Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 20 juin 2011

A Paris, sous la pluie, à midi, à minuit, y'a Woody.

C'est un bien étrange dimanche.
De temps à autre, de timides rayons trouent un ciel sale.
Personne n'appelle.
On voudrait appeler ; on y renonce ; à quoi bon ?
On sait que ce sera cinéma.
On a prévu ce film, beau, paraît-il, venu d'Iran, succès dû à un bouche-à-oreille flatteur.
Ce serait achever de s'embrumer les neurones.
Il faut quelque chose d'apaisant, un sourire cinématographique.
C'est Woody qui m'appelle ; pas Woodpecker, non, l'autre, l'unique en son genre.
La salle est encore pleine après plusieurs semaines d'exploitation : ce serait le plus grand succès de Mr Allen en France : le français n'est pas chauvin, n'est-ce-pas ?
"Minuit à Paris" m'apporte tout ce que j'en attendais, en souriant hommage à la ville-lumière où l'on croise en chemin vedettes françaises et internationales.
Ah, cette chère Kathy Bates, ah Adrian Brody, impeccable, ah Owen Wilson en avatar du jeune Robert Redford, Gad Elmaleh pour une fois bon, dans un petit rôle, au cinéma, Marcial Di Fonzo Bo, grand acteur de théâtre enfin sur l'écran, ah la jolie Rachel McAdams (macadam ?), Marion Cotillard sans pleurnicheries et même la "premièredamedeFrance" beaucoup moins nulle que ce que l'on dit en puéril parti-pris...
Comme d'habitude (à de rares exceptions près), Woody Allen réussit son coup : son film est tendre, drôle, ingénieux (les retours sur le passé), intelligent bien sûr !
De plus en plus rare de nos jours au ciné, un "c'est déjà fini ?" nous vient à l'esprit à l'issue de ce voyage au coeur d'un Paris que l'on trouve stéréotypé lors de la scène d'ouverture mais dont, mine de rien, l'auteur nous révèle aussi les failles.
Woody Allen a, pour notre capitale aimée et détestée, un regard d'une tendresse infinie : on n'y verra pas les gueules moroses croisées chaque jour dans le métro, le manque de communication entre les humains rivés à leur iphone, les déjections canines, pourtant spécialité locale, l'impolitesse érigée en manière de vivre.
Non, Woody nous fait un film qui idéalise Paris, qui nous le montre tel qu'on aimerait le voir.
Certes, c'est un Paris 5 étoiles, celui des palaces et du Fouquet's (normal, y'a Carla !) où de riches américains vont de cocktails en dîners chez Lasserre, mais bon, quoi, on peut rêver !
Oui, W. Allen réussit son coup : je sors à regret du cinéma, rasséréné, sourire aux lèvres, légèrement ivre de ces bulles de Champagne cinématographiques.
Merci.

Terrasse en plein ciel et Château Lafite : qu'il est loin mon 18ème !

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