Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 11 février 2009

Tactiques de gendarmes

Gendarmes "mobiles" au boulot = pas gentils.

On est en pleine perte de repères.
Avant quand j'étais petit, les deux sortes de gendarmes étaient nettement identifiables : les rouges (ceux dont le képi avait un galon rouge), c'était les gendarmes mobiles et les blancs la gendarmerie départementale.
Les "mobiles", c'était des méchants (je le sais, j'en avais un dans la famille) qui allaient souvent à Paris pour donner des coups de matraque, envoyer des "lacrymo" et charger des étudiants ou des ouvriers, et les "blancs" étaient assez bien vus par la population parce que dans nos campagnes, au lieu de mugir comme de féroces soldats (suivez mon regard), ils passaient boire des coups chez les villageois et serraient les voleurs de poules.
Au cinéma, les "blancs" étaient rigolos et grâce à eux on voyait des gens tout nus dans les films, et quand on est gamin ce genre d'opportunités, ça se néglige pas.

Gendarmerie départementale = anciens gentils.

Maintenant, c'est le progrès, tous les gendarmes sont méchants.
Vu qu'il y a de moins en moins de poules intéressantes à voler, les "blancs" se sont dotés de moyens logistiques impressionnants comme on dit et ce sont eux qui arrêtent les pédophiles (un truc qui existait pas avant, même à St Tropez) et les drogués (un truc qui existe de plus en plus, à croire que les gens sont pas heureux), mais aussi les ceusses qui sont en "situation irrégulière" et qui font des travaux au noir chez monsieur toulemonde qui habite la maison au bout du village et qui, pourtant, a voté FN en 2002 et pour Nick Sark en 2007.

Les anciens gendarmes gentils ont trouvé un nouveau passe-temps entre deux chasses au basané clandestin : ils vont dans les collèges embêter les petits jeunes, même ceux qui sont "français de souche" comme dit Marine.
Hier, devant le bus scolaire qui les emmène habituellement au collège, ils ont aligné les gosses cartable aux pieds et ont promené leurs beaux bergers allemands, truffe vibrante, le long des besaces et autour des corps tremblotants de nos pré-adolescents.
Mais "on" nous dit que ces messieurs n'étaient pas agressifs du tout, qu'ils faisaient que leur travail et qu'ils ont même pas bousculé les mômes.
C'est toujours ça.
Les mômes, eux, ont dû trouver ça hyper-méga-génial-cool, que c'était comme dans les films américains, tout ça...
On saura jamais s'il y en eût un ou deux pour faire dans leur froc.
Parce que vous, je sais pas, mais ça doit pas être très excitant de se faire renifler par un molosse dans un froid matin de février quand on a quatorze ans.
Il y a quelques mois, c'est une classe de mômes abasourdis (leur prof aussi !) ques les pandores ont visité, avec chiens aussi, que ça en devient "up to date" faut croire.

Je vous le disais, on perd ses repères : méfions nous des képis qui ont l'air gentil.

"Moi, plus tard, j'aurai un gros chien !"

Avant :


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