Agacinski a transcendé le débat, convaincue, convaincante, brillante, claire, nette, précise.
L'écrivaine y présentait son dernier ouvrage "Le drame des sexes. Ibsen, Strindberg, Bergman"
(le Seuil) dont l'argument éditorial est le suivant :
Pourquoi le rapport entre les sexes est-il aussi dramatique ? Pourquoi, entre eux, le drame, toujours ? La question me poursuit depuis mon enfance. Suivant une vision théâtrale de l'homme et de la femme, il y a l'amour, il y a les conflits, les scènes et l'issue fatale : le retournement du bonheur en malheur. Le rapport à l'autre sexe est-il nécessairement frappé d'une malédiction ? Les femmes en sont-elles les principales victimes, comme chez Ibsen, ou bien, comme chez Strindberg, le malheur frappe-t-il aussi les hommes ? Les deux, bien sûr, car c'est toujours de l'autre que vient le drame, comme dans le cinéma de Bergman. Pour ce grand metteur en scène du couple, rien n'est plus réel que l'amour, ce qui ne l'empêche pas de faire dire au diable, dans un de ses films : " Que serait l'enfer, sans le mariage ? ". le théâtre de la conjugalité ne se joue jamais d'un seul côté, il a lieu entre les deux. C'est le jeu entre les passions que donne à contempler le drame, sur scène, laissant la parole aux deux parties.

Et là, sur le plateau d'une émission "de divertissement", cette femme-lumière nous éblouissait, laissant sans voix un Zemmour qui fait de la misogynie son fonds de commerce, parvenant à captiver un auditoire que la pénible prestation de Laurence Parisot (Madame Medef) avait plongé en léthargie.
Le comédien Patrick Timsit, subjugué, résuma fort bien la situation : "cette femme nous tire vers le haut".

Biographie de l'auteur
Philosophe, Sylviane Agacinski enseigne à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Elle a publié au Seuil Politique des sexes (1998), Le Passeur de temps, Modernité et nostalgie (2000), Journal interrompu, 24 janvier-25 mai 2002(2002), Métaphysique des sexes, Masculin/féminin aux sources du christianisme (2005) et Engagements (2006).

samedi 11 octobre 2008

In and out

Ceci est un "bar lounge".

Le mot a envahi nos enseignes jusqu'à la surdose : il y a peu, pour être "in", fallait avoir un espace "lounge".
Même le troquet du carrefour, visible de mon balcon, s'y est mis, sauf que le gars qui a fabriqué l'enseigne s'est planté et qu'on peut y lire "Bar Loung Restaurant", ce qui lui donne un petit côté asiatique mystérieux, étrange pour un lieu où l'on sert du couscous et où l'on cherchera en vain un coin salon, puisque c'est de cela qu'il s'agit.
Le snobisme a donc atteint mon 18ème où, sans vexer personne, l'emploi de ce genre de substantif en signale le déclin.
Car c'est le sort que connaît tout terme "up" que de devenir "down" quand le vulgus pecus s'en empare : si votre boucher vous annonce qu'il a installé un écran plat dans son lounge, vous savez qu'il en est fini du mot qui vous donnait déjà des démangeaisons aussi vives que celles suscitées par l'apparition sur l'écran d'une émission "culturelle" d'un quelconque Beigbeder* lanceur de "tendances".
L'utilisation de mots anglais qui caractérisait autrefois le snobisme, donna lieu à quelques cocasses mises en situation : ainsi, je me souviens qu'à Antibes, il y a déjà fort longtemps, une enseigne de la Place De Gaulle affichait "Laving Pressing".
La bêtise, elle, est toujours "up to date".



*La page de M.Beigbeder, sur "wikipedia" est rédigée en anglais : révélateur, non ?

vendredi 10 octobre 2008

"Prom's" en dédicace



Dernière nuit des "Prom's" 2008, avec le fameux "Land of hope and Glory" d'Elgar, qui est, pour nos voisins britanniques un deuxième hymne national.
Je joue, au Caveau, un extrait de cette oeuvre à la fin du "Zitrone" de Paul Adam (la visite de Nico et Carla à Londres).
Je crois être le seul à le savoir.

Pour le dernier concert des Prom's, le public vient déguisé, les cotillons volent, l'ambiance est à son paroxysme.
Comme on peut le voir sur cette vidéo, des écrans géants sont installés sur Hyde Park pour permettre au plus grand nombre de participer à cette "rave" classique.

Il n'existe rien d'équivalent en France.


NB : beaucoup d'autres extraits de cette "dernière nuit" sont visibles sur YouTube, notamment un duo Nigel Kennedy (le violoniste classique "punk") avec le grand guitariste rock Jeff Beck.


"On sera usées avant le balai"

Aïcha

C'est un documentaire qui m'a attrapé par le col hier soir alors que je zappais avec mon habituelle absence de conviction quant à la qualité des programmes de la télé(sans)vision.
Le film avait déjà commencé quand j'y parvenais, mais j'enregistrerai l'intégralité puisque France 2 le rediffuse dans la nuit de samedi à dimanche (ou de vendredi à samedi : il est écrit samedi 4h25 ?).
Ça s'appelle "Profession femme de ménage" et ça met en scène ces employées qui décrassent les intérieurs des particuliers, les chambres d'hôtels ou les locaux d'entreprise.
L'auteur-réalisateur, François Chilowicz, a eu bien du mal à trouver des femmes qui acceptent de témoigner devant sa caméra, tant cette véritable profession jouit d'une réputation de "pis aller", de "dernier recours" souvent injustifiée.
Pardon à ces femmes émouvantes de n'avoir pas toujours retenu leurs prénoms, mais le souvenir restera vivace de celle qui se dit fière de son métier, du travail bien accompli, de celle, musulmane, que son mari battait comme plâtre, qui a eu le courage de le quitter, qui frotte mécaniquement mais minutieusement, presque fébrilement, comme pour effacer des plaies encore vives : elle s'appelle Aïcha et travaille dans un hôtel où, dit-elle, on la respecte. Elle dit que chez cet employeur, elle a le droit d'être fatiguée et même de dire sa lassitude.
Chez elle, Aïcha oublie son labeur dans la lecture : elle a du Balzac, du Zola, du Steinbeck ("je l'adore celui-là !"), mais n'a pu poursuivre sa lecture de Proust, si compliqué, même si, dit-elle, elle "aime beaucoup les madeleines".
Il y a aussi Danièle qui lutte contre un cancer, qu'on a forcé à faire ce métier quand elle avait 16 ans, qui a des mômes pour lesquels elle espère une issue par le haut, mais comment ? : parce que dans la cité ou à l'école, il faut "faire comme les autres", "être un cacou" ou "ne pas avoir de trop bonnes notes, sinon on est exclu".
Danièle a toujours le coeur au bord des larmes, elle a pensé à en finir une fois pour toute, à prendre la bagnole pour se jeter dans le décor.
Mais il y a les mômes (et un mari invisible) et une mère, la sienne, qui dresse le constat, terrible : "j'aurais voulu une autre vie que la mienne pour ma fille, mais finalement elle a eu exactement la même".
Mais il y a aussi la jeune Bouchra qui vient de créer sa propre société de nettoyage et regarde l'avenir avec optimisme.
Et aussi Nadège, et Régine qui adore son boulot, qui le proclame, qui veut y croire.
Le réalisateur approche au plus près la réalité de ces femmes aux prises avec la précarité ("si vous râlez, la "boîte" peut vous envoyer faire une heure à 50 kilomètres" !), et qui, malgré tout, se battent vaillamment.
Se débattent ?

jeudi 9 octobre 2008

Nobel


Prix Nobel de littérature, ce n'est pas rien.
Respect.

Ajouté vendredi 10 octobre à 10h53 :

Apprentis pas sages

Meilleure que les Beatles ?!



Lors d'un entretien avec Jacques Drillon, Glenn Gould affirmait que Petula Clark était bien meilleure que les Beatles.
Le grand pianiste canadien était, il faut le préciser, doté d'un beau sens de l'humour.

30 ans (bis)



Extrait de "La belle histoire" de Claude Lelouch.
On peut arrêter à la fin de la chanson.

30 ans

En vrac

«La finesse du Virginia, la richesse et la profondeur du Burley, le velouté de l'oriental. Chesterfield, le meilleur de chaque tabac pour un goût incomparable.»

Ces deux phrases étaient imprimées joliment sur les paquets de "Chesterfield Classics", ces "sans filtre" au goût de miel qui nous laissaient des brindilles de tabac sur la langue avant, là-bas, quand nous nous appelions "les trois mousquetaires" puisque nous formions une bande de quatre aussi différents qu'inséparables en nos seize ans.

Nos gardiens de la vertu ont aujourd'hui interdit la diffusion de ces paquets où figure la phrase, presque aussi classique que "Le Port Salut, c'est écrit dessus" ou "Sol si ré, grâce à Johnson" (je plaisante : cette dernière, je l'avais inventée, quel génie !).
La phrase en question, donc, représente aux yeux de nos censeurs une incitation publicitaire.
Je vous mets au défi de repérer le laïus sur les présentoirs de votre buraliste, là où les bonnes gens, enfin désintoxiquées, viennent épancher leur addiction aux jeux de hasard, en opium tout aussi nocif pour leur santé, mentale celle-là.

Ça n'a rien à voir, quoique : le célèbre humoriste Frédéric Martin, connu surtout (uniquement ?) pour être le fils de Jacques, vient d'être condamné pour avoir, lors d'une émission de Ruquier, évoqué les gagnants d'un Star'Ac en désignant l'un des lauréats, Grégory Lemarchal, par le nom de la maladie qui allait l'emporter.

La phrase qui avait suscité, à l'époque, la plainte du jeune homme était celle-ci :
«Y en a eu des gagnants : Jenifer, Nolwenn, Elodie Fréger, mucoviscidose et l'amicale Magali !»
Ce brillant humoriste, selon Libération, est condamné à payer 1000 euros d’amendes et à verser à la famille de Grégory Lemarchal 2000 euros de dommages et intérêts, auxquels s’ajoutent 2000 euros de frais d’avocat. Par ailleurs, la Cour a ordonné la diffusion d’un communiqué sur France 2 entre 18 heures et 20 heures (ex-heure de diffusion de l’émission On a tout essayé) et la publication de ce communiqué dans le journal Le Monde.
Cette affaire en forme de tempête dans un verre d'eau remet en avant le fameux "peut-on rire de tout ?".
Je serais tenté de dire "avec du talent, oui".
Ce qui n'est pas le cas ici, vous en conviendrez.
Si on poursuivait tous les cons devant les tribunaux, ceux-ci ressembleraient au métro à cinq heures de l'aprés-midi.
Le manque de discernement qui caractérise une époque placée sous le signe de l'amalgame, mènerait en outre à la barre des Coluche et des Desproges (qui tournait en dérision son propre cancer), car les censeurs patentés sont toujours en embuscade derrière leur index vengeur.
Ca me laisse des brindilles au goût amer sur le bout de la langue.

Sinon, la bourse repart à la hausse et on nous annonce que la croissance, en France, sera presque nulle en 2009.
Prenons un bon bouquin et écoutons du Schubert : ça va tout de suite mieux.







mercredi 8 octobre 2008

Du cinéma de chambre à la HD.

Le "Ringo" (John Wayne) de "Stage Coach" de John Ford, premières émotions cinématographiques.

On s'était procuré cette affiche en grand format : le disquaire de la Place De Gaulle en fit sa vitrine.
Redécouvrir le "Voyage..." en HD, c'est le bonheur total !

Il est peut-être au moins un lecteur de ce journal pour se souvenir du Ciné Festival de Gazan, à Antibes qui fut sans doute l'une des plus petites salles de l'univers et d'ailleurs, réunissant une demi-douzaine de gamins dans ma chambre du deuxième étage.
Les après-midi, été comme hiver, sur le drap tendu au-dessus du lit, des images muettes (en noir et blanc la plupart du temps) défilaient, au rythme de 24 par seconde, en versions condensées de grands classiques ou de nanars oubliés loués chez le photographe de l'avenue Thiers.
Je jouais en fait à "faire le cinéma", disposant une caisse de fortune à l'entrée de la chambre (50 cts la place !) et peignant à la gouache de grandes affiches proclamant des "en exclusivité" ou des "en SuperScope" imaginaires.
Je palliai l'absence de son par des bruitages improbables et des musiques jouées par mon électrophone Pathé Marconi : il n'y avait pas grand choix, et la Rhapsody In Blue de Gershwin accompagna bien des westerns et autres "films de gangsters".
Je projetais des dessins animés en première partie, souvent les mêmes car le choix était limité et faisais, à l'entr'acte, lecture de quelques "réclames" pour les commerçants du coin : la crémière du "Bon Lait" de la rue James Close ne sut jamais à quel point elle m'était redevable !

Un peu plus tard, à 16 ans, avec les copains, nous créâmes le Ciné Club Antiboulenc dans une "vraie" salle (l'Orangerie) prêtée par la paroisse (!) où je projetais de "vrais" films "parlants", dont, cela fit date" "L'Evangile selon Saint Mathieu" de Pasolini, oeuvre iconoclaste s'il en est pour laquelle j'invitai des potes communistes (!) à participer au débat.
Un jour, il y a quelques années, le réalisateur Nicolas Boukhrief me dit que c'était dans cette salle qu'était née sa vocation !

Depuis, les techniques ont évolué à la vitesse de la lumière.
Aujourd'hui, loin de l'imposant Hortson 16mm du ciné-club, le vidéo-projecteur "full HD" me permet de diffuser dans mon salon des images d'une qualité impressionnante avec un son multi-canaux d'une belle densité.
La énième vision, l'autre soir, du film de M.Cimino "Voyage au bout de l'enfer", dupliqué sur disque "Blu Ray" me fit mesurer le chemin parcouru depuis les images tremblotantes des "Laurel et Hardy" qui nous faisaient trépigner autrefois.
Les nombreux "DVD" accumulés ces derniers mois me rappellent combien il était difficile de se procurer, à l'époque, des films récents.
Dans quelques jours, je pourrai proposer Wall-E à mes invités : les temps changent.