Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 5 avril 2011

Qu'est-ce qu'un film ?


Je repense à cette réaction de mon co-spectateur de dimanche après la projection de "2001, l'odyssée de l'espace" : "c'est le meilleur Kubrick que j'aie vu !"
Reste à attendre ce si lointain 18 mai où Warner sort "Barry Lyndon" en Blu-ray au format (enfin !) respecté...
Pour "2001" que j'avais vu lors de sa sortie en salles sur écran géant, n'en appréciant alors que l'aspect spectaculaire et innovant (j'ai lu récemment que chaque film de Kubrick renouvelait le cinéma, ce qui est le cas dans celui-ci à plus d'un titre !), je découvre à chaque nouvelle vision de nouveaux angles qui modifient mon point de vue.
Nous eûmes une longue discussion après (comme à l'époque) la musique de "sortie des spectateurs" : s'il y a un film qui s'y prête, c'est bien "2001" dont le message prend aujourd'hui, 32 ans après sa sortie, une dimension très actuelle.
En une oeuvre qu'on aurait tort de qualifier de "science fiction" Kubrick parcourt l'histoire de l'humanité en une boucle (sans fin, par définition) où, des origines à une pseudo maîtrise de l'espace, on retrouve en leit-motiv les défauts de l'âme humaine révélés dans les premières minutes qui se déroulent il y a 4 millions d'années.
Outre que le spectacle est impressionnant, visionnaire, envoûtant, 2001 (qu'il faut s'interdire de voir sur un petit écran de même qu'on ne joue pas Liszt sur un orgue Bontempi !) le film explore son thème à fond avec, pour le visuel et l'audio, la méticulosité quasi pathologique de son auteur.
Jamais "lyrique" au sens péjoratif du terme, mais grandiose, poétique, d'une intelligence rare, 2001 est un film toujours "nouveau".
Une leçon.


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