Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 17 janvier 2012

D'hiver (et varié)

Impopulaire
L'antisarkozysme croit de jour en jour dans la population, me disait mon député croisé à vélo, hier, rue du Poteau.
Je ne pouvais qu’acquiescer : le Caveau de la République est un excellent baromètre en la matière, où les charges satiriques contre l'actuel (et provisoire, croisons les doigts !) chef de l'Etat recueillent un succès croissant.
D'après les tenants de l'actuelle (et provisoire, croisons les doigts, bis !) majorité, nos ennuis dans le domaine économique, remontent vraisemblablement à mai 68, et, pourquoi pas, à la Révolution française.
Moi, je les ferais descendre en droite ligne de la banqueroute de Law, en... 1720.

 Anne-Sophie Lapix fait flancher la fille Le Pen
Il est facile de démonter le programme économique du FN, qui est une aberration de nature à mettre le pays dans la merde, comme si la situation actuelle ne suffisait pas !
Dimanche dernier, la journaliste Anne-Sophie Lapix, n'a pas lâché prise face aux certitudes assénées par la candidate de l'extrême-droite : revenant sans cesse sur les questions sans réponse avec un acharnement digne des meilleurs journalistes anglo-saxons, la blonde animatrice a déstabilisé la fille de J.M., le passage ci-dessous faisant foi.
L'aplomb de la (talentueuse, certes) avocate eut maille à partir avec celui de la blonde Lapix, laquelle ne lâcha prise à aucun moment, se faisant un devoir de donner une leçon d'économie à la femme politique.
Un vrai grand moment de journalisme politique dont toutes nos vedettes des médias devraient s'inspirer, et avec tous les candidats : les futurs électeurs ont droit à tous les éclaircissements sur les intentions et programmes des candidats à la magistrature suprême.

Des hommes et des dieux
J'ai enfin vu le film de Xavier Beauvois qui, malgré un sujet peu "commercial" connut le succès que l'on sait :
je craignais, à tort, une "bondieuserie", quand ce beau film est, en fait, une belle leçon d'humanité, admirablement servie par des acteurs exceptionnels, et une réalisation impeccable, inspirée, le cinéaste "regardant" son sujet avec la distance nécessaire.
Il y a un abime entre ces moines, humbles, dévoués, et les pompes vaticanesques.
Ayant depuis longtemps perdu la foi, malgré une éducation religieuse de convenances, je persiste néanmoins à dire qu'il y a, dans les évangiles censés porter la parole du Christ, un message humaniste intéressant, bien que dévoyé au fil des siècles par ceux qui prétendaient le diffuser.
Les musiciens, eux, de Bach à Messiaen, en passant par Vivaldi et les vénitiens, ont admirablement porté le message, assez, en tout cas, pour que la "Passion selon Saint Jean" et autres "Stabat Mater" touchent au cœur le mécréant que je suis devenu.
Dans "Des hommes et des dieux", les chants psalmodiés par les moines sont très beaux ; il en émane une émouvante sincérité.
Le film, lui aussi, est sincère.
Ce n'est pas la moindre de ses qualités.

Je sèche le Caveau
Depuis 11 ans, je n'ai jamais manqué une séance au Caveau de la République, hormis une absence pour incident coronarien, et une soirée manquée pour cause d'aléas aériens (quand je suis à Rome, j'en pars au tout dernier moment : ça m'a joué un sale tour l'an dernier !).
Je n'y serai pas samedi et dimanche, remplacé par l'excellent Hugo Renard, pour cause de cadeau bienvenu.
Mais je sais que ma chaire (je redeviens mystique) sera bien tenue.


Michael Lonsdale, immense acteur dans "Des hommes et des dieux"


Le clash Le Pen / Lapix (via nouvelobs) :
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