Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 21 décembre 2010

"Le ruban blanc" : le cinéma est parfois grand.

"Le ruban blanc" - Michael Haneke - Palme d'Or Cannes 2009

Dans un bourg en Allemagne à l'orée du vingtième siècle, où tout semblait figé, une suite d'évènements violents vient déranger l'ordre établi : un "accident de cheval", un incendie, des enfants torturés...
Une chape de plomb recouvre les faits, dans l'ambiance rigoriste qui plane sur le village sous l'autorité d'un Pasteur obtus, inflexible, qui mettra sa "morale" au rancard lorsque l'instituteur (narrateur en fil rouge) viendra lui révéler d'où proviennent ces crimes.
Pendant le film, en révélateur du délitement d'une civilisation, on apprend l'attentat de Sarajevo qui devait provoquer un première guerre mondiale qui ensanglanta le monde occidental.
Haneke, cinéaste exigeant, porte un regard "brut" sur les évènements, les montrant dans leur âpre réalité, sans utiliser les ficelles du cinéma dit "commercial" : un constat glaçant, sans complaisance, sans la moindre commisération.
C'est ce qui fait toute la force de ce grand beau film où aucune "star" ne vient brouiller le propos.
Le film est imprégné de la philosophie habituelle du cinéaste protestant qui signe une oeuvre beaucoup moins hermétique que ses précédentes, sans renoncer toutefois à son honnêteté intellectuelle.
La photo en noir et blanc est magnifique.
Les enfants, qui résultent d'un casting impitoyable (7000 enfants auditionnés !) sont impressionnants.
La Palme d'Or est amplement méritée.





1 commentaire:

tournez coupez a dit…

Une oeuvre particulière. Haneke filme les faits, et raconte une histoire, comme un conte austère... L'image est magnifique et les acteurs troublants. C'est du cinéma, du vrai !