Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 6 avril 2009

Regretter Chirac ?


Vous savez comment c'est dans ces émissions du dimanche qu'anime monsieur Drucker depuis que nous sommes nés (ou presque, pour les plus vioques) : pour l'invité(e) dans la loge, il y a des fleurs et du champagne, on se presse autour du buffet de la maison Potel et Chabot, Michel fait le tour de ses hôtes avec un petit mot pour chacun ; même s'il ne vous a jamais rencontré de sa vie, il sait que vous avez passé votre brevet le 19 mai 1972, que vous avez un grain de beauté sur la fesse droite, et tout et tout.
L'ambiance est donc de chaleureuse convivialité car il faut que la vieille dame installée dans son canapé devant le poste, ressente la quintessence de ce rendez-vous dominical convenable où même Besancenot, si habile, passe pour un aimable centriste pavé des meilleures intentions.
L'autre jour, c'est Mâme Aubry qui s'y collait ; et tout fut fait pour que la Maire de Lille, que d'aucuns disent austère en clone de Jospin, révèle qu'en fait elle est une boute-en-train de première, une meneuse de revue à côté de laquelle Florence Foresti fait figure d'employée des pompes funèbres.
Et la voilà se laissant aller à des confidences dont celle qui court le Net depuis : Martine regrette Chirac !
Micros et caméras étant impitoyables, on ne retiendra que ça du passage où l'ex-Ministre de l'emploi précise quand même qu'elle eut, en temps de cohabitation, des échanges musclés avec l'ancien président.
Mais ne lui jetons pas la pierre : qui n'a proféré, ulcéré par les différentes sorties de l'hôte actuel de l'Elysée, la phrase "il va finir par nous faire regretter Chirac !".
Phrase de dépit, de colère et d'amnésie mêlées, tant il est peut-être utile de rappeler à quel point le corrézien installa à la Mairie de Paris un "système" pour le moins autocratique, usant de procédés que la Justice eut à condamner.
Certes, les boucs émissaires tombèrent en première ligne, et "Supermenteur" ne fut inquiété que très très vaguement, dûment protégé par des textes de loi qu'il eut la précaution de faire voter.
On se souviendra aussi de la reprise des essais nucléaires français à cause desquels des centaines d'habitants de la Polynésie qui habitaient dans le coin furent irradiés, avec toutes les conséquences que ça implique, état de faits que l'Etat vient tout dernièrement de reconnaître, consentant, enfin, à leur octroyer une indemnisation.
Ceci n'étant qu'un exemple des ravages de la politique chiraquienne, tout au long de 12 ans (oui !) au sommet de l'état, on n'aura aucun mal à dresser la liste des faits d'arme de notre amateur de Corona.
Bien que tenté par cette nostalgie-Alzheimer en cette période où le pays est gouverné de la manière la plus odieusement cynique qui soit, on fera le point avant de proférer cette petite phrase badine d'apparence mais lourde, si "relou", quoi .

Sinon, la "cruche", la "dinde", la "bécassine" (et j'en passe) a encore fait entendre sa voix ces derniers jours.
Et elle, on l'entend.
"Incontournable" a dit Hamon.
Ben ouais.

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