Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 30 décembre 2010

Immortels : L.Visconti-N.Rota-C.Cardinale-B.Lancaster-A.Delon


Il y a de la projection exceptionnelle dans l'air...

Vivre


Ô Anna !

Transmettre la passion

De 1958 à 1973 Léonard Bernstein, à la tête du New York Philarmonic Orchestra, entreprit de transmettre inlassablement l'amour de la musique au public le plus jeune, expliquant, suggérant, faisant appel à l'imaginaire, décortiquant les grandes oeuvres pour en faciliter la compréhension .
Rien que pour cela, le compositeur (West Side Story...) et chef d'orchestre mérite une place de premier choix au Panthéon des grands serviteurs de la musique.
Les plus beaux fleurons de la série étaient sortis il y a quelques années en VHS.
On espère une édition DVD qui s'est trop faite attendre.
Vu l'état de l'éducation (et de la perception) de la musique en nos contrées, il y a urgence.

Même sans sous-titre, les démonstrations de Bernstein sont limpides : haute pédagogie !





La valeur n'attend pas...

mercredi 29 décembre 2010

Du Donen

Les français sont râleurs ? A peine !

Un peu de neige sur la capitale et c'est catastrophe nationale.
Ces photos prises hier à New York remettent les idées en place :


Sarkozy enfin raisonnable !

Un peu tard...

mais c'est joli : 




Quel est le plus beau film du monde ? (71)





mardi 28 décembre 2010

Grand petit homme

David Lean : réminiscences marocaines (!)

Dans la brume des souvenirs de petite enfance, je me rappelle les sorties familiales au cinéma quand nous habitions le Maroc.
Pour l'essentiel, nous allions voir des films espagnols à l'Agdal, un quartier de Rabat, dans lesquels jouait Sara Montiel, star ibérique qui fit un détour par Hollywood (Vera Cruz, Le jugement des flèches) et qui connut la gloire planétaire avec sa version d'une chanson célèbre, La Violetera, dont la musique avait été auparavant utilisée par Chaplin en leit-motiv de son film "City Lights" (Les lumières de la ville).
Les films avec le petit chanteur-prodige Joselito attiraient les foules du samedi soir; aujourd'hui, ils ne sont plus regardables, tant la "voix d'or" du gamin est crispante et son jeu empreint de cabotinage.

Je racontais hier soir à mes co-spectateurs que "Le pont de la rivière Kwai" de David Lean, reste mon premier grand souvenir de cinéphage : contrairement à ce que je leur disais, ça m'est revenu la nuit dernière, ce n'est pas au Bijou (cinéma d'été à la déco rouge et blanche) que nous le vîmes mais dans un cinéma de prestige de Fès qui  s'appelait "L'Empire", dont j'ai retrouvé la trace grâce à notre ami Google :


-Photo Arne Kuilman flickr-


Vu que je sortais à peine de l'état de nourrisson, je n'ai retenu du film que sa musique, ce "tube" planétaire sifflé par les soldats du Colonel Nicholson interprété par l'immense Alec Guiness.
Je me souviens qu'un dessin animé "Popeye" était diffusé avant l'entracte.

C'était donc un vrai bonheur de revoir le film dans d'excellentes conditions (Blu-ray) hier : solide scénario d'après le roman de Pierre Boulle, Guiness en majesté, photo en CinémaScope admirablement préservée, intrigue passionnante.
On ne s'étonnera pas que ce film, couronné par 7 Oscar (!) dont celui du meilleur film, ait attiré en France plus de 13 Millions de spectateurs !
Il lança définitivement la carrière internationale du cinéaste David Lean qui put ainsi réaliser par la suite deux méga-productions, "Lawrence d'Arabie" (vite, un Blu-ray !) et Docteur Jivago (chroniqué ici il y a peu).
Il reste un grand moment de spectacle cinématographique.



 Captures d'écran "DVD Beaver" : le Technicolor d'époque est admirablement préservé en HD.

Documentation détaillée sur le film sur wikipedia

lundi 27 décembre 2010

"Chaude" semaine


Vu et approuvé

Mais le chroniqueur du Figaro ne connait apparemment de Venise que les endroits chic et (très) chers, en phase avec son lectorat.
On peut se restaurer là-bas des meilleures pizze du monde à La Perla, d'un foie de veau en spécialité locale à l'Osteria "alla Campana" ou de seiches à l'encre & polenta à l'Albergo San Trovaso* sans se ruiner.
Cette réserve exceptée, sa vision globale est juste.


* C'est ma cantine à Venise.
Hors-saison, les produits qui ont été congelés sont signalés sur la carte.
Vous avez déjà vu ça chez nous ?

Du refus de la résignation : merci Monsieur Hessel !

Il est remarquable que "le" succès littéraire de ces fêtes de fin d'année soit cet opuscule de Stéphane Hessel intitulé "Indignez vous !".
Cet homme de 93 ans en fin de parcours s'adresse aux jeunes en quelques pages rédigées en langage simple pour les générations accro à leur "iphone", premières victimes du consumérisme érigé en mode de vie.
Malin, le vieil homme fait de toute une frange de la population qui rechigne à ouvrir le moindre bouquin la cible privilégiée de cette profession de foi lisible en quelques minutes.
Les jaloux et les mauvais esprits qui pullulent -notamment sur Internet- prétendent que le vénérable vieillard enfonce les portes ouvertes.
Ces pisse-froid veulent ignorer que ce mince ouvrage, édité par une modeste maison montpelliéraine, n'a d'autre ambition que celle de rappeler quelques valeurs nées de la Résistance ou de sonner le réveil face à la remise en cause de ces préceptes par notre société ultralibérale dont le sarkozisme qui triompha en 2007 forme la plus révoltante des synthèses.
Il rappelle que c'est le CNR (Conseil National de la Résistance) qui, à la libération, en une sorte de concordat entre une droite gaulliste et une gauche pour une fois réunies dans l'intérêt général, vota des réformes sociales qui furent le socle de l'unité nationale : sécurité sociale et retraite minimum pour tout travailleur en sont les principaux exemples.
Hessel participa également avec d'autres éminentes personnalités (Cassin, Mendès-France...) à la déclaration universelle des Droits de l'Homme à l'ONU et nous rappelle quels furent les pays qui refusèrent d'apposer leur signature sur le document, avalisé toutefois et toujours en vigueur aujourd'hui même s'il est foulé aux pieds y compris en France récemment par les honteuses mesures de l'été dernier qui firent dire à des hommes de droite comme Villepin que Sarkozy est la honte de la France (je paraphrase).

Juif, Hessel n'hésite pas à dénoncer les exactions commises par l'état hébreu dans la bande de Gaza et déplore qu'un état créé par les victimes de la barbarie nazie devienne à son tour coupable des pires turpitudes envers tout un peuple, déclenchant un terrorisme qui est, hélas, la seule réponse trouvée par des hommes exaspérés et désespérés.
Il prône quant à lui un terrorisme de la non-violence, beaucoup plus efficace, prenant en exemple ces regroupements de foules devant le mur de Gaza qui "désarment" les autorités juives.

Il dénonce le règne de l'argent tout puissant et de ses affidés sans scrupules qui se gavent à nouveau et plus que jamais au sortir (?) de la crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée et rappelle, en leçon à cette droite cynique qui gouverne, que les mesures sociales votées en 1944 l'ont été dans une Europe en ruines.
Il indique à toute notre jeunesse plusieurs sujets qui forment matière à indignation en formidable enseignement offert par un quasi centenaire.
Il faut lire "Indignez vous !", ces quelques pages du plus jeune d'entre tous, l'offrir (comme on me l'a offert), le prêter, le faire circuler : c'est un service à rendre par qui garde quelque considération pour autrui.

samedi 25 décembre 2010



vendredi 24 décembre 2010

Hivernales

Je devrais bouder : les statistiques de la gazette m'indiquent que beaucoup de mes fidèles m'ont oublié ces derniers jours.
Mais je m'en fiche comme de ma première Invention de Bach.
La fidélité, comme tant d'autres "valeurs", n'est plus de mise par les temps qui courent.
Voilà, c'est tout pour ma mauvaise humeur : mon optimisme congénital reprend toujours le dessus, d'autant que ma nouvelle et charmante cardiologue, consultée hier, m'apprend que j'ai encore un coeur de vingt ans.
Ça vaut toutes les "stats" du monde...
Son prédécesseur, avec lequel nous avions moult conversations sur Schubert, Schnabel, et autres fournisseurs de bonheur, a pris sa retraite : il est retourné en Sorbonne pour entreprendre des études ès musicologie : il y a des retraites moins utiles.

Casse-croûte ce midi chez mes amis du restaurant Illios : pas un chat en cette veille de Noël, alors que la salle n'a pas désempli ces derniers temps (je me demande combien de spectateurs nous aurons ce soir).
Petite conversation autour de quelques toast, Champagne de Noël, toast tout simples et merveilleux clafoutis aux pommes et aux noix concocté par Yannis.
On parle de tout et de rien, de Gaspard Proust qui, décidément fait le "buzz" parisien ces temps-ci (je l'amènerai jusqu'à eux, qui le vénèrent), de Mamo, ce restaurateur antibois qui accueille en toute simplicité des Stallone ou des Michael Douglas de passage sous le soleil azuréen; ce Mamo qui disparaît au moment de l'addition que les serveurs me présentent à chaque fois miraculeusement vierge.
Je pense à lui en ces lieux quasi-magiques où il y a toujours une tapenade qui m'attend, où le sourire permanent de Sonia met du baume au coeur quand il fait si froid dehors comme le dit Tino Rossi.
Jusqu'à quelle heure éviterai-je la voix douceâtre du chanteur gominé dont le "Petit papa Noël" me hérissait dès mon plus jeune âge ?

Croisé dans le métro, hier nuit, deux montpelliéraines que j'avais quelque peu brocardées pendant le spectacle : encombrées de leurs vêtements d'hiver, elles n'avaient pu applaudir mon entrée, ce qui arrangea fort mon affaire, me permettant une saillie qui déclencha quelques ricanements en empathie des autres spectateurs.
Elles ne m'en tinrent pas rigueur, possédant un réel sens de l'humour, et la main posée sur mon bras dans le wagon, en gratitude d'une bonne soirée, faisait chaud au coeur.
Je suis toujours épaté par ces gens qui, ayant déboursé quelques 40 euros, vous disent "merci" à l'issue du spectacle : ça vaut tous les cachets du monde; mais ne le dites pas au taulier, ça pourrait lui donner de mauvaises idées !

De mon enfance, Noël ne m'a pas laissé que de bons souvenirs.
C'est sans doute pour cela que je me suis toujours débrouillé pour travailler ce soir-là.
Au Caveau ce soir, la chaleur des mes amis artistes, mes autres frères, sera le plus beau des cadeaux.
Des douceurs, les rires du public, quelques verres de vin (trop ?), les amabilités sarcastiques dans la loge ("qu'est-ce- que t'as été mauvais ce soir !") dont je ne suis guère avare, le "speed" des ouvreuses, la naïveté confondante de notre jeune régisseur, suffiront amplement à mon bonheur.

Archiv Produktion, au temps des 33t, fut le haut du panier de la prestigieuse "Deutschen Grammophon".
Dans mes incunables, il y a ces sonates pour violon et clavecin de Bach qui tournent sur ma Thorens depuis deux jours :


Et ça, c'est vraiment un cadeau.

Enfin, c'est rare, je tiens à rendre hommage à mon collègue de travail Olivier Perrin, lequel évoquant la récente prise de position (timorée toutefois) du Vatican sur le préservatif, nous dit que "c'est une bonne nouvelle pour les enfant de choeur !".
C'est aussi ça, Noël !




Bon, eh bien, ça, c'est fait !


C'est noël et j'aurais tout ça


Ah, que la télé était gentille en ce temps-là...

jeudi 23 décembre 2010

Syl...vestre

Le Guépard en Blu-ray : impressionnant !

Restauré sous la direction de Martin Scorsese, "Il gattopardo" (Le guépard) de Luchino Visconti est sorti en HD dans sa version intégrale de 3 heures.
Le résultat est magnifique :





Alléluia !

mercredi 22 décembre 2010

Burqa de conscience

(Merci à Frédéric Hounet)

Monstres sacrés

Orson Welles
&
John Huston


mardi 21 décembre 2010

"Le ruban blanc" : le cinéma est parfois grand.

"Le ruban blanc" - Michael Haneke - Palme d'Or Cannes 2009

Dans un bourg en Allemagne à l'orée du vingtième siècle, où tout semblait figé, une suite d'évènements violents vient déranger l'ordre établi : un "accident de cheval", un incendie, des enfants torturés...
Une chape de plomb recouvre les faits, dans l'ambiance rigoriste qui plane sur le village sous l'autorité d'un Pasteur obtus, inflexible, qui mettra sa "morale" au rancard lorsque l'instituteur (narrateur en fil rouge) viendra lui révéler d'où proviennent ces crimes.
Pendant le film, en révélateur du délitement d'une civilisation, on apprend l'attentat de Sarajevo qui devait provoquer un première guerre mondiale qui ensanglanta le monde occidental.
Haneke, cinéaste exigeant, porte un regard "brut" sur les évènements, les montrant dans leur âpre réalité, sans utiliser les ficelles du cinéma dit "commercial" : un constat glaçant, sans complaisance, sans la moindre commisération.
C'est ce qui fait toute la force de ce grand beau film où aucune "star" ne vient brouiller le propos.
Le film est imprégné de la philosophie habituelle du cinéaste protestant qui signe une oeuvre beaucoup moins hermétique que ses précédentes, sans renoncer toutefois à son honnêteté intellectuelle.
La photo en noir et blanc est magnifique.
Les enfants, qui résultent d'un casting impitoyable (7000 enfants auditionnés !) sont impressionnants.
La Palme d'Or est amplement méritée.





Home Cinéma I Cinéma Maison

C'est un vieux rêve réalisé : enfant, je réunissais mes camarades pour des projections de courts métrages burlesque sur un simple drap tendu, à l'aide d'un projecteur 8mm muet.
Les formidables avancées technologiques m'auront permis de concevoir un salon transformable en salle de cinéma en un tour de main.
J'étais encore ébahi hier soir de regarder "Le ruban blanc" et sa photo admirable en HD sur grand écran.
Un gamin, vous dis-je !

Mon projecteur diffusait les classiques du muet dans ma chambre d'enfant.

Quelques "home cinémas" glanés ça et là : 


Sobre, de bon goût, non ?

Je préfère ça; et puis, Le Corbusier...





Enfin, une salle délirante à 6 Millions de Dollars (Etats-Unis) :


Croyez-moi si vous voulez, mais je préfère mon salon...




lundi 20 décembre 2010

Croûtons et fonds de tiroirs

Il nous a si souvent saoulés, le père Béart (Guy) qu'on en oublie qu'il eut un jour du talent, surtout quand Juliette Gréco reprenait ses chansons.
Samedi soir chez Ruquier, on avait envie d'appeler la police pour lui clouer le bec, qu'il ouvre à tout propos pour pousser (mal) la chansonnette, monopolisant l'antenne en "rebelle" qui fut du premier cercle pompidolien dans les années 70, ce qui lui valut de disposer d'une émission en récurrence à la télévision d'état.
Le voyant, je me demandais comment le "poète qui a dit la vérité" (ah, cette scie insupportable !) avait pu donner le jour à un être aussi exquis que son Emmanuelle de fille.
Ce "On n'est pas couché" n'a jamais aussi bien mérité son titre, émission qui peut être très intéressante quand les invités sont de premier choix et que Jonathan Lambert est inspiré, ce qui était loin d'être le cas ce samedi-là, où l'on devait également subir l'ex-président Giscard, dont Mitterrand nous avait sauvés en 1981.
L'ex, celui que les dessinateurs humoristiques croquaient en "E.T." pointant l'index vers l'Elysée, toujours aussi humble, asséna que, lui parti, la France entama sa dégringolade en 81 précisément.
Notre grand homme récemment interviewé lors d'une émission hagiographique sur la 3, déclarait qu'il ne regrettait pas d'avoir rejeté le demande de grâce de Christian Ranucci, meurtrier "présumé" de la petite Dolorès (car, en temps de guillotine, une présomption pouvait suffire à vous décoller la tête, et qu'aujourd'hui encore il était partisan de la peine de mort.
Si vous saviez, Monsieur le Président, avec tout le respect qu'on vous doi(g)t, ce que ceux qui votèrent Mitterrand en 81, pensent de vous, de vos 7 ans de présidence "branchée" en illusion d'optique, de votre morgue d'alors et, apparemment, de toujours, vous vous feriez tout petit, car hormis vos écrits dignes de la collection Harlequin, et, on peut le craindre, de votre vision de Napoléon 1er, lequel, quoi qu'on en pense, restera dans l'histoire, il ne demeurera rien de votre "règne" (excepté, sans aucun doute, la loi de la courageuse Madame Veil).
Sinon, dans l'émission, on eut droit à Patrick Sébastien et à Nolwenn Leroy : on était vite couché.





vendredi 17 décembre 2010

1 jour de retard