Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 18 mai 2009

Cannes : sous la plage, les pavés

La "Caméra d'Or" est attribuée à...

Lors d'un séjour à Cannes en 2002, peu après la calamiteuse élection présidentielle, j'avais été surpris de tomber, en pleine rue d'Antibes, sur la façade fièrement offerte à la vue du passant du siège du FN local.
Le nombre de caméras de surveillance m'avait aussi considérablement impressionné.
Je m'étais amusé du grand nombre de 4X4 paradant dans les rues étroites, carrosses rutilants dépourvus de la moindre trace de poussière qui déversaient dans les boutiques de luxe des blondasses botoxées, "yorkshire" en bandoulière.
Dans cette "petite Suisse" en simili-Californie, dont la principale vertu réside en un climat exceptionnel, on fait aussi quelques jours par an une large plage au festival du cinéma, dont l'intérêt pour la majorité des autochtones est de pouvoir approcher le monde factice des "people".
Si vous assistez à une projection, vous repèrerez vite les invités locaux à leurs commentaires souvent cocasses sur l'œuvre qu'ils viennent de voir.
La chasse à l'invitation est en effet l'un des sports locaux dont la finalité est d'apercevoir un morceau d'épaule de la "Star" et de râler au passage sur ces films où il faut "se prendre la tête".
Pour amuser les groupies et autres touristes en mode "Voici-Gala-etc." on a fait confiance à Loréal et à Canal+ qui ont fait de la ville du cinéma une sorte de Club Mickey pour grands enfants prêts à tout gober et même, pas plus tard qu'hier en message véhiculé par les médias, que Johnny Halliday est un grand acteur.

De par son statut privilégié de ville fréquenté par des artistes, et bien avant de devenir un fleuron de l'UMPFN, Cannes fut l'une des cités les plus tolérantes de notre beau pays, la fête s'y prolongeant bien après que les étoiles du festival se soient éteintes.
C'était une ville très ouverte, animée d'un état d'esprit libéral, qui se donna même pour Maire dans les années 60/70 un authentique homme de gauche, Bernard Cornut-Gentille ; ce qui ne manquera pas de surprendre aujourd'hui où elle est devenue une sorte de bunker ultra sécurisé où la police municipale semble dotée d'un effectif pléthorique : on n'y fait pas cent mètres sans croiser un uniforme ou une voiture à sirène.

Et bien figurez-vous que c'est la police municipale de Cannes que le journal Le Parisien (tête de chien !) épingle aujourd'hui, révélant que 2 de ses agents ouvertement "gays" (quand on croit vivre dans une cité moderne, on s'en cache pas) ont été victimes de brimades, d'insultes, vexations et harcèlements divers, l'un deux ayant même été jusqu'à la tentative de suicide.
Cette affaire fait un peu tâche, révélée le lendemain de la journée de lutte contre l'homophobie.
On peut s'expliquer que dans certaines bourgades reculées, au fin fond de la planète, certains esprits simples...
Mais à Cannes !?
Mais enfin !?

L'article du "Parisien" : clic

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