Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 1 mars 2011

Comédie humaine

Ce fut bon de revoir, hier soir, "Une vie difficile" (Una vita difficile) de Dino Risi (1961).
Comme souvent dans la comédie italienne de la grande époque dans laquelle Risi était passé maître, la fantaisie se teinte de tragique.
Le personnage interprété par l'immense Alberto Sordi (acteur romain vénéré encore de nos jours dans la capitale italienne) est-il un idéaliste naïf un peu crétin ?
Chaque nouvelle vision du film en donne un aspect différent : les grands scénaristes sont ceux qui savent donner une véritable épaisseur psychologique à leurs personnages.
Tour à tour aimable, ridicule, pathétique, Silvio, transcendé par le grand Sordi parvient à nous remuer l'âme :
on a envie d'aimer ce pauvre type dont "Une vie difficile" nous fait accompagner la destinée d'homme "raté" dans une société qui écrase les idéalistes.
Eminemment politique, le film de Risi nous plonge au coeur des soubresauts qui agitèrent l'Italie et plus généralement le monde au lendemain de la deuxième guerre mondiale, sonnant le glas de toutes les illusions.
Sur tous les plans, interprétation (ah Lea Massari !), scénario, photo, musique (Carlo Savina), "Une vita difficile" est un grand, un très grand film.

Lea Massari et Alberto Sordi dans une scène inoubliable :
affamés, ces républicains convaincus dînent chez des aristocrates
le jour où le référendum plébiscite l'institution de la République.

Rare instant de bonheur


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