Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 9 novembre 2011

Julien Clerc, nouvel album : la déception

Je suis un fidèle de Julien Clerc depuis tant d'années !
Que de grandes chansons au fil d'une carrière exemplaire : pour lui, ce n'est pas  une liste de 20 ou 30 "grands" titres que l'on peut dresser, mais une brassée de belles chansons parmi lesquelles quelques vrais chefs-d’œuvre.
Avec "Fou, peut-être", son dernier opus, on cherchera vainement la moindre pépite.
C'est "pro", froid, sans que jamais la moindre émotion ne vienne vous saisir au détour d'une plage, quand, dans le précédent album, on pouvait se laisser submerger par "Restons amants" ou "Déranger les pierres" ; quand, dans l'avant-dernier, "Une vie de rien" vous embarquait d'emblée.
Ici, on garde la désagréable impression que le chanteur a "fait le job", s'appliquant (trop ?) à coller des mélodies sur les textes sollicités (!) auprès d'Alex Beaupin, Julien Doré et autres auteurs "tendance" (qui ont bien du talent, par ailleurs).
Même la chanson écrite avec Maxime Le Forestier, laquelle donne son nom au disque, nous déçoit de la part de ces deux complices qui écrivirent dans le passé de si jolies pages.
Surnage la chanson écrite avec le toujours jeune Aznavour, intitulée "Les souvenirs" :

Les souvenirs
Sont un peu comme ces voyages
Que l'on fait seul et sans partage
Au fil des ans, au fil des âges...

Vocalement, ça tient la route ; mélodiquement, ce grand mélodiste s'auto-parodie à longueur de sillons, nous rappelant -involontairement sans doute- beaucoup de ses anciennes partitions.
Quant aux arrangements, là où, précédemment, Biolay s'amusait avec l'instrumentarium mis à sa disposition, on reste pantois devant l'utilisation de l'orchestre symphonique qui nous ferait plutôt penser à un ensemble de synthétiseurs !
On pourra donc faire l'impasse sur ce mauvais pas (que Télérama trouve superbe !), réécouter à loisir la riche production précédente, aller le voir en concert (en tournée partout en 2012), car Julien sur scène, c'est toujours bien, et continuer de rêver d'Ivanovitch.

2 commentaires:

Kynseker a dit…

Ouf ! J'ai écouté ça sans beaucoup d'attention mais rien de saillant n'a attiré mon intérêt. C'est certes bien fait mais sans émotion.

Je réécouterai tout de même, rien que pour le plaisir de trouver une chanson géniale que vous détesteriez !

Silvano a dit…

@K. : ton coup de griffe final me laisse totalement froid ;-)