Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 19 novembre 2008

Grandes largeurs

Dans les années 50, pour contrer l'influence de la télévision qui commençait à envahir les foyers américains, les grands studios décidèrent de rendre le cinéma plus spectaculaire.
Après s'être longtemps pris la tête pour trouver une contre-attaque à la hauteur de l'enjeu économique, ils innovèrent en exploitant de vieux brevets qui trainaient depuis longtemps dans leurs cartons : ainsi du procédé CINERAMA qui permettait (par utilisation de 3 pellicules distinctes déroulées en synchro par 3 projecteurs) des projections sur des écrans aussi vastes que, mettons, la Place de l'Opéra (j'exagère à peine !).

Clic sur l'image : c'est mirobolant !

Très "expansive", difficile à manipuler (si l'un des films cassait, c'était la cata), le procédé fut plutôt considéré comme une attraction de luxe destinée à de rares salles pour l'équipement desquelles l'investissement était considérable.
Très rapidement, on trouva des versions plus "cheap", dont la plus célèbre, encore en vigueur aujourd'hui était le CinémaScope qui, je le rappelle et cocorico, était une invention française du Pr Henri Chrétien dont les droits furent acquis par la Fox.
Il y eut une "guerre" des formats dits "larges" qui se déclina en "VistaVision", "Todd-Ao" (70mm), j'en passe et des plus élargis.
Si ça vous intéresse, allez voir ce site dédié : je clique.

Les paysages de "Monument Valley" en Cinérama (version "smilebox" de l'édition Blu Ray).
Clic sur l'image : ça le fait !

En ces temps de Haute Définition en mode Blu Ray, la Warner vient de sortir l'un des films produits tout spécialement pour le Cinérama, "How the West was won" (La conquête de l'Ouest) qui n'est pas un chef d'oeuvre du western mais exploite remarquablement les possibilités offertes par l'écran très très large.
Le film bénéficie d'un casting impressionnant puisqu'on croise henry Fonda, Gregory Peck, John Wayne bien sûr, mais aussi Richard Widmark (j'adore !), Lee J. Cobb ou Debbie Reynolds ("Singin in the rain", pas moins !).
Ce long (et large) métrage se déroule en 3 histoires distinctes mises en scènes tour à tour par George Marshall, Heny Hathaway et le Grand John Ford.

La surprise vient de l'édition "Blu Ray" dont le deuxième disque présente une version "SmileBox" qui imite l'écran incurvé du CINERAMA.
C'est assez bluffant en video-projection (sur un écran tv, ça n'a aucun intérêt).
D'autant que Warner a effectué un remarquable travail de restauration qui rend au film toute sa splendeur.
Par la grâce du "numérique", les "restaurateurs" ont réussi à estomper sensiblement les séparations de l'écran en 3 parties que l'on voyait sur la précédente édition et qui faisaient renoncer à poursuivre la projection tant elles étaient flagrantes.

Un must.

Richard Widmark (décédé en 2008)
Clic sur l'image : ça le fait !

Nota : le son est lui aussi stupéfiant quand on songe à l'âge du film (sorti en 1962). Le CINERAMA bénéficiait d'un son 7 canaux diffusés dans les salles par une batterie d'enceintes à mettre le Dolby actuel au rayon des gadgets.

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