Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 30 octobre 2010

Schubert-Goethe : bouleversant, dites-vous ?

Dietrich Fischer-Dieskau (pour l'anecdote, son petit-fils est mon voisin du dessus, violoniste émérite !) et, au piano, Gerald Moore.

Traduction :



Le Roi des Aulnes 



Quel est ce cavalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant ;
Il serre le jeune garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud. 


Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ? 
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ? 
Mon fils, c'est un banc de brouillard. 


"Cher enfant, viens donc avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or."


Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ? 
Sois calme, reste calme, mon enfant !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes. 


"Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses."


Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ? 
Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.


"Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force." 
Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal !


Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand peine à son port ;
Dans ses bras l'enfant était mort. 

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