Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 20 février 2010

Si tu n'aimes pas les westerns...












... c'est que que tu n'en as vu que des mauvais; car il y'en a, comme dans tout genre cinématographique.
C'est que tu n'as pas vu le beau regard blessé de Claire Trevor, putain humiliée de "Stagecoach", l'extraordinaire travelling panoramique sur la ville hostile que LA Cardinale découvre dans "Il était une fois dans l'Ouest", la déchéance alcoolisée de Dean Martin dans "Rio Bravo", le gag de l'allumette que Lee Van Cleef craque sur la bosse de Klaus Kinski dans "Et pour quelques dollars de plus", la colère raciste de John Wayne dans "La prisonnière du désert", la scène du steak dans "L'homme qui tua Liberty Valance", la magnifique scène d'ouverture de "L'homme de la plaine", la relation ambigüe d'Anthony Quinn et Henry Fonda dans "L'homme aux colts d'or" et le personnage tout aussi ambigu interprété par Paul Newman dans "Le gaucher", que tu n'as pas ri et pleuré à cette sorte de Barry Lyndon en décalage joué par Dustin Hoffman dans "Little Big Man", que tu n'as pu vibrer au son de la voix susurrante de Marylin dans "Rivière sans retour", que tu n'as pu encore avoir à dénouer les fils de l'intrigue shakespearienne du "Vent de la Plaine", dû résister aux appâts de la "sang mêlé" jouée par Claudia (encore elle !) dans "Les Professionnels", admirer les paysages en 70mm où "Les cheyennes" de Ford trainent leur interminable exode, victimes de l'impitoyable machine à broyer colonialiste, que tu ne connais pas l'ambiance enfumée du saloon où, au son d'un piano désaccordé, se jouent des vies humaines dans "Le kid de Cincinnati", que tu ne sais rien de l'extraordinaire numéro d'acteurs de Morgan Freeman, Gene Hackman et du grand Clint dans "Impitoyable" (que je revois demain, chic !)que tu n'as pas ressenti l'impitoyable (!) cruauté de la "Horde sauvage" ou la tendresse teintée d'humour de l'immense Burt Lancaster dans "Vera Cruz" en opposition à la froideur du personnage jouée par Gary Cooper...
Le western, tombé en déshérence, apparait aujourd'hui comme la somme de tous les genres.
Car notre société n'est qu'un grand western.


Photos :
En titre : Burt Lancaster in Vera Cruz de Robert Aldrich.
Ci-dessus, de haut en bas :
"Les Cheyennes"
"L'homme qui tua Liberty Valance"
"Little Big Man"
"Règlement de comptes à OK Corral"
"My darling Clementine" (La poursuite infernale)
"Les professionnels"
"L'homme aux colts d'or"
"Rivière sans retour"

Et :

Quel "casting" !




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