Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 18 octobre 2010

Automneries

J'ai obtenu qu'on change le piano du Caveau qui souffrait de tares de naissance incurables.
Pour bien faire, il eût fallu changer tout le jeu de cordes (celles, filetées, des basses, cassaient régulièrement !) et, pour faire bonne mesure, revoir entièrement la mécanique, marteaux, étouffoirs etc.
Pour ce que j'en fais, il est vrai que l'instrument se doit d'être d'une solidité à toute épreuve : je serais prêt à le trouer pour que le public scande ce que je joue, à l'exception notable du Prélude de Bach avec lequel je démarre le spectacle cette saison, joué à un tempo "gouldien" et conclu d'un "c'était pour vous montrer que la direction a pris un vrai pianiste" en accord avec le personnage imbus de lui-même que j'affecte de paraître dans les premières minutes du spectacle.
Après, c'est tout autre chose.
Je vais bien finir, ne reculant devant rien, par leur jouer "la danse des canards"...

Il y a souvent, au théâtre, quelqu'un dans le public sur lequel, malgré soi, on finit par se focaliser : au milieu d'une foule hilare, vous repérez immanquablement le vilain petit canard, celui qui va faire la gueule du début à la fin du spectacle.
En général, c'est un homme que sa femme a traîné jusque-là, quand il se serait damné pour rester dans ses pantoufles devant un "match" avec une bonne bière (pour cette espèce très répandue, le mot bière est toujours précédé de l'adjectif "bonne").
Celui de vendredi est évidemment placé au premier rang de la façon la plus judicieuse qui soit, car à portée permanente de mon regard.
Ah, le premier rang !
Certains tueraient fils et fille (ce spécimen était assez âgé) pour que leur billet porte le numéro A......
Règle d'or chez les artistes : ne jamais insulter le public.
Je me souviens d'un Hugues Auffray hué dans la Pinède de Juan-les-pins après avoir décoché un "ta gueule !" à un spectateur mécontent; il le regretta amèrement, car il eut droit ensuite à une véritable bronca.
Vendredi, le type était renfrogné dès le noir venu, ne daignant applaudir aucun artiste, n'esquissant le moindre sourire, me donnant des envies de meurtre.
Hélas pour lui, je ne fus pas le seul à le remarquer : y faisant finement, je crois, allusion au final, je sentis le public compatir d'un rire plus soutenu à cette évocation.
Le pisse-froid avait donc été repéré par tous.
J'étais vengé.

Ce lundi, il fait, malgré un ciel bleu-pastel (cherchez l'erreur, de taille), un froid de canard, danse ou pas.
Les élèves du lycée professionnel ont à nouveau "bloqué" avec ce qui leur tombaient sous la main, poussé des hurlements comme à l'accoutumée, campé un moment devant leur bahut avant d'aller rejoindre leur KFC ou leur Mc Do' habituel.
En veste d'intérieur sur le balcon, j'avais envie de leur demander s'ils ne pouvaient obstruer l'entrée de leur établissement sans salir : qu'on bloque, oui, mais pourquoi tout saloper avec de la farine et des oeufs et répandre le contenu des poubelles sur le trottoir ?
Un peu plus tard, les services de la Mairie, à savoir des gens que la réforme des retraites concerne au premier chef, sont venus donner un coup de propre.
Ce "mouvement" m'aura informé d'une chose que j'ignorais totalement : les élèves d'en face sont donc préoccupés par leur avenir !

Quatre jours de vacances dès dimanche prochain.
Si mes évasions de juillet et août n'avaient tant mis à mal mes finances, j'aurais bien basculé de l'autre côté des Alpes.
Las, je resterai à Paris : mon jeu pianistique a tout à y gagner, endolori de routine qu'il est.
Il y a tant de partitions à revoir ou à visiter, tant de fichus doigtés à "fixer" une fois pour toutes.
Il y aura des films à voir aussi, matière à amortir ma carte UGC : le film de Canet, et, surtout, le nouvel Inarritù (Amours chiennes, Babel) par exemple.
En rattrapage, le dernier Woody Allen ("Vous allez rencontrer...") m'attend en vieil ami qui déçoit rarement; le précédent, en tout cas, était une sacrée pépite du nom de Whatever Works, à tel point que je me demande encore pourquoi je n'ai pas acheté le dvd.

Samedi, en sortant de la manif du Max Linder où j'ai vu le formidable film de Fincher (voir billet précédent), j'ai craqué au Virgin Grand Magasin où l'on pouvait acquérir 3 Blu-ray (rayon bleu) pour 30 euros.
J'ai pris 2 films de Clint Eastwood, "Gran Torino" dont j'avais la version DVD et "L'échange" que je n'ai jamais vu; enfin, parce que la photo de Raoul Coutard, hein, c'est pas rien, "Le mépris" de l'histrion Godard, film dont j'avais déjà la belle édition Studio Canal.
J'ai pis évidemment ce bijou pour lequel j'avais fait le déplacement, ces "Demoiselles" dont je parle ci-dessous également qui retrouvent toute leur fraîcheur grâce à ce support.

A ce sujet, et vu qu'il y a de nombreuses personnes qui me demandent si la différence est réelle entre DVD et Blu-ray, je vous insère ci-après, 2 captures de la même image de "Psycho" du sieur Alfred.
Voyez vous-même : 

DVD

Blu-ray


Compris ?







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