Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 21 mai 2012

Plein de choses "géniales", mais quand un vrai génie meurt...

En France, les radios et télévisions nous ont parlé du décès de Donna Summer, star du disco de la fin du siècle dernier, dont on conviendra, même si l'on a adoré se déhancher sur ses "tubes" qu'elle ne bénéficiait pas d'un organe vocal exceptionnel.
Par contre, silence total sur la mort, vendredi dernier 18 mai, de l'une des plus grandes "voix" de tous les temps, Dietrich Fischer Dieskau. Le baryton qui défendit (entre autres) avec un immense talent les Lieder de Franz Schubert s'est éteint en Bavière à
l'âge de 86 ans.
C'est par un copain italien que j'apprends le départ de cet illustre artiste lyrique, l'un des plus grands que l'univers de la musique ait comptés.
La nouvelle m'attriste, mais plus encore le silence tonitruant qui accompagne, en France, cette disparition.
Il s'agit là d'un signe qui montre à quel point, ces dernières années, la culture -laquelle découle de l'éducation- a été laissée en jachère dans un pays qui s'enorgueillissait, par le passé, d'être celui qui donnait le "la" en la matière.
La déshérence dans laquelle est tombée la culture, en France, était évoquée, hier soir, sur notre télévision de service public, entre deux scintillements de "strass" cannois (la seule chose qui semble intéresser, dans ce prestigieux festival de cinéma, les tenants de la télé de bas niveau (un pléonasme ?), par la toute nouvelle Ministre de la Culture. Cette jeune -mais érudite, et fort bon écrivain dit-on- femme (Aurélie Filipetti) disait fort justement que culture et éducation étaient étroitement liées. Après dix années où l'une et l'autre furent totalement négligées, on est en droit d'espérer, à défaut d'exiger, que ces facteurs essentiels d'accomplissement pour chacun de nous, soient traités avec la considération qu'il est indispensable de leur prodiguer.
Oui, la discrétion qui entoure la disparition de l'immense artiste que fut Dietrich Fischer-Dieskau (je ne peux manquer d'indiquer, ironie amère, que l'on ne le prononcera comme "disco", mais en détachant les deux dernières voyelles), est de nature à susciter colère et indignation.
Dans notre Panthéon, il rejoint les plus grands noms de la musique. Je crains que nous ne soyons de moins en moins nombreux à entretenir ces flammes qui devraient, pourtant, être éternelles.  
Je note que, tapant sur mon clavier le nom de l'artiste pour vérifier l'information, n'apparaissent sur Google que des pages en langue étrangère. Tout est dit. 
Une amitié très forte liait Fischer-Dieskau au grand pianiste russe Sviatoslav Richter.
La Musique, langage universel, réunit les esprits.
Cet enregistrement date de 1978.

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