Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 27 octobre 2010

Samson François, l'intégrale : une affaire en or !

Et boum !
Pour marquer l'anniversaire de la mort de Samson François, EMI nous décoche cette intégrale en 36 CD (pour moins de 2 € le CD !) qui est un véritable trésor, qu'on en viendrait à aller trouver le PDG de ce label pour lui claquer la bise.
Il y a tout ce que le grand pianiste a enregistré, y compris les 78 tours de ses débuts, ses propres compositions, le Scarbo de 1947, les deux récitals légendaires de 64 à Pleyel, des pièces rares ( ce "Rossignol" de Liszt, 2 versions si différentes, et ses Mendelssohn), ses "tubes" dont une valse de Chopin aérienne, inspirée comme jamais et même des Rhapsodies hongroises de Liszt truffées de fausses notes (c'était un homme !) mais diaboliquement émouvantes.
On a beaucoup glosé sur la personnalité de l'un des plus grands pianistes français du siècle précédent : ses virées nocturnes qui le voyaient "descendre dans la boîte de jazz", un alcoolisme qu'on réduit maintenant à un "penchant", des idées politiques très à droite (il haïssait de Gaulle et les communistes) qui ne l'empêchèrent pas de triompher en URSS, un côté "cigale" le faisant entretenir une véritable cour...
On s'en fout (ou alors, on brûle Cortot !) : on tire les rideaux occultants, on choisit une lumière douce, on éteint le téléphone mobile, on savoure, se laissant gagner par l'étrange, incompréhensible, ensorcelante, magie.
On flippe aussi : jamais on n'a su jouer Chopin ainsi.
Ni Ravel.
On imagine que quelque Dalila, diligentée par quelque pianoteur jaloux, vient la nuit couper la célèbre mèche immortalisée par le Studio Harcourt et nous prive à jamais de la puissance de ce Samson-là.
On en ferait presque des cauchemars.

Le cadeau de Noël idéal à qui aime le piano.

2 commentaires:

Kynseker a dit…

Vous me voyez ravi de vous voir ravi. Finalement, c'est autant le mythe que le pianiste qu'on finit par aimer, non ?

(je dis ça mais je serais bien encombré si on m'offrait ce bel objet ; je suis trop sensible à la qualité des prises de son pour pouvoir pleinement apprécier le jeu de SF.)

Silvano a dit…

Non, c'est bien le pianiste.
D'autant que la remastérisation est ici exemplaire.