Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 7 mars 2011

J'ai enfin vu "Les petits mouchoirs" !

L'automne dernier, on ne pouvait échapper à la question : "eh, t'as vu Les Petits Mouchoirs ?".
Evidemment, comme certaines pressions me gonflent vous pouvez pas savoir, je n'avais pas vu d'urgence à rejoindre la file de spectateurs qui se pressaient à l'assaut des salles obscures (5 Millions et 200.000 spectateurs !).
Je refusais d'y aller, attendant de voir le film sur mon écran presque géant dans mon salon douillet.
J'ai donc loué le film (en Blu-ray) et m'y suis plongé en un dimanche soir propice, après une belle journée sans Caveau mais avec soleil et rencontres amicales.
Eh bien, "Les petits mouchoirs", c'est mieux que ce que j'en attendais, mais pas plus quand même.
Certes, on pourra se demander pourquoi des millions de gens se sont rués sur ce film "choral" (maintenant, un film où il y a plus de 4 protagonistes est un film "choral") qui narre les faits et gestes de trentenaires bien installés dans la vie, leur amitié mise à rude épreuve et remise en question par l'accident de scooter (on est à Paris) qui prendra la vie de l'un des leurs.
On notera avec délices mais néanmoins entre parenthèses que cet engouement se cristallise sur une histoire mettant en scène ces "bobos parisiens" honnis (Moubarak) paraît-il en nos belles provinces où il n'y a pas de bobos, c'est connu..
On se laisse faire par ce scénario un peu approximatif bien qu'efficace qui met en scène des personnages dont, pour la plupart, on aimerait qu'à leur âge ils fassent preuve d'un peu plus de maturité, sorte d'adulescents incapables de gérer leur vie affective et d'assumer l'amitié qu'ils portent à celui d'entre eux qui se meurt, seul, sur un lit d'hôpital.
Il y a, dans ce "scénar'" un peu bancal, quelques fausses bonnes idées dont, notamment, celle de mettre en valeur la relation entre Vincent (Magimel) et Max (Cluzet) sur le mode "je suis pas homo mais je te désire" qui, voulant sans doute démontrer l'esprit de tolérance de l'auteur, frise parfois le ridicule.
On trouve de tout dans le supermarché de Canet, entre autres quelques jolies scènes, dont l'une, peu crédible -mais bon, c'est du cinoche-, où le personnage joué par Gilles Lellouche interpelle celle qui l'a rejeté depuis le trottoir par une nuit d'été parisienne (on peut sourire néanmoins au fait que la belle dort toute seule dans un chambre aux fenêtres grandes ouvertes au premier étage : cambrioleurs, servez-vous !).
La scène finale (l'enterrement) vous émeut, si, comme moi, vous êtes de ceux auxquels le "mélo" arrache une larme quand, comme ici, on a mis le paquet.
Enfin, si les comédiens (de Lellouche à Magimel, avec un Cluzet qui en fait parfois beaucoup) sont de ceux qu'on aime voir évoluer sur la toile blanche, il est à noter que c'est un "amateur" qui emporte l'adhésion : Joël Dupuch, dans le rôle de Jean-Louis.
Pour ceux qui aiment -y'en a-, Marion Cotillard pleure de mieux en mieux au cinéma et ça, c'est ce qui s'appelle avoir du métier et Valérie Bonneton peut prétendre à autre chose qu'à ses éternels seconds rôles si un cinéaste digne de ce nom veut bien se donner la peine...
Quant à la mise en scène, Guillaume Canet a un savoir-faire évident qui dépasse, à mon sens, ses qualités de comédien en "gendre idéal" d'une France dont il est vraisemblablement l'un des chouchous.
Tout cela ne suffit certes pas à faire un très bon film.
Malgré toutes ces réserves, celui-ci n'est pas déplaisant : après un dimanche heureux, ça passe fort bien.
Allez j'ose : un peu comme un (bon) Lelouch.

Laurent Laffite (très bon !), Gilles Lellouche (enfin ni flic, ni voyou) et Marion Cotillard qui rit très bien aussi.

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