Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 24 mars 2010

Printâneries

Je voulais intituler ces billets d'humeur de saison "Printanières" ; mes doigts saisis d'une matinale fébrilité dyslexique en décidèrent autrement en clin-d'œil humoristique vachement rigolo et beaucoup moins cucul.
Je pourrai donc vaticiner à loisir, couvert par un titre qui permet toutes les variations.

Après la rouste administrée par les électeurs dimanche, le "plus haut personnage de l'état" (défense de rigoler) a choisi d'en tirer pour seule conclusion qu'il lui fallait resserrer les rangs de ses troupes.
On aura donc compris en haut lieu que l'abstention aux scrutins régionaux était en grande partie à imputer aux électeurs de droite déçus par la politique de l'omni-président.
Ceux-là infligent à celui qu'ils plébiscitèrent en 2007 un camouflet qu'il convient, au Palais, de nommer "message" pour ne pas froisser "l'illustre".
Quant aux autres, ceux qui ont voté pour l'une des trois composantes d'une gauche enfin rassemblée, on fera comme s'ils n'avaient jamais existé.
Ainsi, on envoie aux limbes cette "taxe carbone" mal fichue, mal expliquée et donc mal comprise, et avec ce bébé l'eau du Grenelle de l'environnement.
La responsabilité devant l'Histoire est très lourde ; mais, n'est-ce-pas, l'Histoire c'est si loin, et, avant, il y a 2012 qui est beaucoup plus urgent.
Cette petite politicaillerie, cette gouvernance sans vision, auront des conséquences dramatiques pour l'avenir de l'humanité toute entière.
De l'autre côté de l'Atlantique, un homme prend des risques pour imposer, lui, une vraie vision politique, n'hésitant pas à mettre en jeu sa carrière pour le bien de ses compatriotes, avec eux, malgré certains d'entre eux.
On se souviendra que François Mitterrand annonça bien avant son  élection de 1981 qu'il était pour l'abolition de la peine de mort alors que tous les sondages d'opinion allaient dans le sens contraire.
Ca s'appelle le "courage".
C'est une qualité qui fait cruellement défaut au personnage qui détient le pouvoir actuellement en cette France déboussolée.
C'est grave.

J'ai eu le loisir d'observer à quel point le touriste français était peu apprécié à l'étranger.
Hier, dans Libé, un article rendait compte de l'opinion que nos voisin européens, mais aussi les américains, ont de nous : sales, hypocrites, froids, distants, désorganisés, imprévisibles, paresseux, on en prend plein la gueule.
Ce n'est pas le "chef" que les "frenchies" se sont choisi qui nous mènera sur le chemin de l'humilité.

Tout ne va pas si mal : Michel Drucker fêtait en fanfare, le jour de l'abstention, le retour de Dorothée.
Planquez les mômes !

Heureusement, bouquins, musique, cinéma, sont là pour enjoliver quelque peu nos existences.
Revu hier-soir, le film de George Cukor "Les Girls" tient bien la route, grâce, surtout, à une mise en scène somptueuse (Cukor, quoi) et à quelques numéros dansés et chantés de haute (en)volée.
On aime tellement Gene Kelly qu'on est prêt à lui pardonner un jeu parfois outrancier en roulements d'yeux et coups de menton circonstanciés : sa manière de se mouvoir dans l'espace, son agilité, effacent tout.
Pour la classe, l'élégance, la subtilité, on ira faire un tour du côté de chez Fred (Astaire).

Sinon, quand, avec la "girl" Mitzi Gaynor, Gene parodie le Brando de "L'équipée sauvage", c'est une splendeur :

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