Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 5 mai 2009

Cinéma subversif

Force est de constater que l'époque est au "politiquement correct".
A croire qu'on s'est donné le mot pour éviter d'aborder les sujets qui fâchent.
Cette attitude qui se veut consensuelle s'exprime ("s'inexprime") surtout à la télé.
Il est devenu banal de constater qu'aujourd'hui des Coluche et autres Desproges n'auraient pas les honneurs du petit écran.
Au cinoche de mes jeunes années, il y eut une vague de subversion qui fit souffler un vent nouveau sur la production des années 70.
Le détonateur fut d'outre Atlantique : cet "Orange mécanique" qui déferla en 1971 engloutit le cinéma de papa d'un flot de sexe et de violence inouïs.
Actuellement en "séquence nostalgie", je revois les films de Bertrand Blier ; lequel, avec "Les valseuses", en 74, inventait une "nouvelle-nouvelle vague".
Le film construit autour de deux personnages principaux totalement dépourvus de morale (ou de la morale en vigueur) révélait une bande de talents nouveaux qui allaient s'installer durablement dans le paysage cinématographique : Dewaere, Depardieu, Miou Miou, issus du café-théâtre y étaient étourdissants de drôlerie, de gravité, incarnant comme jamais ne fut l'impétuosité de la jeunesse.
On découvrait Isabelle Huppert qui deviendrait l'immense comédienne que l'on sait et revisitait une Jeanne Moreau en "vieille femme" à laquelle nos deux godelureaux allait offrir une grande bouffée d'amour, la dernière.
Vu et revu, "Les valseuses" est un "classique" qui donne encore aujourd'hui une belle leçon de modernité.
Quant à "Tenue de soirée" qui, plus tard, mettait à bas toutes les idées reçues en matière, notamment, d'identité sexuelle, je ne manquerai pas d'y revenir.

Dans cette scène inoubliable (historique), Miou Miou, Isabelle Huppert, Patrick Dewaere et Gérard Depardieu :

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