Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 6 novembre 2009

Transalpines

L'italien n'est pas mesquin : lorsqu'il vous rend la monnaie à la terrasse d'un Caffè, il ne le fait pas avec des pièces de 10 et 20 centimes d'euro comme le font nos gracieux serveurs de brasseries, assoiffés du moindre pourboire (mais se sentant insultés si vous leur octroyez des pièces de 5 centimes).

Si vous vous pointez au bar de l'hôtel de Bologne où vous êtes descendu (oui, j'ai encore cédé à ma passion pour la péninsule !) un soir où y est organisée une fête d'anniversaire, attiré par une voix de diva qui interprète "en live" les grands airs des plus grands opéras de Verdi (prestigieuse gloire régionale car natif d'un village des environs de Parme ), on ne vous jette pas comme un malpropre ; au contraire, on vous prie de vous servir au buffet et on vous offre une coupe de prosecco, ce vin mousseux de là-bas, proche du Champagne, et avec lequel on confectionne le "Spritz", mon apéritif favori.
Le barman, ayant repéré que vous êtes le bienvenu du héros de la fête, se rue sur vous dès qu'il aperçoit que votre flûte est vide pour vous proposer de la remplir.

Dans le même hôtel, I Portici, très vieux "palazzo" restauré en 2007, on a repéré, bien sûr, le restaurant qui occupe l'ancien théâtre sur la scène duquel trône un fort bon piano ("pianoforte", disent-ils, "piano" voulant dire "étage").
Quand vous demandez, un après-midi de pluie, à jouer sur l'instrument, le "Direttore" donne des instructions à ses troupes pour que l'on coupe la musique d'ambiance et que l'on vous éclaire la scène afin de vous permettre de vous installer.
Dans un cadre pareil, on joue et travaille pendant deux heures, apercevant à peine les "cameriere" qui traversent la salle avec d'infinies précautions.
Et -grandiose !- à partir de ce moment-là, on ne vous appellera plus que "maestro" !


Un peu désaccordé, le piano, mais bon, on ne va pas chipoter.

Non, l'italien n'est pas mesquin, à l'instar de la "donna" du Musée International de la Musique à laquelle vous avez fait état de votre profession, qui vous accompagne dans votre visite et ouvre spécialement des tiroirs qui contiennent des lettre manuscrites où des partitions d'élève d'un certain Amadeus Mozart se présentant dans cette ville pour être admis à se perfectionner.
En contrepartie de cet empressement, elle sollicite un commentaire et une signature pour le livre d'or de ce lieu "chargé d'histoire" comme on le lit dans les guides.

J'en dirai plus, bien sûr, dès demain.

Sinon, si vous avez une poule paysanne sous la main et une bonne demi-journée à consacrer, passez vite en cuisine pour préparer des "tortellini in brodo", spécialité de la région Emilie -Romagne ; c'est quelque chose !



A défaut, rendez-vous chez Donatello, magnifique restaurant où rodent de célèbres fantômes.
J'y reviendrai ici soupe.
Sous peu voulais-je dire.

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