Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 24 novembre 2008

Indestructible Royal

[...Mais si l’on n’est ni sarkozyste, ni centriste, ni trotskiste, à quel saint se vouera-t-on ? Ou à quelle sainte ?...]
L.Joffrin - Libération

Ce matin dans le quotidien dont il dirige la rédaction, Joffrin, groggy, découvre à quel point le TSS (tout sauf Ségolène) dont -il oublie de le dire- son journal fut le fer de lance en porteur de la parole delanoïste, aura permis à Royal-la-pugnace de chambouler un parti malade qui, sans elle, n'aurait même pas figuré au second tour de la présidentielle de 2007 ni sauvé les meubles aux législatives qui suivirent.

L'acharnement contre l'ex-candidate n'aura abouti qu'à créer une coalition de circonstance, hétéroclite, mariant des personnalités aussi opposées qu'un Fabius, un Delanoë, une Aubry, accrochés au "système" issu du mitterrandisme triomphant.

Quelle que soit la suite des événements, Royal, tant sous-estimée par les caciques d'un parti dont elle a compris avant tout le monde qu'il devait se transformer radicalement, est la seule gagnante du calamiteux congrès de Reims.
Faisant face à tous les coups-bas, aux insultes, aux cabales, elle a fait la preuve d'une détermination à toute épreuve.
En contestant avec virulence le résultat de l'élection interne, elle appuie là où ça fait mal, remettant en cause un fonctionnement et des pratiques qui ont largement fait leur temps.

Depuis son échec de 2007, cette femme a labouré le terrain et fait entendre sa voix en toutes circonstances, taclant le pouvoir sarkozyste à chaque occasion, à l'instar d'un Besancenot ou d'un Bayrou, pendant que ses "camarades" n'avaient pour obsession que de l'abattre.
La sagesse (en sont-ils encore capables ?) voudrait que, pour clarifier la situation, les socialistes organisent un vrai scrutin, sous surveillance de toutes les tendances, qui permettrait de dégager une vraie majorité.
Et qui permettrait à tous les Joffrin du monde médiatique de mettre fin à leurs frayeurs nocturnes.

Et de méditer la leçon de F.Mitterrand qui disait, bien avant 81 et la "tontonmania" de la décennie : "Je suis aujourd'hui l'homme le plus haï de France. Je serai un jour le plus aimé."

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