Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

dimanche 24 mai 2009

Du côté de Nohant et de Nohain

"On n'est pas couché" version 1957.
A gauche, Jean Nohain.

Hier soir j'ai rapidement abandonné l'émission de Ruquier ; tout ce tumulte pour si peu !
C'était bruyant hystérique et creux, d'autant que les invités principaux, Florent Pagny et Mathilde Seignier en parangons de la sarkozie (autrefois) triomphante, ne sont guère de nature à favoriser mon intérêt.
Au risque de lui déplaire -pourtant,Laurent, ce n'est pas une vacherie !-, je trouve que Ruquier se rapproche de plus en plus du style Jean Nohain.
Tant ses invités d'hier, excepté Monsieur Giraudeau, m'insupportaient, c'est lui qui retint toute mon attention en ludion de petit écran, futur Drucker consensuel brandissant à tout bout de champ le CD ou le bouquin qu'il faut absolument acheter.
C'est au "Jaboune" de notre enfance -les plus âgés s'en souviendront- que le visiteur du samedi-nuit me fait penser, donc, distribuant compliments et sucreries à ses invités.
Pagny, rougissant sous les éloges, n'en demandait pas tant, s'attendant visiblement à être éreinté.
Peut-être le fut-il un peu plus tard, mais j'avais déjà déserté la deuxième chaîne pour me fixer sur sa voisine France 3 qui diffusait un intéressant document, quoique un rien compassé, sur la "maison" de George Sand à Nohant dans le Berry.

La femme de lettres la plus illustre de l'époque romantique y reçut la fine fleur de la culture contemporaine, à commencer par ses amants Frédéric Chopin et Alfred de Musset, car elle avait du goût, figurez-vous.

Fred et George un soir où y'avait rien à la télé.

La "dame de Nohant" fit de sa demeure et de la propriété attenante un hâvre de paix où l'on partageait amour de l'art, des lettres et de la bonne chère prodiguée par les volailles de la basse-cour et les fruits (et légumes) du verger et du potager.
On eut droit ainsi à une fascinante démonstration du talent culinaire de George qui faisait exécuter des recettes sorties de son imagination telle cette poularde aux huîtres que nos nouvelles mœurs gastronomiques nous font aujourd'hui apprécier en mode heureusement allégé !
On a pu entendre aussi le Pleyel sur lequel Chopin composa ses œuvres les plus sombres, dont la Sonate dont est extraite la plus célèbre Marche Funèbre de l'histoire, jouée de nos jours plus que jamais.
Le piano sonnait bizarrement ; un son oublié d'instrument d'époque, aigrelet, encore voisin de celui d'un pianoforte.

Les responsables de ce qui est devenu un musée nous montraient ensuite le linge de maison frappé des initiales de l'écrivaine, les meubles patinés soigneusement entretenus et les tomettes cirées avec dévotion.

Photo (c) Berry Passion - Muriel Azémard
Pendant ce temps, à côté, Pagny parlait sans doute de sa conception de l'impôt sur le revenu et de sa liberté de ne pas penser.


A.B. Michelangeli jouait la Marche Funèbre de la SonateOp.35 No.2 de Frédéric Chopin.

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